En plus de son origine lointaine, la comète interstellaire 3I/Atlas a une autre particularité remarquable : elle projette d’énormes jets de glace lors d’éruptions qualifiées de volcaniques. Cela a surpris les scientifiques.

Depuis sa découverte en juillet 2025, 3I/Atlas continue d’étonner les multiples observateurs qui la scrutent sous toutes les coutures. Venu d’un autre système stellaire, cet astre mystérieux, que l’on soupçonne d’être une comète, réserve encore des surprises.

Dans une étude pré-publiée sur le serveur ArXiv et repérée par le site LiveScience, une équipe de chercheurs européens arrive avec de nouvelles données : la comète présente aussi une activité volcanique… mais avec de la glace !

Du cryovolcanisme à l’approche du Soleil

Les chercheurs se sont servis du télescope Montsec, situé en Catalogne, et ont observé la comète lors de sa périhélie, c’est-à-dire le moment où elle est le plus proche du Soleil, soit le 29 octobre. Pour les comètes, il s’agit d’un moment-clé surveillé de près par les scientifiques parce que c’est là que, sous l’effet de la chaleur, elle s’active et libère les éléments jusque-là cachés à l’intérieur.

Pour 3I/Atlas, c’est exactement ce qui s’est passé : la glace à sa surface s’est sublimée, passant directement de l’état solide à l’état gazeux. Et lorsqu’elle est arrivée à tout juste 378 millions de kilomètres du Soleil, cette activité s’est intensifiée et les télescopes ont pu capter des jets de gaz et de particules qui semblent dessiner un phénomène de cryovolcanisme.

PRE-PERIHELION STUDY OF #COMET #3IATLAS with our findings about its spectroscopic similitude with CR carbonaceous chondrites. Manuscript submitted for publication in which we propose it is a #TNO-like body experiencing #cryovolcanismNow in Cornell Univ. @arxiv repository:➡️ arxiv.org/abs/2511.19112

Prof. Josep M. Trigo-Rodríguez (@joseptrigo.bsky.social) 2025-11-25T14:28:11.597Z

Contrairement à nos volcans sur Terre qui crachent de la lave, les cryovolcans éjectent de la glace constituée souvent d’eau, d’ammoniac ou de méthane. On en trouve à différents endroits dans le Système solaire, notamment sur Triton, une lune de Neptune, mais aussi certainement sur Europe, Ganymède et Encelade, qui possède d’impressionnants geysers.

Pour que le phénomène se produise, il faut que l’astre en question ait une température extrêmement basse, comme c’est le cas des objets transneptuniens de la ceinture de Kuiper, riches en glace.

Une origine lointaine, mais une composition familière

La comète observée a donc suivi cette évolution : la glace à l’intérieur s’est sublimée, ce qui a rejeté de la vapeur et de la poussière dans l’espace. Plus précisément, le cœur de 3I/Atlas serait composé de dioxyde de carbone solide, aussi parfois appelée « glace sèche », et alors qu’elle se serait approchée du Soleil, ce mélange se serait transformé en vapeur, éjectée en même temps que des grains métalliques et autres poussières.

La comète 3I/Atlas vue par l'observatoire Montsec
La comète 3I/Atlas vue par l’observatoire Montsec. // Source : Josep M. Trigo Rodriguez

Les auteurs de l’étude sont allés un peu plus loin en comparant les données récoltées lors de ce passage avec les échantillons de météorites qui proviendraient d’objets transneptuniens, et qui ont été retrouvés en Antarctique. Ils ont eu la surprise de découvrir que ces fragments aussi vieux que le Système solaire sont extrêmement similaires au visiteur interstellaire. Mieux : ce sont justement ces météorites carbonées qui auraient peut-être joué un rôle dans l’apparition de la vie sur Terre, et ce grâce aux éléments volatils qu’elles transportent.

En revanche, les auteurs précisent bien qu’il n’y a aucun doute : 3I/Atlas n’est pas un objet issu de la ceinture de Kuiper. Sa trajectoire et sa vitesse montrent bel et bien qu’elle vient d’un autre système encore inconnu. Elle pourrait même être bien plus vieille que notre Système solaire, apportant avec elle une histoire lointaine suffisamment passionnante pour rendre inutile tout recours à la science-fiction ou aux théories extraterrestres.

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