Quelles sont les découvertes scientifiques qui ont marqué 2025 ? Pour conclure l’année, Numerama vous propose une sélection d’événements marquants pour la science, dans une année qui a connu des actualités difficiles liées à l’environnement, mais aussi des découvertes enthousiasmantes.
Comment bougent les statues de l’île de Pâques ?
Ils sont vieux de plusieurs siècles et sont loin d’avoir livré tous leurs secrets. Les géants de l’île de Pâques, les statues Moaï, ont encore fasciné les scientifiques cette année. Des chercheurs ont mené une reconstitution de ces sculptures géantes de quatre tonnes en 3D afin de comprendre comment elles ont été créées et surtout déplacées.
D’après leurs travaux, tout cela se passait en famille, avec des clans d’à peine 15 ou 20 personnes capables de tirer les statues à la verticale avec des cordes. Les Moaï étaient aussi sculptés allongés sur le dos, de haut en bas.
Il demeure cependant quelques incertitudes sur les collaborations entre les différents clans, et sur l’existence de mécanismes alternatifs afin de transporter les statues couchées. Peut-être un rebondissement en 2026 ?
JUNO, le détecteur de neutrinos chinois
Il est entré en service le 28 août 2025 après plus de dix ans de travaux. Le détecteur de neutrinos JUNO est installé au sud de la Chine, 700 mètres sous terre. Construit à un point très exactement équidistant entre deux centrales nucléaires, JUNO a pour but de capter les neutrinos, ces petites particules invisibles et omniprésentes, produites notamment par réaction nucléaire.

À l’intérieur, on peut trouver une gigantesque sphère remplie de 20 000 tonnes de liquide qui doit réceptionner les neutrinos et produire un flash de lumière lorsque l’un d’entre eux entre en collision avec le proton d’un atome contenu à l’intérieur. L’espoir est de pouvoir en savoir plus sur les propriétés de ces particules, mais aussi leur provenance, sachant que certaines sont nées dans notre Soleil.
La France bat le record de durée d’une fusion nucléaire avec WEST
C’est un sujet dont on attend beaucoup pour les années à venir : la fusion nucléaire. L’année 2025 a été marquée par quelques progrès et notamment un record français. Le tokamak WEST, du Commissariat à l’énergie atomique (CEA) a réussi à maintenir un plasma pendant 22 minutes en février dernier.
Cette prouesse montre à quel point la stabilité et la maîtrise d’un plasma sont essentiels pour la fusion, le but étant de pouvoir le garder intact pour ensuite le chauffer et déclencher la fusion nucléaire. Cette source d’énergie est inspirée du fonctionnement des étoiles, et serait extrêmement abondante pour un coût écologique limité si elle venait à devenir une réalité. Pour l’instant, les verrous technologiques restent encore bien trop nombreux pour imaginer une mise en pratique avant quelques décennies.
Découverte de « l’intrus », la comète 3I/Atlas
C’était un peu le feuilleton de la deuxième partie de l’année 2025, la découverte de cet intrus venu d’un autre système solaire. Après Oumuamua et Borisov, 3I/Atlas est une nouvelle comète, repérée pour la première fois en juillet dernier.
Elle a, depuis, été observée par de nombreux télescopes à travers le monde, mais aussi par Hubble, James-Webb, plusieurs sondes martiennes, et même la mission JUICE en route vers Jupiter. 3I/Atlas a connu son périhélie (le moment de son orbite où elle était le plus proche du Soleil) en octobre, ce qui a provoqué une hausse de son activité, avec le déclenchement d’un « volcanisme de glace ».

S’il reste encore beaucoup d’inconnues autour de sa nature, il a été prouvé que 3I/Atlas n’est absolument pas un vaisseau extraterrestre, mais bien une comète dont on ignore encore l’origine… qui va sans doute faire l’objet de nombreuses études dans les années à venir.
De possibles biosignatures sur Mars
2025 aura-t-elle été l’année où l’on a trouvé les premières traces d’une vie extraterrestre ? Pas sûr. Et malheureusement, il faudra sans doute attendre encore quelques années pour espérer avoir une réponse définitive à cette question.
Quoi qu’il en soit, un roc martien analysé par le rover Perseverance est pour l’instant ce qui se rapproche le plus d’une biosignature. Les marques présentes sur cet échantillon, nommé Sapphire Canyon, pourraient être l’œuvre d’une activité microbienne passée.
En revanche, en l’absence de mission de retour d’échantillons, il reste impossible pour le moment d’avoir des certitudes sur l’origine biologique de ces caractéristiques, et il se pourrait bien qu’un autre processus n’impliquant aucune forme de vie ne soit à l’œuvre.
Des molécules organiques sur Encelade
Toujours dans cette ambiance de recherche de vie extraterrestre, une étude parue dans Nature Astronomy en octobre dernier repose sur des observations prises par la sonde Cassini sur Encelade, une lune de Saturne.
Les données montrent que les grains de glace éjectés par les geysers d’Encelade contiennent des molécules organiques, ce qui représenterait un indice supplémentaire en faveur de l’existence d’une vie extraterrestre cachée sous l’épaisse couche de glace.

