Skoda n’a jamais fait dans le « m’as-tu vu », mais plutôt dans le bon sens. Le nouveau Skoda Elroq ne fait pas exception. Il ne cherche pas à impressionner avec une fiche technique flamboyante, mais à convaincre qu’il est le meilleur compromis. Vu le succès commercial rencontré sur les premiers mois de l’année par le modèle en Europe (y compris en France), Skoda semble avoir visé dans le mille. Mais un tel modèle pourrait-il vraiment mettre des bâtons dans les roues du Tesla Model Y ?
Avec sa taille contenue, une certaine sobriété et une fiche technique bien calibrée, ce SUV compact 100 % électrique se présente comme un véhicule pragmatique. Et certainement comme le futur best-seller électrique de Skoda en Europe. Nous avons pu le prendre en main cet hiver dans sa version 85 dans les Vosges. Autant dire que ses performances ont été mises à rude épreuve.
Design extérieur : du muscle et du minimalisme
L’Elroq est le premier modèle de Skoda à adopter le nouveau style nommé « Modern Solid ». Derrière l’appellation marketing se cache surtout un style qui inspire la robustesse tout en adoptant des lignes épurées. Il n’y a pas de détails marquants dans ce design, mais c’est justement l’esprit du modèle : simple et efficace. On aime ou on déteste, mais le Skoda Elroq ne laisse malgré tout pas indifférent, surtout dans la teinte vert timiano de notre modèle d’essai.

C’est un SUV au gabarit raisonnable : 4,49 m de long, 1,88 m de large et 1,65 m de haut. Il est 16 cm plus court que l’Enyaq, ce qui le rend plus facile à manier en ville. Interrogées sur le fait qu’il pourrait cannibaliser les ventes de l’Enyaq, les équipes de Skoda se montrent rassurantes, indiquant que les familles qui ont besoin de plus d’espace à bord, y compris au niveau du coffre, privilégieront quand même l’Enyaq.
Design intérieur : toujours aussi futé
À bord, Skoda ne réinvente pas la roue, et c’est tant mieux. L’Elroq reprend la philosophie des modèles de la marque : on est en terrain connu. Tout est à sa place, les matériaux sont très corrects et la qualité perçue est bonne. La planche de bord est épurée, mais fonctionnelle, avec un écran central de 13 pouces et un petit combiné d’instrumentation en face du conducteur. Un seul regret : être tombée sur l’intérieur noir de la finition Loft, un peu trop austère à mon goût. J’aurais préféré l’intérieur plus clair de la finition Lodge, qui apporte une touche d’originalité.

L’habitabilité reste bonne pour un véhicule de moins de 4,5 m : les places arrière sont accueillantes grâce à un empattement de 2,76 m. On est dans tous les cas bien installé à bord. Le coffre offre 470 litres, une bonne valeur pour ce segment, et atteint 1 580 litres une fois la banquette rabattue. Par contre, il n’y a pas de frunk (coffre avant). Comme toujours chez Skoda, les astuces « Simply Clever » pullulent : parapluie dans la porte conducteur, grattoir à givre dans le hayon, support pour ticket sur le pare-brise, rangements amovibles faciles à nettoyer, etc.

Comportement routier et motorisation : prévisible et efficace
Notre version d’essai était la plus haut de gamme — du moins avant l’arrivée de la version sportive RS. La motorisation de 210 kW (286 ch) associée à la batterie de 77 kWh forme un duo qui fonctionne bien. Ce sera sans aucun doute la version la plus demandée par les clients en quête de polyvalence. Le modèle est également proposé dans des versions plus accessibles : Elroq 50 avec 125 kW (170 ch) et batterie de 52 kWh, ou Elroq 60 avec 150 kW (204 ch) et batterie de 58 kWh.
Le comportement est rassurant : le châssis est sain, le roulis bien contenu, et le centre de gravité bas favorise la stabilité, même dans les cols vosgiens enneigés. La direction est précise et légère, mais manque un peu de retour d’information quand le rythme s’accélère. Le rayon de braquage de 9,3 m est un vrai atout en ville, comme au cœur des vieux villages alsaciens (12,1 m pour un Tesla Model Y de dernière génération). J’ai rapidement pris mes marques au volant de l’Elroq.

