Depuis 2022, date de son lancement, BidenCash s’est rapidement imposé comme un acteur central du marché noir numérique. La recette ? Un marketing axé autour de l’image du 46ᵉ président des États-Unis et une offre démentielle : des millions de cartes bancaires piratées, vendues à bas prix à des cybercriminels du monde entier. Selon le FBI, la plateforme aurait distribué plus de 14 millions de numéros de cartes, générant au moins 17 millions de dollars de revenus illicites — à travers les frais qu’appliquait la plateforme sur chaque transaction.
Avant la saisie des différents domaines, annoncée le 4 juin, les quelque 117 000 acheteurs recensés pouvaient y trouver des données issues de fuites massives ou de campagnes de phishing, mais aussi profiter de services d’anonymisation et d’outils pour blanchir l’argent volé. BidenCash était devenu une référence, jusqu’à afficher ses « promotions » sur des forums russophones et même sur le web public, narguant ouvertement les autorités. Ainsi, entre octobre 2022 et février 2023, la plateforme a gratuitement offert 3,3 millions d’informations bancaires à ses utilisateurs.



La mise hors service de BidenCash est le fruit d’une collaboration étroite entre le FBI, la police néerlandaise et des organisations privées comme Shadowserver Foundation et Searchlight Cyber. L’opération internationale aura donc permis de rendre la plateforme inaccessible, mais également de mettre la main sur plusieurs portefeuilles de crypto-monnaies utilisés pour les transactions illicites.
Sur les pages désormais saisies, un message des autorités s’affiche, signe d’une volonté d’afficher publiquement la victoire des forces de l’ordre sur cette place de marché du crime numérique.
Une victoire éphémère dans un marché en mutation permanente
Si ce coup de filet porte un coup certain à l’écosystème du darknet, la disparition de BidenCash ne désorganisera pas le marché pour longtemps, et l’on peut s’attendre à voir d’autres plateformes rapidement tenter de prendre le relais.
Le Department of Justice (ministère américain de la Justice) se veut tout de même dissuasif et rappelle que « cette opération s’inscrit dans une série d’actions récentes visant à perturber les infrastructures du cybercrime ».
Par conséquent, si la vitrine est tombée, les dégâts restent considérables et peuvent encore s’alourdir. Les données volées circulent toujours, et les victimes (particuliers, petites entreprises, commerçants) doivent redoubler de vigilance. Même si des solutions existent pour anticiper et limiter les dégâts, pour beaucoup, le cauchemar ne pourrait faire que commencer : usurpation d’identité, comptes vidés, réputation entachée.
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