S’il y a un mot qui a marqué l’actualité numérique de 2021 de manière inattendue, c’est bien « NFT ». Encore complètement inconnus il y a quelques mois, ces token non échangeables sont désormais au centre de l’attention de nombreux fans de cryptomonnaie.

Trois lettres et des milliards de dollars : les NFT ont sans aucun doute été l’un des phénomènes crypto les plus marquants de cette année 2021. Les NFT, pour non fungible tokens, jetons non échangeables en français, ont conquis des milliers d’acheteurs et de fans de crypto avec une promesse : faire de fichiers des « pièces uniques » grâce à la blockchain. En inscrivant des sortes de certificats d’authenticité et des actes de propriété dans la blockchain, les NFT ont permis de créer un véritable marché de l’art virtuel.

Ce dernier a multiplié les records en quelques mois. Le tout premier tweet publié sur Twitter a été vendu 2,9 millions de dollars, un mème a été vendu pour 500 000 $, et un collage numérique de l’artiste Beeple est parti pour 69 millions de dollars. Depuis, les NFT sont loin d’être morts, et continuent de s’arracher à prix d’or. On résume pour vous les grandes tendances NFT de l’année, et leurs records.

Plusieurs milliards de dollars de NFT vendus

Les chiffres records des NFT ne se sont pas arrêtés après la vente de l’œuvre de Beeple, même si depuis, plus aucune oeuvre ne s’est vendue aussi cher. Un changement important s’est opéré dans le secteur des NFT après ce record : ce sont les collectibles qui sont devenus les morceaux de choix pour les acheteurs. Ce qu’on appelle collectibles seraient des sortes de stickers Panini ou des cartes à collectionner modernes. Et parmi ces collections, aucune n’a pris autant de valeur que les Cryptopunks : ces petits personnages ont enregistré un volume de vente de plus de 3 milliards de dollars en 2021. En dehors de Beeple, ce sont eux qui détiennent les records : un cryptopunk alien s’est vendu 11 millions de dollars chez Sotheby’s, un autre a été acheté plus de 10 millions.

Après les cryptopunks, l’autre sensation du moment sont les NFT des Bored Ape Yacht Club, qui fonctionnent sur le même principe de « cartes à collectionner ». Avec un volume de vente équivalent à un milliard de dollars, un partenariat avec le magazine Rolling Stone, ou encore une vente organisée avec Sotheby’s (qui a rapporté plus de 24 millions de dollars), les Bored Ape Yacht Club sont les NFT qui ont le plus grossi en 2021 avec les cryptopunks.

Dernier signe que les NFT de collection ont le vent en poupe, la plateforme française SoRare, qui édite des cartes de footballeurs, a levé 680 millions de dollars en septembre.

Des NFT de Bored Ape Yacht Club // Source : Bored Ape Yacht Club
Les NFT de Bored Ape Yacht Club // Source : Bored Ape Yacht Club

Les entreprises se mettent aussi aux NFT

Bien évidemment, les entreprises n’ont pas voulu passer à côté du phénomène NFT. Elles sont nombreuses à avoir voulu intégrer des NFT à leurs jeux, univers ou services — la plupart du temps avec des résultats plus que mitigés. Les NFT mis en place par Ubisoft dans certains de ses jeux n’ont convaincu ni les joueurs, ni les équipes en interne. Meta, le groupe de Facebook, a également annoncé que son metaverse contiendrait des NFT, et Discord a finalement dû abandonner son projet de NFT après les protestations de ses utilisateurs.

Il y a également eu de nombreux problèmes qui ont émergé avec la popularité des NFT. Certains artistes se sont en effet rendu compte que leurs oeuvres avaient été transformées en NFT et vendues, sans qu’ils ne donnent leur accord. La plupart des plateformes de vente de NFT ne surveillent pas la provenance des oeuvres vendues, et n’importe qui peut en créer, comme nous avions pu le faire lorsque Numerama a fait le sien.

Enfin, le coût environnemental des tokens a été fortement critiqué. Ces derniers se basent en effet en grande majorité sur la blockchain Ethereum, qui fonctionne avec un protocole de proof of work — et qui consomme beaucoup d’énergie. Ce problème devrait cependant bien être réglé, grâce au passage prochain de la blockchain vers un protocole de proof of stake.


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