C’est là qu’un océan souterrain, en contact avec le noyau rocheux, pourrait fournir un environnement propice à la vie. Et si aucune sonde n’est venue explorer Encelade depuis Cassini, des projets européens et américains sont en cours et pourraient voir le jour dans les décennies à venir.
Ouverture de l’observatoire Vera C. Rubin
Il est connu pour avoir la plus grande caméra du monde. L’observatoire Vera C. Rubin est entré en service en 2025 et a dévoilé ses premières images le 23 juin dernier. Le capteur gros comme une voiture avec ses 3 200 mégapixels peut photographier de grandes portions du ciel en haute définition. De quoi scanner l’intégralité du ciel vu de l’hémisphère Sud durant les dix prochaines années.
Avec tout cela, l’espoir est de repérer les objets célestes les plus lointains de l’Univers primordial, mais aussi les phénomènes plus proches de nous, des supernovae aux comètes en passant par les astéroïdes. De plus, il serait capable d’aider dans l’étude de la matière noire, ce qui laisse espérer de nombreuses nouvelles au cours de l’année à venir au fur et à mesure de ses découvertes.
Les papillons des États-Unis disparaissent
Les désastres écologiques n’ont pas épargné 2025, avec parmi eux la disparition rapide des papillons. C’est ce que révèle une étude parue en mars dans la revue Science. Des chercheurs dévoilent que les États-Unis ont perdu 22 % de leurs papillons entre 2000 et 2020, ce qui est bien au-delà des prévisions.
Ils ont mené 76 000 enquêtes à travers le pays et ont découvert que certaines espèces s’étaient quasiment éteintes en à peine deux décennies. Dans le même temps, une seule espèce, la Nymphalis Californica a proliféré du côté de la côte Pacifique, tandis que toutes les autres ou presque sont en déclin.
Ils auraient disparu en raison de pertes de leur habitat avec l’urbanisation, mais aussi à cause de l’utilisation grandissante de pesticides et d’insecticides, sans oublier le réchauffement planétaire. Les chercheurs rappellent la contribution majeure des papillons dans les écosystèmes, car ils jouent un rôle de pollinisateurs
On a recréé les loups de Game of Thrones
12 000 ans après leur disparition, des scientifiques auraient recréé, en 2025, une espèce de loups dits « terribles » aussi connus sous le nom de dire wolf en anglais. Il s’agit d’une espèce plus massive que les loups actuels, semblables aux animaux de la famille Stark dans Game of Thrones.
Tout cela vient d’une entreprise spécialisée dans la biotechnologie, Colossal Biosciences, qui aurait mobilisé des techniques de clonage et de manipulations génétiques. Les trois loups nommés Romulus, Remus et Khaleesi ont fait le tour des médias… Mais cela a soulevé également quelques doutes et polémiques.

Après coup, des chercheurs ont précisé que l’ADN de base utilisé pour le clonage était endommagé, et qu’il s’agissait plutôt vraisemblablement d’un loup hybride possédant quelques caractéristiques de son ancêtre, mais sans être une résurrection d’une espèce disparue à proprement parler. Une belle prouesse donc… Mais aussi une petite exagération.
Avec l’acidification des océans, une septième limite planétaire est dépassée
Dans la catégorie des mauvaises nouvelles, c’est en 2025 que la septième limite planétaire a été franchie. Il s’agit de l’acidification des océans, révélée par un rapport publié par le laboratoire Planetary Boundaries Science Lab en septembre dernier.
En raison des émissions de CO2, l’acidité de l’eau a augmenté de 30 à 40 % depuis la révolution industrielle, ce qui a pour effet d’empêcher l’océan de jouer pleinement son rôle de puits de carbone qui absorberait le CO2 en trop dans l’atmosphère. Les conséquences sont également néfastes pour les organismes marins, leur croissance et leur reproduction.
Les limites planétaires sont des seuils définis par les scientifiques au-delà desquels l’ensemble des êtres vivants pourraient être perturbés. Sur les neuf identifiées, il n’en reste que deux qui n’ont pas été dépassées, le maintien de la couche d’ozone et la pollution aux aérosols.
La mission ESCAPADE part vers Mars
C’est une mission considérée comme secondaire et à bas coût, mais EscaPADE pourrait tout de même se révéler intéressante pour l’étude de Mars. Les deux sondes identiques surnommées Blue et Gold sont parties en direction de la planète rouge en novembre dernier.

Leur but est d’aller explorer la magnétosphère de Mars et de comprendre comment les vents solaires interagissent avec le champ magnétique, léger mais tout de même existant, de la planète. Pour cela, les deux vaisseaux vont travailler de concert afin de prendre des mesures simultanées à différents endroits en orbite autour de Mars.
La mission a coûté en tout et pour tout environ 80 millions de dollars, ce qui est huit fois moins qu’une autre malheureuse sonde martienne, MAVEN, qui avait des objectifs similaires.
Le tournant de GPT-5
Difficile de parler de la science en 2025 sans évoquer l’intelligence artificielle générative. Si les progrès, les doutes et les erreurs ont été abondants durant l’année écoulée, retenons un tournant : celui de l’arrivée de GPT-5.
La dernière version en date du modèle de langage ChatGPT, lancée en août dernier, promet de changer radicalement l’approche de ce type de technologie. Sam Altman parlait alors d’un « expert niveau doctorat disponible à tout moment dans sa poche ». Ce qui signifie concrètement la fin des hallucinations régulièrement générées par ses prédécesseurs, mais aussi une meilleure qualité d’écriture, plus subtile.
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