Le va-et-vient soupçonneux se poursuit entre la Chine et l’Amérique. Et, c’est désormais du côté chinois que la paranoïa se fait plus vive.
Le 31 juillet, la Cyberspace Administration of China (CAC), le gendarme du numérique chinois, a pris la décision de convoquer officiellement des représentants de Nvidia à propos de « sérieux risques de sécurité ».
Au cœur des préoccupations : les puces H20 de l’entreprise américaine, seul modèle encore autorisé à l’export vers l’Empire du Milieu après une série de restrictions américaines.
La méfiance est telle que, le 1er août 2025, un média d’État chinois s’interroge : « Nvidia, comment puis-je te faire confiance ? ». Le quotidien réclame au géant de l’électronique de fournir des « preuves de sécurité convaincantes » pour regagner la confiance du marché chinois.
Des portes dérobées cachées dans les puces Nvidia ?
Concrètement, ce qui inquiète les autorités chinoises, c’est l’hypothèse de portes dérobées (backdoors) implémentées sur les puces semi-conductrices de Nvidia au moment de leur fabrication.
Des soupçons alimentés par la CAC. La puce H20 destinée à l’intelligence artificielle pourrait, selon l’organisme chinois, être équipée de technologies permettant son repérage, voire sa désactivation à distance.
Des accusations graves qui ont amené les représentants de l’entreprise américaine à réagir. Auprès de l’agence Reuters, un porte-parole de Nvidia assure que les puces ne disposent d’aucune porte dérobée et que la « cybersécurité est primordiale » pour eux.
Une nouvelle étape dans la saga
Il n’est pas certain que ces éléments de langage parviennent à calmer les esprits. Cette convocation des représentants de Nvidia face aux autorités chinoises marque une nouvelle étape dans un feuilleton qui dure depuis plusieurs années et qui cristallise les tensions sino-américaines.
La puce H20 avait été spécialement développée par Nvidia pour s’adapter aux restrictions imposées par l’administration Biden sur l’exportation de puces d’intelligence artificielle en 2022. Ce modèle, aux performances volontairement limitées, visait à respecter les contrôles américains à l’exportation.
Le marché chinois demeure stratégique pour Nvidia : le bannissement à l’export décrété par l’administration Trump en avril 2025 aurait déjà coûté plus de 5 milliards de dollars à l’entreprise. Et alors que de nouvelles autorisations d’exportations avaient été annoncées à la mi-juillet, une question se pose désormais : est-ce que Pékin est prêt à la réception ?
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