Disney+ est arrivé en France mardi 7 avril 2020, après de nombreuses péripéties et un retardement de deux semaines voulu par le gouvernement. La plateforme de vidéo à la demande par abonnement (SVOD) a fait beaucoup parler d’elle depuis sa première sortie, en novembre 2019, dans quelques pays dont les États-Unis et les Pays-Bas.
Le service de Disney a fait couler beaucoup d’encre, que ce soit sur les réseaux sociaux ou dans les médias — Numerama inclus —, à cause de la force de sa marque, des grosses franchises dont elle dispose, mais aussi ses moyens financiers considérables pour investir un marché en plein essor. La vidéo à la demande par abonnement (SVOD) connaît d’ailleurs un succès décuplé depuis ce printemps 2020 à cause des mesures de confinement obligatoires imposées à la moitié de la population mondiale pour aider à endiguer la pandémie de coronavirus.
Faut-il s’abonner à Disney+ si vous avez déjà un abonnement Netflix ? Lequel des deux privilégier si vous n’avez pas un budget illimité à investir dans le divertissement vidéo ? Il ne nous appartient pas de répondre à ces questions pour vous, mais nous pouvons vous donner les informations nécessaires pour faire un choix éclairé. Prix, contenus, qualité, quantité, ligne éditoriale : nous avons comparé l’offre de SVOD Disney+ avec celle qui est la plus populaire en France actuellement, celle de Netflix (6,7 millions d’abonnés).
Il n’y a évidemment pas que Netflix et Disney+ dans la vie. Même si l’on parle beaucoup de l’arrivée de la firme de Mickey dans le paysage audiovisuel français, celui-ci est occupé par de nombreuses autres offres de SVOD qui pourront également vous séduire en fonction de vos goûts. Si vous ne savez pas où donner de la tête, nous avons regroupé les grandes offres de SVOD les plus populaires en France.
Les abonnements à Netflix sont disponibles ici. Pour s’abonner à Disney+, c’est soit via l’application ou sur le site officiel, soit dans les offres Canal+.
Netflix versus Disney+ : le match des offres de SVOD
Voici le tableau récapitulatif des différences entre les deux offres de SVOD — tous les points sont développés plus en détails dans la suite de cet article.
Caractéristiques | Netflix France | Disney+ France |
Tarifs (abonnement direct) | De 7,99 à 15,99 € par mois | 6,99 € par mois |
Tarifs (abonnements Canal) | Abonnement Ciné/Séries ou Intégrale | Gratuits ou offres spéciales |
Profils max | 5 | 7 |
Écrans max | De 1 à 4 | 4 |
Catalogue | Plus de 3 500 titres | Moins d’un millier |
Renouvellement du catalogue | Beaucoup et fréquent | Peu |
Ligne éditoriale | « Grande surface », pas de ligne précise | Positionnement familial |
Téléchargements hors ligne | Oui mais pas tous les contenus | Oui (tout) |
Période d’essai | Non | Oui (1 semaine) |
Nombre d’abonnés | 167 millions (lancé depuis 2010) | 30 millions (lancé fin 2019) |
Appareils | Partout (smartphone, tablette, ordinateur, tv, consoles, box internet, box multimedia) | Application, OTT, box multimédia, téléviseur connecté, consoles, box internet (uniquement via Canal+) |
Tarifs et profils
Netflix et Disney+ ne proposent pas les mêmes tarifs d’abonnement. Disney+ est une offre unique qui coûte, si vous passez directement par l’application, 6,99 euros par mois ou 69,99 euros par an, et englobe la création de 7 profils maximum et 4 écrans en simultané. Comme sur Apple TV+ ou les abonnements Canal+ classiques, la qualité n’est pas une option : vous avez la 4K UHD avec l’offre de base.
Si vous passez par Canal+, qui a un partenariat exclusif avec Disney+ pour une diffusion dans les box internet, les montants sont différents (certains abonnés Canal ayant même droit à Disney+ gratuitement). Avec l’abonnement Disney+ par Canal+, vous pouvez accéder à Disney+ dans les espaces Canal+ (app myCanal, chaîne, etc.), mais aussi avec les applications Disney+, comme le précise le site : un lien envoyé à partir du 7 avril par mail à tous les abonnés sert à créer ces identifiants.
