En octobre 2021, Apple a annoncé une nouvelle version de son MacBook Pro. Cinq ans après une révision qui a divisé les fans de la marque (ports USB Type-C de partout, introduction de la Touch Bar et polémique du clavier papillon), le groupe californien a enfin gâté ses aficionados avec un produit conçu pour répondre à leurs besoins. Cerise sur le gâteau, cette nouvelle génération de MacBook Pro introduit aussi le passage à l’architecture Apple Silicon, avec le lancement des puces M1 Pro et M1 Max, encore plus puissantes que l’incroyable M1, que l’on retrouve dans le MacBook Pro d’entrée de gamme.
Depuis tout ce temps, la rédaction de Numerama possède la version 14,2 pouces / M1 Pro du nouveau MacBook Pro… mais ne savait pas quoi en faire. Il faut dire qu’au vu de l’efficacité redoutable de la puce d’Apple, émettre une critique objective sur les performances de l’ordinateur nous semblait compliqué. Pour toutes ces raisons, nous avons voulu approcher ce test différemment. Oubliez les benchmarks et les tests d’exportation en 8K, vous n’en trouverez pas ici. Même si le MacBook Pro 14 coûte cher (2 149 € sur Amazon), nous avons voulu le tester comme n’importe quel ordinateur grand public (ce qui, au vu de la cible très large d’Apple, devrait représenter un grand pourcentage des acheteurs). Après un mois d’utilisation, à la maison et au travail, voici notre test du MacBook Pro M1 Pro.
Un écran vraiment exceptionnel
La liste des nouveautés introduites avec cette génération est longue. Entre les processeurs M1 Pro ou M1 Max, le nouveau clavier sans Touch Bar avec des touches de fonction plus grandes, le retour de certains ports abandonnés, l’arrivée d’une webcam Full HD ou le nouveau design plus plat, qui nous rappelle vaguement les PowerBook G4 d’avant 2006, le MacBook Pro 2021 est un grand millésime. Il s’agit sans le moindre doute du changement le plus important depuis 10 ans et, potentiellement, du dernier avant un aussi gros laps de temps. En effet, ce n’est pas dans les habitudes d’Apple de tout changer fréquemment.
La guerre aux bordures
Du coup, par quoi commencer ? Si la réponse à cette question ne nous avait pas semblé évidente il y a un mois, nous pensons aujourd’hui que l’écran du MacBook Pro 14 est son principal atout. Habitués à la dalle LCD de 13,3 pouces des générations précédentes, nous n’avions pas anticipé à quel point ce bond en avant nous impressionnerait. Aujourd’hui, on se demande franchement comment nous pourrions revenir en arrière. L’écran de 14,2 pouces proposé par Apple réussit à rendre ringards ceux des autres MacBook, que nous encensions pourtant dans le passé (et 13,3 pouces semble petit, c’est une question d’habitude).
Les qualités du nouvel écran d’Apple sont nombreuses, mais la première chose qui saute aux yeux est la taille de ses bordures. Il y avait autrefois 9 millimètres à gauche et à droite de l’écran, il y en a désormais 4. Un gain d’espace qui modernise drastiquement l’ordinateur d’Apple.
Le mini-LED débarque sur Mac
Autre changement majeur, Apple passe d’une technologie LCD classique à du mini-LED (comme sur son écran Pro Display XDR ou son dernier iPad Pro). Sans offrir un taux de contraste infini comme l’OLED, que l’on connaît surtout dans les smartphones et les télés haut de gamme, le mini-LED permet au rétroéclairage de ne pas être actif sur l’intégralité de la surface, mais seulement sur des petites zones. Résultat, quand on regarde un film ou que l’on utilise son ordinateur avec un thème sombre, l’ordinateur affiche du noir vraiment profond. Le résultat est assez bluffant, presque digne de l’OLED à l’œil nu. Pour la première fois, nous pouvons vraiment recommander un MacBook comme machine pour regarder un film ou une série, voire pour jouer. Mention spéciale pour les haut-parleurs du MacBook Pro, aussi puissants que ceux d’une petite enceinte.
Extrêmement lumineux (au moins suffisamment pour rendre l’utilisation de l’ordinateur possible sur une terrasse), l’écran « Liquid Retina XDR », comme Apple l’appelle, embarque aussi la technologie « ProMotion ». Pour le coup, nous devons nous avouer moins convaincus. Les pros s’en raviront sans doute, mais nous n’avons pas noté de différences flagrantes dans la fluidité de l’écran, même s’il peut techniquement atteindre les 120 Hz au lieu des 60 Hz conventionnels. Dans tous les cas, il s’agit d’une case cochée en plus dans la liste de tout ce qu’il faut faire pour réussir l’écran parfait. On ne peut que féliciter Apple de tout proposer d’un coup, alors qu’elle aurait pu ajouter chaque fonctionnalité au compte-gouttes histoire de donner à ses clients les plus fidèles de bonnes raisons de repasser à la caisse.
