Jusqu’à preuve du contraire, il n’y a pas de vie dans notre Système solaire en dehors de la Terre. En revanche, il existe bien des océans çà et là. Plusieurs astres proches de nous possèdent (avec différents degrés de certitude) de l’eau, même si ces environnements sont extrêmement éloignés de ce qu’on connaît sur Terre.
Cérès
Avant de s’attaquer aux satellites naturels des planètes de notre Système solaire, intéressons-nous à la ceinture d’astéroïdes. Entre Mars et Jupiter, ce vaste ensemble de petits corps en contient un en particulier : Cérès.

Cette planète naine explorée par la sonde Dawn de la Nasa posséderait des molécules organiques, mais aussi des liquides qui s’échapperaient de sous la surface. Il pourrait y avoir un océan d’eau salée en dessous.
En plus, l’astre dégagerait aussi une certaine chaleur, ce qui rassemble les différents ingrédients nécessaires au développement de la vie. Rien de sûr à ce stade, mais Cérès a l’avantage d’être relativement proche de nous, par rapport aux autres océans cachés de cette liste.
Europe
Du côté de Jupiter, les lunes sont nombreuses à disposer d’un océan sous leur couche glacée. C’est le cas d’Europe, un satellite de la géante gazeuse presque aussi grande que notre Lune qui est recouverte sur l’ensemble de sa surface d’une plaque de glace. Mais dessous, sans doute un océan.

Le fait est qu’il n’a jamais été directement observé. Cela dit, des indices la masse de la lune et son champ magnétique détecté dans les années 2000 par la mission Galileo,
Nous en saurons sûrement plus d’ici à quelques années puisque la mission Europa Clipper est justement en route. Une fois en orbite, il pourra nous dire s’il existe bel et bien, et surtout, s’il est habitable.
Ganymède
Restons autour de Jupiter avec Ganymède, le plus gros satellite du Système solaire, encore plus gros que la planète Mercure. Comme Europe, sa surface cache un océan d’eau liquide salée, dont l’existence a été mise en lumière par Galileo, puis confirmée par Hubble quelques années plus tard.

Là aussi, la présence de roche dans le manteau, couplée à celle de l’eau liquide, peut faire espérer la présence de vie. La sonde européenne JUICE devrait arriver sur place vers 2030, et si Ganymède n’est pas sa seule cible, elle va observer l’astre d’en haut. Elle ne pourra pas dire s’il y a bien des traces de vie dans cet océan, mais aidera à déterminer s’il est habitable, comme pour Europe.
Callisto
Dernière étape de notre voyage autour de Jupiter. Callisto aussi recèlerait un océan d’eau salée. Ici, les données sont moins solides et des incertitudes demeurent. JUICE devrait y passer faire un tour, ainsi que la mission chinoise Tianwen-4 dont le lancement est attendu dans les années 2030 à destination de plusieurs planètes et satellites du Système solaire externe.

Quoi qu’il en soit, Callisto a souvent été considérée comme morte. Les nombreux cratères à sa surface suggèrent qu’elle n’a pas d’activité géologique. Malgré tout, il existerait bien de l’eau liquide sous la glace constellée. Une couche liquide cependant moins épaisse que ce que l’on trouve chez ses voisines.
Encelade
Quittons désormais Jupiter pour nous rendre autour de la prochaine planète digne d’intérêt pour y trouver des océans : Saturne. Plus précisément, cap sur Encelade, un des satellites du Système solaire les plus fascinants, et sans doute le plus propice au développement de la vie.
Comme sur les lunes glacées jupitériennes, on trouve ici une lune glacée avec un océan en dessous. Mais cette fois, la découverte est beaucoup plus fascinante, puisque l’accès à cette étendue d’eau subglaciaire est un petit peu plus plausible.

