Apple a voulu faire de son nouvel iMac une véritable expérience. Il n’y a qu’à voir la sortie de boîte pour s’en convaincre : couchée à l’horizontale, la boîte s’ouvre par la face avant. On y découvre l’iMac couché, un hello inscrit sur un filigrane protège-écran et un curieux mécanisme en carton. On pousse les flèches comme elles nous y invitent et l’iMac M1 se redresse sur son pied, prêt à être transporté et posé sur le bureau qui l’accueillera.
Au-delà d’une innovation dans le domaine de l’unboxing, Apple a mis dans son iMac M1 tout son savoir-faire, pour proposer un produit grand public aux caractéristiques luxueuses. Et cet ordinateur est aussi celui qui doit mettre entre les mains du grand public le fameux processeur Apple Silicon M1. Une nouvelle étape pour Apple dans sa stratégie de déploiement d’une puce ARM maison, qui doit désormais convaincre un tout autre public.
Enfin un ordinateur qui a du style
Apple sait faire des « all in one ». Depuis l’iMac G3, qui combinait un écran cathodique et un ordinateur, la firme californienne a imposé l’idée qu’un ordinateur n’avait pas à être composé de plusieurs composants disgracieux, prenant souvent beaucoup de place. Ce pari, tout Apple dans l’âme, était aussi celui d’imaginer qu’une clientèle pourrait avoir envie d’un ordinateur élégant. Et dans le cas de l’iMac M1 de 24. pouces, c’est une vraie réussite.
On apprécie très vite l’attention aux détails chère à Apple. Notre version orange est associée avec des accessoires de la même couleur : Magic Trackpad, Magic Keyboard et souris Magic Mouse reprennent la même teinte sur leurs parties en aluminium. On sent très clairement qu’Apple a pensé à habiller une pièce en même temps que l’entreprise a pensé à créer un ordinateur. Même le câble d’alimentation est orange sur sa partie visible — celle qui le relie au transformateur. Un câble Lightning vers USB-C est également dans la boîte, dans un format inhabituel qu’on espère démocratisé bientôt, en tissu orange tressé plutôt qu’en plastique cassant.
L’iMac 24 pouces M1 en lui-même est, aussi, un objet particulièrement impressionnant. Son poids plume est la première chose que l’on remarque. À 4 kilos sur la balance, on peut porter l’iMac à une main sans le moindre problème. La finesse de l’objet est également remarquable : jusqu’ici, les iMac avaient du matériel embarqué dans une partie du pied, ou à l’arrière de l’écran dans un embonpoint plutôt visible. L’iMac M1 est parfaitement plat : l’écran 4,5K de 24 pouces est surélevé sur un petit compartiment de quelques centimètres qui renferme l’excédant de hardware.
Dans les petits espaces, l’iMac est roi. Avec son encombrement minimal, moins imposant parfois qu’un écran sur un bureau, il s’efface sur un bureau autant qu’il apporte une touche de couleur bienvenue dans une pièce — en voyant cette version orange de l’iMac et les nombreuses couleurs disponibles, on rêve d’une informatique qui se débarrasserait de sa morosité grisâtre ou noire en même temps que de son kitsch fluo caractéristique du gaming.
Un iMac à tout faire
Ce design si fin a été rendu possible par le processeur Apple Silicon M1, basé sur une architecture ARM. Comme nous l’avons constaté sur les MacBook Air et MacBook Pro déjà équipés, sa construction demande un refroidissement très léger, même à pleine puissance et sur des périodes longues. L’économie de ventilation et d’espace, logique pour un engin venu de la recherche dans le monde du smartphone et des tablettes, est très appréciable — même si l’iMac M1, comme les autres Mac M1 en dehors du MacBook Air, a un petit ventilateur.