L’encoche, le point faible de l’écran
Enfin, quid de l’encoche ? Certains disent l’oublier, nous regrettons de notre côté sa présence même après un mois d’utilisation. Complètement disproportionnée (elle est plus large que celle de l’iPhone alors qu’elle ne cache qu’une caméra frontale et des petits capteurs), elle représente, selon nous, la seule vraie faiblesse esthétique de l’ordinateur. Heureusement, grâce aux bonnes idées logicielles d’Apple, on la voit très peu. L’encoche disparaît en plein écran et sépare la barre d’état en deux sur le bureau, ce qui rajoute en quelque sorte une fausse bordure en haut 90% du temps. Nous espérons fortement que, dans les 2-3 ans, Apple sortira une version de son MacBook Pro sans encoche.
Le retour des ports, du bonus
L’autre nouveauté principale de ce nouveau MacBook Pro n’en est pas vraiment une, il s’agit plutôt d’un mea culpa. En effet, après avoir initié en 2015 une transition vers un monde 100% USB-C (1 port sur le MacBook, 2 ports sur le MacBook Air, jusqu’à 4 ports sur le MacBook Pro), Apple a décidé de revenir en arrière. Conscient qu’il n’était pas dans son intérêt de continuer à booster le marché des adaptateurs, au vu de la non-évolution des usages, Apple réintroduit finalement les ports qu’il a tués. Le MacBook Pro 2021 propose donc :
- 1 port de recharge aimanté MagSafe.
- 3 ports USB Type-C, compatibles Thunderbolt 4, capables de recharger et de transférer des fichiers jusqu’à 40 Gbit/s.
- 1 port mini-jack.
- 1 port HDMI.
- 1 port pour les cartes SD.
À l’exception d’un de ces ports (suspens…), tous ces retours nous semblent plus que bienvenus. La carte SD est utilisée par des millions de professionnels dans le monde chaque jour, le port HDMI est présent sur tous les téléviseurs/écrans (et nous a plus d’une fois dépannés pour montrer des vidéos chez des amis) et les trois ports USB Type-C restent très pratiques. Cela ne fait aucun doute, le MacBook Pro de 2021 est mieux équipé que ses prédécesseurs des cinq années précédentes. Seule concession, il est aussi plus épais (1,55 cm).
MagSafe contre USB Type-C
Cependant, vous avez peut-être remarqué l’absence d’un port dans notre liste d’éloges. Grand fans du MagSafe il y a quelques années (il nous a beaucoup sauvé, particulièrement en cours), nous sommes cette fois-ci beaucoup moins convaincus. À l’heure où l’USB Type-C se généralise comme standard pour tous les produits, le fait qu’Apple livre désormais un chargeur propriétaire par défaut nous semble une régression. Certes, le chargeur aimanté épargnera sans doute des milliers de MacBook d’une mauvaise chute (on se rappelle de son introduction par Steve Jobs), mais Apple aurait sans doute dû proposer un chargeur USB Type-C dans la boîte, et proposer le MagSafe sous la forme d’une option payante. De notre côté, à part au tout début, nous avons systématiquement rechargé notre MacBook Pro avec l’un de ses ports USB Type-C. Tous les retours en arrière ne sont pas forcément bons, d’autant plus que le MagSafe de 2021 est différent de celui de 2015. Les anciens chargeurs ne marchent pas.
La fin de la Touch Bar
Toujours dans la rubrique des retours en arrière, mentionnons la fin de la Touch Bar. Au risque de vous surprendre, nous avons souvent regretté son absence (😅). Nous savons que ce sujet divise, mais pour remplir rapidement un formulaire, réagir à un message ou ajuster la taille du curseur dans Photoshop, aucune autre solution n’est aussi pratique. Objectivement, il nous semble cependant que sa suppression va dans le bon sens. Apple n’est pas une marque qui propose des fonctions pour un petit pourcentage d’utilisateurs (on pense à 3D Touch). Cependant, nous en garderons un souvenir amer. Pourquoi Apple n’a-t-il pas fait plus d’efforts pour lui donner une seconde chance ? Entre son introduction et son abandon, la Touch Bar n’a jamais gagné la moindre nouvelle fonction.
On se consolera en mentionnant la qualité folle du clavier du MacBook Pro 14, vraiment agréable au quotidien, avec désormais des touches qui font toutes la même taille. On vous conseille toutefois de le laver souvent, il se salit vite. Son capteur d’empreintes, en haut à droite, fonctionne parfaitement. Touch ID est néanmoins moins rapide que Windows Hello, qui fonctionne sur le principe de la reconnaissance faciale, sur certains PC.
Une vraie bonne caméra ?
Mentionnons rapidement l’adoption d’une webcam Full HD sur le MacBook Pro, comme sur le dernier iMac. Nous dirons simplement qu’elle fait le job. Les visioconférences sont plus jolies sur ce nouveau MacBook Pro même si, dans le cadre d’enregistrements vidéo, il nous semble toujours impératif d’acheter une vraie caméra USB. L’image reste trop souvent bruitée, notamment en l’absence de lumière. Ne peut-on juste pas avoir le même appareil photo frontal que sur un iPhone ?
