Disponible depuis le 5 juin 2025, la Nintendo Switch 2 a la lourde mission de succéder à la Nintendo Switch de 2017, une des consoles les plus vendues de tous les temps. Y parvient-elle ? Voici notre test complet après deux semaines de jeu intensif. Écran, autonomie, puissance… La Switch 2 a de nombreuses forces, mais aussi des faiblesses.

5 juin 2025 : Nintendo crée l’événement en lançant la Switch 2, une nouvelle console qui prend la suite de la Switch lancée en 2017. Victime de fuites de plus en plus insistantes, jusqu’à forcer la multinationale à sortir du silence, elle aura donc mis huit ans à voir le jour. Comme son nom l’indique, elle s’affirme comme une évolution de la première génération, reprenant la philosophie hybride qui a tant plu.

La Switch 2 est déjà un immense succès commercial. Parviendra-t-elle à faire aussi bien, voire mieux, que la précédente ? Nintendo peut l’espérer, sachant que sa stratégie basée sur la continuité semble plaire. D’aucuns pourraient regretter l’absence de prise de risques, mais n’oublions pas que Nintendo fait surtout la différence avec ses jeux.

Deux semaines après la sortie, il est temps de livrer un verdict complet sur la Switch 2, verdict que nous avons découpé en cinq forces et autant de faiblesses. Le pari de Nintendo est-il réussi ? Globalement oui, mais il y a quelques déceptions à relever.

Les cinq forces de la Nintendo Switch 2

L’écran

On revient quand même de très, très loin. La première Switch affichait de sérieuses lacunes en ce qui concerne son écran, tant en termes de définition que de luminosité (bon courage pour jouer en extérieur sur un transat). Dès lors, passer de la Switch à la Switch 2 revient à faire un bond immense en avant, avec une dalle 7,9 pouces 1080p, avec un taux de rafraîchissement de 120 Hz et la compatibilité avec les technologies standards pour du gaming (HDR et VRR).

Jouer sur la Switch 2 en mode portable est donc beaucoup plus satisfaisant : l’image est grande et fluide tandis que la luminosité, sans atteindre des sommets, assure l’essentiel. En mode table, les 7,9 pouces font gagner en confort, y compris pour les parties à deux. Passer à la Nintendo Switch 2 se justifie rien que par cet aspect.

The Legend of Zelda: Breath of the Wild sur Switch 2 // Source : Nino Barbey pour Numerama
The Legend of Zelda: Breath of the Wild sur Switch 2 // Source : Nino Barbey pour Numerama

Les finitions

À côté de la Switch 2, la Switch ne ressemble qu’à un vulgaire prototype, pour ne pas dire un jouet Playskool. Les finitions n’étaient clairement pas à la hauteur de la première génération, et on imagine par exemple que votre béquille n’a pas supporté le poids des âges. On serait presque tenté d’affirmer que la Switch 2 transpire le premium, en témoigne le plastique, légèrement granuleux et pailleté, beaucoup plus agréable à la vue comme au toucher.

Et puis il y a les Joy-Con 2 magnétiques, une merveilleuse idée pour rendre la console plus luxueuse, peaufinée et sûre. Les aimants, situés dans la partie tablette, attirent naturellement les petites manette. Il suffit d’appuyer sur un bouton à l’arrière pour tout libérer (vous pouvez aussi tirer de toutes vos forces). Le système est pensé pour qu’on puisse fixer les Joy-Con 2 n’importe comment sans aucun souci, afin que les plus jeunes n’abîment rien en cas d’erreur. Les Joy-Con 2 sont sans le moindre doute ce que les Joy-Con 1 auraient dû êtres (il leur manque juste un peu d’épaisseur).

The Legend of Zelda: Breath of the Wild sur Switch 2 // Source : Nino Barbey pour Numerama
The Legend of Zelda: Breath of the Wild sur Switch 2 // Source : Nino Barbey pour Numerama

Seule incertitude : on espère simplement que le problème du Joy-Con drift est bien de l’histoire ancienne — ce qui, hélas, ne pourrait pas être le cas. Les Joy-Con 2 vont-ils dérailler avec le temps ?