Offre | Tarif mensuel | Contenus |
Canal+ (avec Disney+) | 19,90 € (pendant 2 ans jusqu’au 3 juin 2020) | Canal+ et Disney+ |
Pack Famille+ (avec Disney+) | 29,90 € | Canal+ /Disney+ / 60 chaînes cinéma, séries et documentaires jeunesses |
Pack Ciné/séries (avec Disney+ et Netflix) | 34,90 € | 6000 films/300 séries + OCS + Canal+ Séries + Netflix (2 écrans) / Disney+ |
Pack +de Canal+ (avec Disney+) | 24,90 € | |
Pack Intégrale+ (avec Netflix et Disney+) | 89,90 € (engagement 2 ans) | Tout |
Sur le papier, ce montant est donc inférieur à ce que propose Netflix, dont les abonnements varient de 7,99 à 15,99 euros par mois en fonction de la qualité de stream proposée et le nombre de flux simultanés. Dans la pratique toutefois, les catalogues (et leur renouvellement) des deux mastodontes de la SVOD ne sont pas du tout les mêmes, et l’écart de prix peut se justifier, comme nous le développons dans la partie « catalogue » de ce comparatif.
Abonnement Netflix | Essentiel | Standard | Premium |
Tarif | 7,99€/mois | 11,99€/mois | 15,99€/mois |
Nombre d’écrans | Un | Deux | Quatre |
Qualité | Définition standard (480p) | HD (1080p) | HD (1080p) et Ultra HD (4K) |
À noter que Netflix a, lui aussi, été intégré à certaines offres de Canal+, mais de manière moins globale et avec moins d’avantages financiers.
Ligne éditoriale
Il est compliqué de comparer Netflix et Disney+, tant les deux plateformes ne jouent pas sur les mêmes tableaux. Pour commencer, Netflix n’a pas, et ne souhaite pas avoir, de ligne éditoriale. Le leader sur le marché mondial (167 millions d’abonnés fin janvier 2020) est plus une sorte de « grande surface spécialisée », comme l’avait soulevé le spécialiste Alain Le Diberder dans une interview à Libération.
Il convient de rappeler qu’en France, la loi sur la chronologie des médias contraint les plateformes de SVOD, sauf cas précis liés à des engagements de financement, d’attendre 36 mois avant de pouvoir diffuser un film qui est sorti en salles de cinéma.
La multinationale de Reed Hastings est arrivée en 2014 dans l’hexagone avec un petit catalogue, et n’a de cesse, depuis, de l’étoffer mois après mois. Avec la page d’accueil personnalisée, (l’algorithme vous propose des contenus en fonction de ceux que vous avez déjà vus et des « catégories de goût » dans lesquelles vous êtes rangés), aucun utilisateur n’a la même expérience sur Netflix, à part concernant les productions originales qui sont régulièrement mises en avant lorsqu’elles viennent d’être mises en ligne. De même, la plateforme développe des contenus très différents les uns des autres : de House of Cards à Sex Education en passant par The OA, Sense8, Tuca and Bertie, Vampires,The Rain, Plan Cœur, ou la Casa de Papel (rachetée après deux saisons sur une chaîne espagnole), les séries se multiplient et ne se ressemblent pas. Il y en a pour tous les goûts.
Pour Disney+, c’est plus simple, et plus restreint : le service a un positionnement volontairement familial — qui lui pose d’ailleurs des soucis au niveau de la classification de certaines de ses productions originales en cours de développement, comme le retour de Lizzie McGuire, que certains aimeraient voir aborder des thématiques plus « adultes », mais qui ne correspondent pas à l’image que Disney+ veut se donner.
Par « familial », il faut entendre : qui conviendra aux enfants. Au vu des 500 films et 150 séries disponibles dans le catalogue Français, on observe que les programmes les plus susceptibles de montrer des scènes de violence sont les blockbusters Marvel, et ceux-ci sont seulement limités à une interdiction aux moins de 13 ans aux États-Unis. Lorsque vous vous abonnez à Disney+, vous avez l’assurance de plonger dans une ambiance maitrisée : pas de violence ni de sexe à l’horizon, ici tout est bienveillant. Petite exception qui confirme la règle : les Simpson et leurs 30 saisons qui seront disponibles dès le lancement, et qui ont la capacité à séduire les petits, tout en parlant aux adultes, grâce à des niveaux de lecture différents en fonction des âges.