Le processeur M1 Pro, un M1 en mieux
Bien sûr, même si nous nous sommes engagés à ne pas vous remplir la tête de benchmarks dans ce test, comment ne pas parler de la puce M1 Pro du MacBook Pro 2021 ? Nous partons du fait que la plus grande partie de notre lectorat n’a jamais goûté à la puce M1 et ne connaît pas les avantages des puces Apple Silicon. Au cas où vous n’avez rien suivi, les nouvelles puces d’Apple abandonnent l’architecture des processeurs Intel pour celles des processeurs ARM, que l’on retrouve sur les smartphones et les tablettes.
Allons droit au but : le MacBook Pro d’Apple, avec sa puce M1 Pro, est tout simplement irréprochable. Malgré une utilisation quotidienne de 8-10 heures, nous n’avons jamais eu besoin de le recharger durant la journée (beaucoup de Chrome/Safari, de Pixelmator Pro, de Slack, de Messenger, de Mail, de vidéos). Sur le marché, aucun autre ordinateur non-Apple ne fait aussi bien. La sortie de veille est aussi instantanée, comme avec un smartphone.
Encore plus impressionnant, nous n’avons pas le souvenir d’avoir entendu ses ventilateurs. Le MacBook Pro, même avec 15 onglets Photoshop ouverts, reste silencieux en toutes circonstances, comme si tout était facile pour lui. Ce qu’Apple réussit avec ses puces Apple Silicon est pour nous historique. La marque dessine le futur de l’informatique grand public et, étrangement, réussit quasiment tout du premier coup. Nous sommes impatients de découvrir les premiers MacBook 5G dans quelques années.
Bien sûr, nous nous doutons que certains d’entre vous, qui n’ont sans doute jamais essayé une machine M1, continueront d’émettre des doutes sur cette transition. Nous souhaitons leur rappeler que Rosetta 2, le logiciel développé par Apple pour faire fonctionner les applications Intel sur ses Mac Apple Silicon, fonctionne redoutablement bien. À de très très rares exceptions, tous vos logiciels seront compatibles. Vous avez plus à gagner en passant sur un Mac Apple Silicon qu’en attendant sur une machine Intel.
M1 Pro ou M1 ?
Dans le cadre d’un usage grand public, a-t-on vraiment besoin d’une telle puissance ? La réponse est, sans le moindre doute, non. La puce M1, proposée sur les Mac les moins chers, est largement suffisante pour la très grande majorité des utilisateurs. On revient finalement aux origines de ce test, comment tester une machine qui offre une puissance si grande que nous ne pouvons pas vraiment exploiter ses limites ? Si vous hésitez entre un MacBook Pro 13 et un MacBook Pro 14 seulement pour une histoire de puissance, nous pensons que le meilleur choix reste l’ordinateur le plus abordable. Les professionnels qui ont vraiment besoin d’un M1 Pro (ou d’un M1 Max en option) sauront sans doute se reconnaître d’eux-mêmes.
Le verdict
Apple MacBook Pro 14 (2021)
Voir la ficheOn a aimé
- Un écran mini-LED d’exception
- La puce M1 Pro est un délice (rapidité, autonomie, sortie de veille…)
- Le retour des ports (même si nous préférons l’USB-C au MagSafe)
On a moins aimé
- La Touch Bar va (un peu) nous manquer
- Le MacBook Pro aurait pu être plus fin
Une fois tous les cinq ans, Apple renouvelle le design de ses ordinateurs. Si la génération précédente a pu décevoir par ses excès (suppression des ports, clavier papillon…), celle de 2021 réussit presque un sans-faute. L’écran mini-LED du MacBook Pro, avec ses bordures fines et son taux de contraste d’exception, fait de l’ordinateur d’Apple une super machine pour le divertissement. Le retour des ports HDMI et SD, en plus de l’USB Type-C, rend aussi le MacBook Pro beaucoup plus pratique (même si nous trouvons dommage de faire du MagSafe l’option de recharge par défaut). Du côté des performances, on peut difficilement faire mieux que l’incroyable M1 Pro. La puce d’Apple offre au MacBook Pro 14 une autonomie d’exception et lui permet de tout faire sans jamais chauffer. Impressionnant.
Bien sûr, si nous voulons titiller Apple, nous pouvons toujours nous plaindre de l’encoche de l’écran ou de l’épaisseur à peine trop importante de l’ordinateur. Il nous semble cependant que la marque californienne n’a jamais sorti un renouvellement aussi important de ses MacBook, avec un tel niveau d’excellence. Nous recommandons sans problème ce MacBook Pro de 14,2 pouces à toute personne qui en aurait les moyens, même si nous souhaitons rappeler qu’il s’agit d’un ordinateur conçu pour les utilisateurs les plus exigeants. Les ordinateurs avec la puce M1 suffisent au plus grand-nombre. Cependant, si vous souhaitez le meilleur écran, le meilleur clavier et le plus beau design, ce MacBook Pro est ce qu’il existe de mieux sur le marché début 2022.
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