Le Skoda Elroq ne cherche pas à être sportif, il préfère l’efficacité tranquille. Le 0 à 100 km/h est quand même réalisé en 6,6 secondes, mais il n’y a pas vraiment d’effet coup de pied aux fesses, c’est assez linaire pour envoyer la puissance. Les conducteurs excités de la pédale de droite doivent s’orienter vers la version RS.
Le confort est bon, y compris sur une chaussée dégradée (même si mon oreille interne capricieuse n’a pas apprécié certains revêtements). On sent que c’est l’argument en faveur ce modèle. Des suspensions pilotées sont en option sur cette version. Le seul défaut que je peux reprocher au modèle concerne le freinage, combiné au poids du véhicule, mieux vaut ne pas trop surestimer les capacités de freinage sur les routes montagneuses.
Cependant, en temps normal, le conducteur va surtout utiliser les différents niveaux de régénération grâce aux palettes au volant. Il n’y a par contre pas de « one pedal » sur ce modèle, mais au moins la plateforme MEB ne se limite plus au seul mode « B » : c’est un net progrès.

Les aides à la conduite, que l’on adore détester, de maintien dans la voie et d’alerte de survitesse, ne sont pas trop désagréables ni trop intrusives, en tout cas bien moins que chez les constructeurs asiatiques. Le système de Travel Assist est agréable et bien calibré.
Autonomie et recharge : le bon compromis ?
Quand il s’agit de parler des consommations et autonomies, le sujet est un peu plus compliqué. Comme en témoignent les photos, notre essai s’est déroulé par une météo neigeuse et fraîche, ce jour-là même les équipes de Skoda ne pouvaient que constater que tous les véhicules à l’essai avaient surconsommé par rapport aux essais des jours précédents, moins rigoureux en matière de climat.
Du coup, nos conclusions sont un peu biaisées en tombant dans les plus mauvaises conditions et avec des pneus hiver. Le premier jour, j’ai consommé 22,5 kWh/100 km sur 217 km, avec 34 % de batterie restante. Le deuxième jour, plus tranquille, la consommation est tombée à 18,1 kWh/100 km pour 211 km parcourus avec 48 % restant.

Lors des eTrophées organisés par l’Association des Médias Auto et Moto, le Skoda Elroq a affiché des valeurs plus proches de l’homologation WLTP, ce qui semble refléter un usage plus classique. Skoda annonce jusqu’à 571 km d’autonomie WLTP pour notre version, avec des consommations autour de 16 kWh/100 km. Un chiffre crédible pour ce gabarit.
Côté recharge, l’Elroq accepte un maximum 11 kW en AC (triphasé) et jusqu’à 175 kW en pic en charge DC. Cela permet de passer de 10 à 80 % en 28 minutes dans des conditions optimales. C’est correct pour le segment, mais cela ne démarque pas vraiment l’Elroq de la concurrence sur ce point. L’Elroq dispose néanmoins d’un système de préconditionnement de la batterie, activable manuellement ou automatiquement via le planificateur d’itinéraire, ce qui optimise la vitesse de recharge, notamment en hiver ou lors de longs trajets, mais notre essai n’incluait pas de recharge pour le vérifier. Il en va de même pour le Plug&Charge dont le Skoda Elroq est équipé.

Tarifs et concurrence : un bon positionnement
Le Skoda Elroq débute à 33 300 € pour la version Elroq 50, hors aides à l’achat. La location longue durée pour la version d’entrée de gamme est actuellement proposée à 369 € sans apport pour 37 mois et 30 000 km. Les versions Elroq 85 commencent à 42 470 € (finition Clever), et peuvent frôler les 50 000 € avec les options.

Un positionnement compétitif face aux Peugeot e-3008, Renault Scenic E-Tech, Hyundai Kona Electric ou Kia EV3. C’est aussi, à l’heure actuelle, le modèle électrique le plus intéressant de tout le groupe Volkswagen. Il n’est donc pas étonnant que les ventes aient démarré fort en Europe. En avril, il a même pris la tête du classement européen, profitant de la baisse de forme du Tesla Model Y — vendu sensiblement au même prix.
Peut-il détrôner le best-seller de Tesla ? Pas encore. Mais pour qui cherche un SUV compact, plus conventionnel, le Skoda Elroq est une alternative sérieuse. Il coche toutes les cases du bon élève, avec un rapport prestations/prix bien équilibré.
Le verdict

Skoda Elroq
Voir la ficheOn a aimé
- Design épuré et cohérent
- Habitabilité et astuces pratiques
- Confort de conduite
On a moins aimé
- Ambiance un peu froide
- Freinage à connaître pour ne pas se faire surprendre
- Pas de one pedal
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