La puissance

La Switch 2 fait tourner Cyberpunk 2077 dans des conditions plus qu’acceptables compte tenu du format. De l’aveu même de CD Projekt Red, le portage a été bien plus simple que prévu et, selon Takuto Edagawa, producteur chez Koei Tecmo, la puissance est comparable à celle d’une Xbox Series S (plutôt qu’une PS4). On a vu aussi que FromSoftware avait prévu de proposer une version Switch 2 de son chef-d’œuvre Elden Ring. Alors oui, la console hybride accusera plus le coup que la PS5, et souffrira inévitablement de la comparaison au moment du lancement de la PS6, mais la Switch 2 est une console portable. L’exploit est là.

N’oublions pas non plus la magie que peut faire la technologie DLSS, à laquelle a accès la puce conçue par Nvidia, pour améliorer les performances.

Enfin, on rappelle que la Switch, première du nom, accusait le coup dès sa sortie. On garde encore en mémoire le framerate désastreux de The Legend of Zelda: Breath of the Wild (qui respire dans sa version Switch 2). Ce n’est pas le cas de la Switch 2, et c’est déjà une victoire. Le principal problème est que la Switch 2 est partie pour durer au moins 5 ans et que, d’ici là, le gaming next-gen devrait avoir pris beaucoup d’avance.

Cyberpunk 2077, sur Switch 2. // Source : CD Projekt Red
Cyberpunk 2077, sur Switch 2. // Source : CD Projekt Red

La rétrocompatibilité (jeux et manettes)

La Switch 2 est dans la continuité totale de la Switch, ce qui suppose la rétrocompatibilité. Cette fonctionnalité est particulièrement appréciée des joueuses et des joueurs, puisqu’elle permet de (re)jouer à ses jeux de la génération d’avant sans aucun souci. La Switch 2 est donc rétrocompatible : elle peut lire tout ou partie du catalogue de la Switch (il y a quelques exceptions) et, mieux, accepte même les accessoires. Ainsi, vous pourrez recycler vos Joy-Con pour jouer à plusieurs à Mario Kart World.

La rétrocompatibilité est aussi une aubaine pour découvrir l’immense catalogue de la première Switch ou encore de rattraper certains jeux incontournables qu’on aurait loupé. Le tout en sachant que certains titres bénéficient d’améliorations natives, quand d’autres ont reçu une mise à jour gratuite (exemple : Pokémon Violet et Écarlate).

La promesse des exclusivités

Nul ne saurait prédire l’avenir du catalogue de la Switch 2, mais comment ne pas faire confiance à Nintendo ? L’entreprise japonaise dispose d’une force de frappe sans équivalence tout en étant capable de se réinventer à chaque itération de ses licences. On attend avec impatience le Mario 3D de la Switch 2 et les propriétaires peuvent déjà garder un œil sur Donkey Kong Bananza — qui a l’air aussi beau que généreux et déjanté. On manque encore de visibilité sur les sorties jusqu’à Noël, mais il suffit d’un Nintendo Direct avec deux ou trois dates pour être rassuré. On peut aussi imaginer que des jeux comme Mario Kart World recevront de nombreuses mises à jour.

Les cinq faiblesses de la Nintendo Switch 2

L’autonomie

L’autonomie est clairement le plus gros défaut de la Switch 2. On retrouve en réalité un temps de jeu assez proche de la première Switch : sur les titres les plus gourmands, comme Cyberpunk 2077, on ne dépassera pas les 2h à 2h30. Il y a certes un bug — reconnu — de l’affichage de la batterie, mais il n’enlève pas cette impression de console peu endurante. À sa décharge, les PC déguisés en console de salon sont loin de faire mieux. Il n’empêche, certains choix techniques auraient pu améliorer cette caractéristique, comme un écran OLED (moins énergivore) ou un taux de rafraîchissement plus faible. Il n’est pas rassurant de voir l’autonomie baisser en mode dock, ce qui laisse penser que la Switch consomme plus que ce que son chargeur a à offrir. La console chauffe aussi beaucoup.

