Tesla estime que les règles européennes rendent sa conduite autonome (FSD) inutilisable. La marque appelle désormais ses soutiens à faire pression sur l’autorité néerlandaise RDW pour obtenir une homologation rapide.

Tesla se retrouve une nouvelle fois bloqué par la réglementation européenne pour rendre disponible sa conduite autonome. C’est un bras de fer qui s’est engagé pour obtenir les homologations en 2026. Et Tesla compte sur ses utilisateurs pour faire pencher la balance.

Tesla Europe a dégainé un tweet le 22 novembre qui explique que si le FSD (Full Self-Driving) Supervisé n’arrive pas en Europe, ce ne serait pas la faute de Tesla, mais de réglementations « obsolètes » qui rendraient le système « illégal » dans son état actuel. Si le fond n’est pas vraiment nouveau, on en apprend davantage sur les démarches lancées par Tesla pour faire bouger les choses.

Tesla savait pourtant que son FSD n’était pas conforme

Dans sa publication, Tesla pointe deux obstacles : d’une part, la réglementation UN-R-171 DCAS, qui encadre les systèmes d’assistance au conducteur, et, d’autre part, l’article 39 de l’UE, qui permet des dérogations nationales pour tester des technologies non encore réglementées. Plusieurs comportements du système FSD sont contraires aux réglementations en place, notamment les changements de voie initiés par le système sans contact avec le volant, mais ce n’est pas le seul point de tension.

Entrainement de la conduite autonome en Allemagne // Source : Tesla
Entrainement de la conduite autonome en Allemagne // Source : Tesla

Le constructeur se refuse à adapter le FSD pour se conformer strictement aux règles, ce qui reviendrait, selon Tesla, à dégrader la sécurité et l’usage. Quelques concessions et adaptations sont toutefois consenties, mais Tesla s’oppose à brider sa conduite autonome.

Tesla le savait bien avant d’annoncer la conduite autonome pour « l’année prochaine » en Europe, comme aimait à le promettre Elon Musk. Le constructeur américain espérait réussir à faire évoluer la réglementation en prouvant que son système est fiable. Le constructeur affirme travailler depuis plus d’un an avec les autorités européennes, avoir fourni des preuves de sécurité, parcouru plus de 1 million de kilomètres de tests internes sur les routes du continent, et avoir multiplié les démonstrations auprès des régulateurs.

Sans succès.

Objectif : février 2026

Tesla se rabat alors sur le plan B. Si la porte principale reste fermée, l’entreprise espère passer par une fenêtre dérobée. La marque révèle qu’elle mise désormais sur un contournement encadré via l’autorité néerlandaise RDW, en demandant des exemptions spécifiques à certaines règles. Et pour donner du poids à cette demande, elle invite explicitement le public qui attend le FSD à écrire au régulateur pour accélérer le processus, en fournissant le lien nécessaire.

Tesla assure que la RDW s’est engagée à valider une approbation nationale en février 2026, première étape pour permettre aux autres États membres de reconnaître l’exemption. En publiant cette information, Tesla force la main des autorités compétentes : une pratique régulière qui a déjà porté ses fruits aux États-Unis.

Tesla teste sa conduite autonome « FSD » à Amsterdam // Source : Tesla via X
Tesla teste sa conduite autonome « FSD » à Amsterdam // Source : Tesla via X

Une Europe trop lente sur la conduite autonome ?

Si Tesla pousse, c’est aussi parce que l’Europe donne l’impression d’avancer sous tranquillisants sur la question des systèmes avancés de conduite. La norme UN-R-171, entrée en vigueur récemment, impose des règles strictes et très procédurales : un contraste avec les pratiques américaines ou chinoises, où les tests grandeur nature sont plus faciles à déployer. Et surtout, un cadre non adapté à une technologie basée sur des IA qui apprennent et « décident » en continu.

Pendant que l’UE impose un carcan réglementaire particulièrement incohérent, d’autres pays libèrent déjà des usages sans les mains sur autoroute ou en milieu contrôlé. Tesla n’est pas le seul acteur à remarquer ce décalage. Plusieurs constructeurs historiques plaident aussi pour un assouplissement. Pourtant, l’Europe est encore le pied sur le frein, certainement pour éviter que les constructeurs étrangers (notamment chinois) n’arrivent trop fort, mais ce n’est pas en bloquant l’innovation des constructeurs européens qu’ils vont améliorer les choses.

Découvrez les bonus

+ rapide, + pratique, + exclusif

Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.

Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.

S'abonner à Numerama+

Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci

Il y a une bonne raison de ne pas s'abonner à

Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.

Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :

  • 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
  • 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
  • 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.

Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.

S'abonner à Numerama+
Toute l'actu tech en un clien d'oeil

Toute l'actu tech en un clin d'œil

Ajoutez Numerama à votre écran d'accueil et restez connectés au futur !


Tous nos articles sont aussi sur notre profil Google : suivez-nous pour ne rien manquer !