Disney+ est plus touché par la chronologie des médias que Netflix, qui produit massivement pour sa plateforme : au lancement, il n’y aura ni les derniers Star Wars, Disney, Marvel ou Pixar sur le service.
Catalogues de Netflix et Disney+
Disney+ a annoncé officiellement qu’il y aurait « 500 films et plus de 300 séries » dans son catalogue, mais lorsqu’on l’épluche, on observe qu’il s’agira plutôt de 150 séries : la multinationale a en effet comptabilisé chaque saison d’une série pour « une série », ce qui n’est pas vraiment conforme à la réalité.
Numerama a partagé la liste de tous les contenus (films, séries, docus) qu’il y aurait au lancement de la plateforme en France. Nous avons aussi regroupé les 26 films et séries originales qui seront disponibles. Oui, c’est peu, d’autant plus que parmi elles, on compte une demi-douzaine de courts métrages. Pour l’instant, Disney+ peut compter uniquement sur deux productions originales, The Mandalorian et Star Wars : The Clone Wars, pour mettre en place sa stratégie de diffusion hebdomadaire d’épisodes. Deux séries Marvel (Le Faucon et le Soldat de l’Hiver et Wandavision) arriveront d’ici la fin de l’année.
Il est évident qu’en terme de nouveautés, Netflix est bien plus avancé que son concurrent : chaque mois, la plateforme de SVOD met en ligne des dizaines de nouveaux programmes, et surtout, des productions originales de plus en plus nombreuses. En 2018, Netflix France proposait 3 500 titres à ses abonnés. En 2020, la firme américaine a prévu de dépenser 20 milliards de dollars — et s’endette beaucoup pour le faire — à la fois pour la création originale et pour les achats de licences de diffusion. Car c’est aussi une différence entre Netflix et Disney+ : la firme de Mickey ne proposera que des contenus de son groupe, c’est-à-dire des franchises Star Wars, Marvel, Pixar, et National Geographic.
À l’inverse, Netflix, comme d’autres plateformes américaines à venir (HBO Max, Peacock), doivent se « battre » à grands coups d’enchères pour obtenir les droits de diffusion, en fonction des pays, de certaines séries cultes, qui plaisent beaucoup au grand public : Friends, The Office, Seinfeld… Ces productions qui s’échangent à des centaines de millions de dollars (Peacock a dépensé 500 millions pour les droits deThe Office pour 5 ans aux USA) ont pour point commun d’avoir de nombreuses saisons, d’être divertissantes et de véhiculer des messages positifs.
En résumé, le catalogue de Netflix sera plus à même d’être mis à jour régulièrement (il y a aussi, chaque mois, des contenus qui sont retirés en fonction des droits de diffusion perdus ou expirés), tandis que celui de Disney+ repose pour l’instant plus sur des contenus froids. C’est d’ailleurs pour cette raison que son offre et moins chère, en valeur brute. Mais lorsqu’on la rapporte au nombre de titres disponibles (des milliers pour Netflix, des centaines pour Disney), la différence de tarifs devient tout de suite plus compréhensible.
Nombre d’abonnés
Le nombre d’abonnés de Netflix et de Disney+ n’est absolument pas comparable. Le premier domine le marché depuis près de 10 ans, et a commencé à produire ses premiers contenus originaux en 2013. Netflix a, et gardera, une longueur d’avance sur tous ses concurrents, qui n’envisagent d’ailleurs pas de réussir à rattraper ses 167 millions d’abonnés dans 150 pays à travers le monde. Chez nous, un Français sur 10 paie un abonnement à Netflix — et près du double ont regardé la plateforme de SVOD au moins une fois dans le mois.
