Le MCU ne va pas fort. Disney, la maison mère, a pris la décision de réduire le nombre de films et de séries sortant chaque année, pour redresser la barre. Ce faisant, cela doit permettre à Marvel Studios de se recentrer sur la qualité de ses productions.

C’est enfoncer une porte ouverte que de le dire : le Marvel Cinematic Universe (MCU) va mal. Depuis la phase 4, démarrée en 2021, les films et les séries ne charrient pas le même engouement que les trois précédentes. The Marvels, le plus récent film du MCU, en est le triste symbole : il a bidé au box office et les critiques ne l’ont pas épargné.

Ce constat, Disney le fait aussi et cela ne lui plait pas du tout. L’empire du divertissement entend donc donner un bon coup de barre pour redresser le cap de Marvel Studios. Cela passe par une décision forte : une réduction notable du nombre de films et de séries sortant chaque année. Et d’après le PDG de Disney, Bob Iger, est déjà en cours.

« Les temps ont été durs »

Cité par Variety, Louis D’Esposito, le coprésident de Marvel Studios, a joué la carte de la communication positive, même si « les temps ont été durs » pour l’univers partagé. Il est même allé jusqu’à dire qu’il a été salutaire pour le MCU de trébucher.

« Si nous étions restés au sommet, cela aurait été la pire chose qui aurait pu nous arriver. Nous avons pris un petit coup, et nous revenons en force. Peut-être que lorsque vous en faites trop, vous vous diluez un peu. Nous n’allons plus faire cela. Nous avons retenu la leçon. »

Globalement, l’idée est de proposer au maximum deux nouvelles séries TV estampillées Marvel chaque année — plutôt que quatre. Pour le cinéma, les sorties annuelles seront de deux au maximum, et parfois trois. Bob Iger, que Disney a rappelé fin 2022, à un moment où le MCU commençait à battre de l’aile, a fait cette annonce lors d’une conférence téléphonique.

Bob Iger, avec Minnie, en 2018. // Source : Disney
Bob Iger, avec Minnie, en 2018. // Source : Disney

Un symbole net de cette décélération est l’année 2024 : un seul film est au programme, avec Deadpool & Wolverine, prévu cet été. Mais a priori, une valeur sûre : le long métrage va rappeler un héros iconique de l’univers des X-Men en l’associant à l’un des protagonistes les plus atypiques de Marvel — et accessoirement, qui est très populaire.

L’engouement autour du MCU avait poussé Marvel Studios à augmenter la dose phase après phase. Pour les deux premières, il y avait eu entre un et deux films chaque année (2008-2015). À la phase 3, le rythme a glissé à trois films par an et même quatre en 2021 (aucun film n’a été projeté en 2020, en raison de la pandémie de coronavirus).

Depuis 2017, donc, la cadence était marquée. Si le coup de frein voulu par Disney s’applique dès à présent, il faut s’attendre à une réorganisation du calendrier des phases 5 et 6. En effet, il est normalement prévu quatre films en 2025. Deux pour conclure la première, deux pour ouvrir la suivante. Les films suivants sont concernés :

Ralentir la cadence, éviter la fatigue des films de super héros

Selon Bob Iger, cela aura un autre mérite : il forcera un recentrage sur la qualité des productions. Le soin insuffisant apporté aux derniers projets portés par Marvel Studios est souvent pointé du doigt, avec des œuvres très inégales entre elles. Thor: Love and Thunder et Ant-Man et la Guêpe : Quantumania, pour citer deux exemples.

Paul Rudd dans Ant-Man Quantumania // Source : Marvel
On aime bien Paul Rudd, mais Ant-Man Quantumania est un peu parti dans tous les sens. // Source : Marvel

Au-delà du volume annuel, le MCU a d’autres problématiques : il y a eu le départ de figures iconiques de la licence (Captain America, Iron Man), l’ajout de superhéros mal ou pas identifiés du grand public (Les Éternels, Shang-Chi), un ton général trop à la plaisanterie permanente, des effets spéciaux pas toujours réussis et un grand méchant qui ne va pas.

Pour Disney, il s’agit aussi de ne pas tuer la poule aux œufs d’or. On parle beaucoup d’une « super héros fatigue » pour décrire la saturation des projets mettant des gens costumés dotés de superpouvoirs. Car Marvel n’est pas le seul sur ce créneau : il y a aussi des projets provenant de DC Comics ou bien de Sony.

Un coup de frein déjà pour les films de Star Wars

Les propos de Bob Iger concernant le MCU rappellent ceux qu’il a tenus en 2018 concernant une autre licence très précieuse : Star Wars. Un an avant la sortie l’épisode 9 de la postlogie, L’Ascension de Skywalker, l’intéressé a déclaré son intention d’espacer davantage la sortie des prochains films. En effet, il y en a plus eu depuis 2019.

Solo A Star Wars Story
Le film Solo n’a pas reçu le meilleur accueil. Il a participé à la décision de Disney de lever le pied avec Star Wars au cinéma. // Source : Lucasfilm

La licence Star Wars s’est en fait surtout développée en streaming, avec de nombreuses séries TV. Du côté des films, le prochain devrait être pour 2026 avec The Mandalorian & Grogu (un projet relativement surprenant). Il est aussi prévu un film avec Rey et deux autres longs métrages. L’un sur l’aube des Jedi, l’autre sur le mandoverse.

Il reste à savoir si le traitement de Disney parviendra à rétablir la santé du MCU, dont l’image a pâli.

Source : Montage Numerama

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