C’est un constat que vous avez peut-être fait en suivant en direct l’envol de la fusée New Glenn, le 13 novembre, ou en visionnant les rediffusions sur les réseaux sociaux. Le décollage du lanceur a semblé lent : c’est en tout cas une remarque qui a été faite rapidement par des observateurs du secteur, comme Techniques Spatiales sur X (ex-Twitter).
Les replays disponibles donnent effectivement le sentiment d’une fusée se mouvant au ralenti ou presque, malgré un propulseur équipé de sept moteurs déployant une poussée totale de 17 150 kilonewtons (kN). C’est plus de deux fois la poussée d’Ariane 6, fusée européenne opérationnelle, mais près de quatre fois moins que Starship, un lanceur de SpaceX en développement.
Et ce n’est pas qu’une impression : comme le détaille Techniques Spatiales, Blue Origin a modéré la poussée pendant le décollage, ce qui lui a permis de conserver du propergol pour la séquence d’atterrissage finale, et d’assurer le coup : à ce moment-là, l’entreprise américaine procédait à un test automatique de retour sur Terre du propulseur.
Ce supplément dans les réservoirs offre à New Glenn l’avantage d’avoir plus de latitude pour ajuster sa trajectoire et sa vitesse de descente jusqu’à la barge, qui était placée en plein océan Atlantique, à 600 km au large des côtes américaines. On le voit à la toute fin : la fusée est arrivée par le côté, propulsion allumée, pour se recaler au-dessus de la barge.
L’autre approche, façon SpaceX : le « suicide burn », ou ça passe ou ça casse
Cette philosophie est différente de celle de SpaceX, qui pratique le « suicide burn » durant la manœuvre d’atterrissage. Ici, SpaceX fait le choix de laisser la fusée — une Falcon 9 — tomber pratiquement en chute libre, jusqu’au tout dernier moment. Les moteurs sont alors activés pour annuler la vitesse de la descente, et éviter un crash au sol ou sur la barge.
Avec le « suicide burn », ça passe ou ça casse. En effet, la Falcon 9 conserve juste ce qu’il faut de propergol pour réussir un posé selon un timing très précis. Un allumage un peu trop tardif, c’est le crash. Un allumage un peu trop précoce, parfois aussi. Sinon, l’atterrissage risque d’être brutal, la descente instable et, à la fin, des dégâts.

De fait, les propulseurs de Falcon 9 ont tendance à arriver au-dessus de leur point de chute, très à la verticale, pour consommer le minimum de carburant en évitant les manœuvres et les ajustements jugés superflus. Une opération délicate, mais largement maîtrisée par SpaceX aujourd’hui. Le dernier raté avec un propulseur date de l’été 2024, et c’est très rare.
Il reste à voir si, à l’avenir, Blue Origin conservera cette approche qui peut lui permettre de relativement « stationner » en vol, ou si la société s’approchera du modèle au modèle SpaceX, avec une recherche permanente de l’optimisation, en allant chercher toutes les marges possibles pour être toujours plus compétitif. La course à l’espace pourrait l’exiger.
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