Elon Musk est habitué à mettre la charrue avant les bœufs, ce qui le pousse à faire des promesses qu’il est ensuite incapable de tenir. C’est une nouvelle fois le cas avec la licence du système de conduite autonome Full Self-Driving (FSD) que le patron de Tesla pensait commercialiser à d’autres constructeurs automobiles traditionnels.
Mais dans une réponse publiée le 24 novembre 2025 sur X (ex-Twitter), il change totalement de discours, avouant : « Ils n’en veulent pas ! C’est fou… » Pour sa défense, Elon Musk évoque des demandes « impossibles à réaliser », mais la réalité reste surtout embarrassante pour Tesla. Même si les échecs de négociation arrivent même aux meilleurs, la manière dont Elon Musk survend systématiquement ses annonces pourrait finir par lui jouer des tours.
Des discussions autour du FSD qui font flop en 2025
Tellement persuadé que son système est le meilleur du marché, Elon Musk a souvent répété que les constructeurs traditionnels achèteraient la technologie Full Self-Driving (FSD) de Tesla pour rattraper leur retard. Depuis 2021, il assure même « négocier avec plusieurs groupes », sans jamais les citer. En 2023, il confiait être heureux de pouvoir fournir sous licence sa conduite autonome, allant jusqu’à évoquer un « accord proche » avec un acteur majeur en 2024, que l’on supposait être Ford.

Ces annonces avaient de quoi conforter les investisseurs de Tesla, car une telle licence pourrait être une source de revenus intéressante pour le constructeur. Ils y ont cru, car selon les propres déclarations d’Elon Musk en 2024, il y avait « de bonnes chances qu’un accord soit signé » cette année-là.
Des exigences irréalistes ?
La réalité est quelque peu différente. Le patron de Ford, Jim Farley, a lui-même reconnu qu’un échange avait eu lieu, avant de couper court publiquement début 2025 en affirmant que : « Waymo fait mieux. » De quoi refroidir n’importe quelle tentative de rapprochement.
Pour Elon Musk, le problème ne vient pas de Tesla et de son FSD, mais du manque d’enthousiasme des constructeurs : « Lorsque les constructeurs automobiles traditionnels nous contactent occasionnellement, ils discutent sans enthousiasme de la mise en œuvre du système FSD. » Avant d’ajouter que ceux-ci le veulent pour de petits programmes pilotes, mais avec « des exigences irréalisables pour Tesla, ce qui est totalement inutile ».
En clair, les constructeurs voulaient un système qui fasse réellement ce qu’il promet : conduire seul, en suivant les réglementations pour éviter les problèmes juridiques.
La plupart des constructeurs qui se lancent sur la conduite autonome (comme Mercedes qui a atteint le niveau 3) appliquent un modèle strict de validation : exigences définies, tests massifs en interne, puis homologation avec prise en charge de la responsabilité lorsque le système conduit.

Si certains salariés de Tesla testent le FSD avant sa mise à disposition aux clients, les premiers utilisateurs restent clairement des bêta-testeurs qui servent à améliorer le logiciel. Le tout ne respecte généralement pas les législations en vigueur (pas même celle américaine). Même si Tesla fait du forcing pour obtenir le droit de déployer son « test grandeur nature » en Europe, le combat est encore loin d’être gagné, ce qui refroidit forcément des constructeurs qui seraient des clients potentiels de la licence FSD.
Le plus surprenant, c’est qu’Elon Musk ne sera probablement pas sanctionné, ne serait-ce que par la chute de l’action Tesla, pour avoir fait des promesses sciemment intenables. N’importe quel autre constructeur aurait payé cher une telle manipulation.
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