Une nouvelle étude, parue le 24 novembre 2025, révèle des ossements de loups datant de la Préhistoire sur une île suédoise. Seulement, il est impossible qu’ils y soient arrivés seuls, ce qui implique que ce sont les humains qui les y ont amenés. Loups apprivoisés ? En captivité ? Difficile à dire…

Le loup a souvent été perçu comme un animal dangereux, un prédateur que les humains évitent depuis longtemps.

Pourtant, cette idée est mise à mal par une nouvelle étude parue dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences le 24 novembre 2025. Menée par des chercheurs de l’Institut Francis Crick, de l’Université de Stockholm, de l’Université d’Aberdeen et de l’Université d’East Anglia, elle avance l’hypothèse que les loups auraient pu être « gérés ou contrôlés par les sociétés préhistoriques ».

Des restes de loups là où il ne devrait pas y en avoir

Ce qui a amené les chercheurs à émettre une une telle hypothèse, c’est la découverte surprenante de restes de loups datant d’environ 3 000 à 5 000 ans dans une grotte sur une île suédoise, Stora Karlsö. Cette île était fréquentée par les chasseurs de phoques et les pêcheurs au Néolithique (-6 000/-2 300) et à l’âge du Bronze (-2 300/-800). Sa surface est limitée à 2,5 km² et il n’y a aucun mammifère indigène, c’est-à-dire provenant de l’île directement.

Ainsi, cela signifie que les loups ont forcément été amenés par les humains de l’époque.

Vue de la grotte de Stora Förvar sur l'île de Karlsö. La grotte a été explorée entre 1888 et 1893. La nature calcaire du substratum rocheux a permis une excellente conservation des restes squelettiques qui y ont été découverts. // Source : Jan Storå
Vue de la grotte de Stora Förvar sur l’île de Karlsö. La grotte a été explorée entre 1888 et 1893. La nature calcaire du substratum rocheux a permis une excellente conservation des restes squelettiques qui y ont été découverts. // Source : Jan Storå

« La découverte de ces loups sur une île isolée est totalement inattendue », a raconté Linus Girdland-Flink, l’un des principaux auteurs de l’étude. « Ce fut une surprise totale de découvrir qu’il s’agissait d’un loup et non d’un chien », renchérit Pontus Skoglund, autre auteur principal de l’étude, également cité dans un communiqué.

Les analyses génétiques ont confirmé qu’il s’agissait bien de loups et non de chiens. Par ailleurs, l’étude en profondeur des os a révélé que :

  • Leur alimentation était riche en protéines marines (phoque ou poisson), ce qui correspondait à celle des humains présents sur l’île, ce qui impliquerait que les loups ont été nourris par les humains.
  • Ces loups avaient une taille plus petite que celle des loups du continent.
  • L’un d’eux présentait peu de diversité génétique, ce qui arrive en élevage ou dans une population isolée. « Bien que nous ne puissions exclure que cette faible diversité génétique soit due à des raisons naturelles, cela suggère que les humains interagissaient avec les loups et les géraient d’une manière que nous n’avions pas envisagée jusqu’alors », explique Andres Bergström, le 3e auteur principal de l’étude.
  • L’un des loups avait une mobilité limitée à cause d’une pathologie osseuse d’un membre. Ainsi, pour survivre, on peut supposer qu’il a reçu des soins ou qu’il n’avait pas besoin de chasser (du moins, de grandes proies).
Détail d'un des os du bras d'un des loups inclus dans l'étude. // Source : Jan Storå
Détail d’un des os de la patte d’un des loups inclus dans l’étude. // Source : Jan Storå

Enfin, s’il est difficile d’affirmer que ces loups étaient réellement apprivoisés, en captivité, ou encore une autre option qui n’aurait pas été envisagée, « leur présence dans un environnement isolé et habité par l’homme témoigne d’une interaction délibérée et prolongée », souligne le communiqué.

Les relations humain-loup étaient donc beaucoup plus complexes que ce que pensaient les chercheurs jusqu’à présent.

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