Non seulement la glace est extrêmement fine près des pôles, à peine 5 km d’épaisseur selon les simulations, mais en plus, il existe de grandes fissures au pôle Sud surnommées les rayures de tigre, qui donnent quasiment accès à l’eau en dessous.
C’est de là que sortent d’immenses geysers qui ont déjà pu être visités par Cassini. La sonde est passée dedans, prouvant qu’il y avait des molécules organiques issues de l’océan, et donc une activité chimique. Pas de la vie, mais des éléments laissant entendre qu’une activité biologique n’est pas exclue.
Pour en savoir plus, l’agence spatiale américaine (Nasa) et son homologue européenne (ESA) prévoient des missions qui devraient effectuer une petite visite d’ici quelques décennies.
Titan
Toujours dans la même région, le plus grand satellite de Saturne, Titan, abriterait également un océan d’eau liquide. Entouré d’une épaisse atmosphère opaque, son observation est difficile, mais la sonde Cassini a pu prendre quelques données intéressantes lors de survols.
Des missions précédentes avaient mis en lumière la présence de méthane et d’hydrocarbure, ce qui était suffisant pour faire émerger l’hypothèse d’un monde habitable. Il a donc été décidé d’y poser Huygens, le module parti avec la sonde Cassini, pour explorer la surface.

Bilan : si l’océan de Titan est une probabilité, le satellite dispose, en plus de cela, d’une manifestation liquide à sa surface. Des lacs et des rivières de méthane ainsi qu’une pluie basée, elle aussi, sur cet élément, le tout créant un système dynamique rappelant les saisons sur Terre.
Pour toutes ces raisons, Titan fait partie des destinations privilégiées pour chercher des traces de vie extraterrestre, car même si la température y est très froide et les conditions très différentes de ce que nous connaissons, il existe des traces de chimie pouvant évoquer une activité biologique.
La mission Dragonfly est prévue pour partir en 2028 et aller se poser à la surface, dans l’espoir d’y trouver des traces de vie.
Mimas
Elle est plus petite et moins connue, mais une autre lune saturnienne, Mimas, dispose aussi de son océan subglaciaire. Constellé de cratère, ce petit satellite d’à peine 400 kilomètres de diamètre est globalement considéré comme un astre mort ne présentant pas énormément d’intérêt pour la recherche astrobiologique.
Et pourtant, les observations précises la concernant montrent qu’il y aurait une étendue d’eau liquide sous une couche de glace de 20 ou 30 kilomètres d’épaisseur, tout au plus.
Plus étonnant encore, cet océan serait né suite aux perturbations gravitationnelles causées par les astres alentours. Et ce, il y a tout juste une quinzaine de millions d’années.
Ariel et Miranda
Alors que l’on s’éloigne de la Terre, les certitudes faiblissent, mais certaines études laissent entendre qu’il existerait un océan sur une lune d’Uranus, Ariel. Des observations spectroscopiques avaient déjà mis le doigt sur des traces de glace formée d’eau et de méthane, également présente sous forme cristallisée, mais d’autres travaux plus récents évoquent un océan qui aurait mesuré jusqu’à 170 km de profondeur.

Pour cela, les travaux se sont intéressés aux reliefs à sa surface, et suggéré que ces structures pouvaient être le résultat d’un océan passé qui aurait déformé l’astre sur des centaines de millions d’années.
Plus intéressant encore, une autre lune d’Uranus, Miranda, présenterait des caractéristiques similaires, et il est possible que les deux satellites aient connu une histoire et une évolution semblables.
En revanche, rien ne dit que ces océans existent toujours, et faute de missions pour se rendre sur place, les données sont maigres.
Triton
Son nom évoque l’océan, et justement, Neptune a aussi son satellite susceptible d’en accueillir un. Le plus gros satellite naturel de la planète la plus lointaine de notre Système solaire, Triton, pourrait contenir un océan sous la surface.

Certaines théories laissent entendre qu’il s’agit d’un astre issu de la ceinture de Kuiper qui aurait été capturé par Neptune. Cette nouvelle position plus proche du Soleil aurait fait fondre une partie du manteau, créant ainsi une couche d’eau sous la surface.
Autre fait intéressant : Triton semble être un satellite plutôt actif, avec une ionosphère agitée et des panaches émanant de sa surface, ce qui interroge les spécialistes du sujet. La Nasa avait même envisagé une mission pour l’étudier de près, mais le projet a été abandonné à la faveur d’une mission vers Vénus.
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