À l’inverse, Disney+ s’est lancé dans 4 pays (Canada, États-Unis, Nouvelle Zélande et Pays-Bas) le 12 novembre dernier, et s’est depuis étendu à quelques pays d’Europe (Allemagne, Espagne, Italie, Royaume-Uni, etc) le 24 mars 2020. La France compte parmi cette « deuxième vague » européenne — malgré un décalage de deux semaines après la pression mise par le gouvernement et les opérateurs.
Les données récentes d’utilisation de la plateforme de Disney sont donc à prendre avec des pincettes : oui, Disney+ a eu 10 millions d’abonnés américains au premier jour de son lancement, et 28 millions en trois mois, mais il a passé un partenariat avec Verizon qui offre le service pendant un an à tous les clients de l’opérateur. Oui, Disney+ a été téléchargé 5 millions de fois en Europe le jour de son lancement, mais le nombre de téléchargements ne correspond pas forcément au nombre d’utilisateurs payants, sachant qu’il peut y avoir jusqu’à 7 profils et 4 écrans simultanés sur un abonnement.
De même, Disney+ sera gratuit avec plusieurs abonnements à Canal+, ce qui ne donnera pas forcément un indicateur précis du nombre d’utilisateurs. Il faudra donc patienter pour tirer des conclusions sur le succès du service de SVOD, et notamment sa capacité, ou non, à garder ses abonnés après quelques mois d’utilisation, avec un catalogue qui se renouvelle peu.
Accessibilité et plateforme
Netflix est accessible quasiment partout : smartphones, tablettes, ordinateurs, box internet, consoles, téléviseurs connectés, abonnements Canal+… La liste complète est disponible sur le site officiel de la firme.
Disney+ est quant à lui disponible de plusieurs manières :
- Via son application Disney+, accessible directement sur smartphone, tablettes, ordinateurs ;
- En OTT sur un téléviseur connecté, consoles ou via des applications compatibles avec des box multimédias (Chromecast built-in, Android TV, Apple TV, etc)
- Sur les box internet uniquement via un abonnement Canal+ (voir plus haut)
La grosse différence réside dans les box internet : là où Netflix a conclu des partenariats pour être accessible via n’importe quelle box des opérateurs français, Disney+, qui est commercialisé par Canal+ en France, ne sera pas, à son lancement, disponible sur toutes les box : il faudra obligatoirement passer par un abonnement à Canal+ pour regarder depuis une box.
Qualité vidéo en streaming
La qualité des offres de Netflix varie en fonction du forfait que vous prenez : elle sera « standard » (donc pas en Full HD) pour l’abonnement à 7,99 euros par mois, et ira jusqu’à l’UltraHD (4K) pour l’abonnement 4 écrans à 15,99 euros. Évidemment, pour les contenus compatibles uniquement.
Disney+, de son côté, parle de 4K depuis le début, mais pas sur l’intégralité de son catalogue : il y aura de la « ultra haute définition sur une sélection de contenus », a précisé la plateforme. Pas de hausse de prix à prévoir pour en profiter.
Pendant le confinement, la 4K ne sera pas disponible sur Disney+ et Netflix a baissé la qualité de ses flux.
Téléchargement hors ligne
Netflix ne permet pas de télécharger des contenus sur les navigateurs des ordinateurs, mais c’est possible sur tablettes et mobiles, pour certains programmes, mais pas tous. La manière la plus facile de savoir si une série ou un film est téléchargeable est de vous rendre sur la fiche du contenu en question et de regarder si la petite flèche de téléchargement s’affiche.
Disney+ autorisera le téléchargement de tous ses contenus, mais uniquement sur iOS et Android. La marche à suivre est la même, comme l’ont montré nos confrères de Frandroid : rendez vous sur la fiche de l’épisode ou du film que vous voulez télécharger et cliquez sur la petite flèche.
Période d’essai
La période d’essai était un incontournable de Netflix pendant des années, mais la multinationale a peu à peu cessé de la proposer dans de nombreux pays. En France, il n’y a plus de mois d’essai gratuit depuis février 2020. Elle existe encore sur certains territoires comme les États-Unis, mais ce n’est désormais plus la norme.
Disney+ arrive quant à lui en France avec une semaine d’essai gratuit.
Les deux services sont tous les deux sans engagement : vous pouvez faire cessez votre abonnement à n’importe quel moment en quelques clics.
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