Les causes de l’incident survenu dans les airs le 16 octobre 2025 s’éclaircissent. Ce jour-là, un avion Boeing a été heurté en plein vol, par ce que certains pensaient être un débris spatial. Le choc aérien, survenu lors d’un vol United Airlines allant de Denver à Los Angeles, restait inexpliqué. Quelques jours plus tard, le doute commence à se dissiper : il est fort probable que l’impact, qui n’a heureusement fait aucun mort, mais a toutefois blessé un pilote, ne soit pas lié à un débris spatial — ni même à une météorite, comme on a pu l’entendre.
Le Boeing 737 Max a heurté un ballon météorologique pendant son vol
« L’incident du vol UA1093 semble bien avoir été une collision avec un ballon, en attendant la confirmation finale. SpaceX est hors de cause ! », a commenté sur X Jonathan McDowell, astrophysicien au Harvard-Smithsonian Center for Astrophysics, également spécialisé dans les vols spatiaux et les lancements de satellites, le 21 octobre. Il réagissait à un autre tweet, publié par un certain John Dean.
John Dean s’avère être le cofondateur et patron de WindBorne Systems, une entreprise située à Palo Alto, qui conçoit et exploite des ballons météorologiques, depuis six ans. Ces ballons sont plutôt légers, pesant 1,2 kg et fournissant des informations de température, de vent ou encore de pression.
Sur X, John Dean a reconnu le 21 octobre que c’est probablement l’un de ses ballons qui a été à l’origine de l’incident du Boeing 737 Max. La piste d’un ballon avait été suggérée plus tôt, dès le 19 octobre, par Scott Manley, astrophysicien connu pour sa chaîne YouTube consacrée aux jeux vidéo et à la science.
« Oui, je pense qu’il s’agissait d’un ballon WindBorne, écrit John Dean. Nous avons appris l’existence de l’UA1093 et de son lien potentiel avec l’un de nos ballons dimanche à 23h [ndlr : vers 8h le lundi, heure de Paris] et nous nous sommes immédiatement penchés sur la question. À 6h [15h à Paris], nous avons envoyé notre enquête préliminaire au NTSB [Conseil national de la sécurité des transports] et à la FAA [Federal Aviation Administration] et nous collaborons avec ces deux organismes pour approfondir l’enquête. »
John Dean a expliqué ensuite que WindBorne Systems s’assure d’être en conformité avec les exigences de la FAA, avec laquelle les positions de ses ballons météorologiques sont partagées. « Une grande partie de nos données est transmise aux gouvernements américain et international. Nous collaborons avec la FAA depuis la création de l’entreprise », ajoute-t-il.
Le patron de WindBorne Systems se dit « extrêmement préoccupé »
Selon John Dean, les ballons sont conçus pour « ne pas présenter de risque pour la vie humaine en cas de collision ». Il relève que l’incident n’a ainsi pas, à sa connaissance, provoqué de dépressurisation. Il s’inquiète cependant des éclats formés sur la partie interne du pare-brise de l’avion. « Je trouve cela extrêmement préoccupant et inacceptable en cas de collision, quelles que soient les règlementations officielles. Cela a entrainé des blessures chez un pilote, ce que je ne peux tout simplement pas accepter. »
Effectivement, sur diverses images de l’incident partagées en ligne, on pouvait constater que le bras d’un pilote avait été coupé à plusieurs endroits par des éclats de verre.
John Dean indique que la société est dès à présent en train de travailler pour concevoir des équipements qui réduisent « l’amplitude et la concentration des forces d’impact ». Quant à l’avion endommagé, il ne vole plus actuellement, le temps de recevoir les réparations nécessaires.
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