Autre défaut lié à l’autonomie : le temps de recharge est immensément long. En dépit d’un bloc de 60W, une puissance quasiment équivalente à celui d’un ordinateur portable type MacBook Pro (doté d’une plus grosse batterie), la Switch 2 plafonne à un peu plus de 20W selon notre boîtier de recharge Anker. En pratique, cela donne un temps de recharge supérieur à trois heures. Oui, remplir entièrement la batterie prendra parfois plus de temps que de jouer…

Le mode souris de la Nintendo Switch 2 // Source : Nino Barbey pour Numerama
Le mode souris de la Nintendo Switch 2 // Source : Nino Barbey pour Numerama

L’écran n’est pas OLED

Oui, on l’a mis dans les forces. Mais l’écran de la Switch 2 est aussi une de ses faiblesses. La luminosité est en hausse par rapport à la première Switch, mais elle reste insuffisante pour proposer un rendu HDR convaincant (on déconseille même de le désactiver pour le mode portable). On aurait aussi aimé une dalle OLED, comme sur la Switch OLED. C’est très clairement une régression, même si la fiche technique — VRR, HDR — compense un peu. Nul doute que Nintendo finira par commercialiser une Switch 2 OLED, qui sera encore plus valorisante mais en forcera certains à repasser à la caisse.

Le manque de magie

C’est un reproche qui parlera surtout aux fans inconditionnels de Nintendo, ceux qui attendent chaque nouvelle console comme une innovation marquante. De la 3D sans lunettes de la 3DS au motion gaming de la Wii, en passant par l’écran additionnel de la Wii U, Nintendo a souvent marqué les esprits avec un concept fort. La Switch 2, elle, se contente de reprendre le format hybride de la première Switch, sans créer aucune rupture. Et ce n’est pas le mode souris qui va révolutionner quoi que ce soit. Ni la caméra qui nous rappelle les heures les plus sombres de la PS2.

Le manque de magie de la Switch 2 se retrouve jusqu’au nom, qui reprend celui de la précédente console auréolée d’un chiffre (une première pour Nintendo), et jusqu’à l’interface — qui est peu ou proue la même. La multinationale n’a pas voulu changer une équipe qui gagne. Et, comme le PSG depuis janvier 2025, elle gagne toujours.

La grille tarifaire

La console ? 440 €. Mario Kart World ? 90 € (si on veut la boîte). La compilation de démos ? 10 €. La mise à jour de The Legend of Zelda: Breath of the Wild ? 10 €. L’utilisation du GameChat à partir d’avril 2026 ? 20 € par an. Une paire de Joy-Con 2 ? 90 €. La manette Pro Controller (qui est excellente) ? 90 €. La caméra pour montrer son visage pendant le chat vocal ? 60 €. Une carte mémoire pour étendre le stockage ? 60 € pour 256 Go. L’inflation est immense avec la Switch 2, et ça fait mal au portefeuille.

La route Arc-en-ciel de Mario Kart World, un des rares niveaux avec de vrais tours, est une merveile pour les yeux.
La route Arc-en-ciel de Mario Kart World. // Source : Capture Numerama

Le line-up de lancement

On ne recommandera jamais de faire l’acquisition d’une nouvelle console à son lancement, période où elle est — normalement — à son prix le plus cher (la Xbox Series X et la PS5 ont augmenté depuis novembre 2020) et où le catalogue de jeux est faible. La Switch 2 ne déroge pas à la règle puisque le nombre d’exclusivités se compte sur les doigts d’une seule main. À moins d’être un fan absolu de Mario Kart, le line-up de la console n’a rien d’excitant. Bien sûr, les choses finiront par s’améliorer au fil des mois.

Le verdict

En optant pour une continuité totale, Nintendo prend peu de risques avec la Switch 2. Mais cette stratégie, déjà payante, lui permet de peaufiner une formule qui a terriblement bien marché. La Switch 2 est bien une évolution marquée et marquante de la Switch, avec une assise technologique suffisamment solide pour être confiant pour l’avenir. Elle assure une expérience de jeu meilleure, qu’importe le mode d’usage. La Switch 2 fera de toute façon la différence par son catalogue. Rachitique au lancement, à moins de ne jurer que par Mario Kart, il ne fera que s’étoffer dans les mois à venir. Et, sur ce point, on peut faire une confiance aveugle en Nintendo. La firme nippone a prouvé, génération après génération, que personne ne pouvait l’égaler au moment de faire briller sa propriété intellectuelle. La Switch 2 va lui permettre de pousser toujours plus loin.

Où acheter une Nintendo Switch 2 au meilleur prix ?

Hors promotion, la Nintendo Switch 2 est disponible au tarif de 469,99 euros, avec un pack optionnel avec Mario Kart World à 509,99 euros. Dans les faits, on la trouve souvent autour des 440 euros.

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