L’écran de 24 pouces en 4,5K (4 480 x 2 520 pixels) est en lui-même une pièce rare pour un ordinateur aussi grand public. La dalle a eu le soin de la calibration d’usine Apple (profil P3) et fait resplendir les couleurs à l’écran. Avec autant de pixels dans une surface de 24 pouces, on peut multiplier les fenêtres et les logiciels ouverts à l’écran. Une telle surface de pixels permet d’avoir sans le moindre problème 4 fenêtres parfaitement lisibles, configuration idéale pour de la veille — ou du télétravail, dont la massification récente a amené un usage plus large des outils de collaboration.
Le processeur M1 ne peine pas à animer autant de pixels à l’écran. Sur toutes les tâches bureautiques que nous avons testées, il n’a pas montré l’ombre d’un ralentissement. Ce serait particulièrement dommage pour un processeur capable de faire des prouesses sur des tâches lourdes. Nous avons par exemple lancé le benchmark de Cinebench, outil de modélisation 3D de référence, et l’iMac 24 pouces 2e en simple cœur et 7e en multicœurs — entouré par des processeurs Intel et AMD qui ont des usages professionnels très spécifiques.
Cela signifie que, sans remplacer un Mac Pro ou une configuration PC musclée, l’iMac 24 pouces M1 pourra sans nul doute équiper des indépendants qui travaillent depuis chez eux. Les 4 ports USB-C (2 USB 3 et 2 USB 4 Thunderbolt) à l’arrière sont largement suffisants pour brancher du stockage supplémentaire à haute vitesse, charger un smartphone ou un moniteur (jusqu’à un de plus, en 6K, à 60 Hz).
Et Apple a pensé à cette nouvelle vie numérique à distance en intégrant pour la première fois une caméra FaceTime 1080p calibrée en temps réel par le processeur M1, un jeu de trois micros directionnels à réduction de bruit et un son stéréo sur 6 haut-parleurs. Cet alignement de caractéristiques techniques n’a qu’un but : sublimer la visioconférence. Dans nos tests, c’est effectivement le cas. Avant même qu’on annonce faire un Google Meet depuis le nouvel iMac, un collègue a remarqué la qualité de l’image et du son transmis. Les MacBook ont fait d’énormes progrès ces dernières années, et voir ces améliorations venir dans le monde de l’iMac est particulièrement plaisant.
Côté jeu, le constat est le même que sur les iMac Pro. Nous avons été surpris par la capacité de l’iMac M1 a lancer la dernière extension de World of Warcraft en résolution native (donc plus que de la 4K), en qualité 2 (sur 10, ce n’est pas très élevé mais le jeu est quand même joli). Le titre de Blizzard est parfaitement jouable confortablement et celles et ceux qui souhaitent atteindre un nombre d’images par seconde plus élevé pourront sans mal baisser la résolution. Un site dédié au sujet permet de voir les jeux supportés par la puce M1 et un rapport de performances crowd-sourcé pour chaque jeu.
Bref, l’iMac 24 pouces M1 répond parfaitement à son cahier des charges — le dépassant par certains points, notamment côté logiciels gourmands — et pourra être acheté les yeux fermés. Entre son design unique et coloré, son écran très haut de gamme et ses composants surpuissants, on peine à lui trouver des défauts.
Citons-en tout de même deux. Avec un poids plume, le câble aimanté perd de son intérêt sécurisant en cas d’accrochage accidentel : l’iMac 24 pouces sera entraîné hors du bureau avant d’être détaché. Et, bien entendu, on ne peut pas en 2021 juger Apple sur le prix de l’augmentation du stockage, bien trop élevé. Il faut compter 230 € pour 512 Go de stockage au lieu de 256 et 460 € pour 1 To de stockage. Un SSD NVMe de 1 To coûte moins de 100 € dans le commerce : pour une machine qui ne peut pas être upgradée, on aurait aimé que la configuration maximale soit moins coûteuse.
L’iMac 24 pouces M1 sera livré à partir du 21 mai 2021. Il est disponible à partir de 1 449 €.
Le verdict
iMac 24 M1 (2021)
On a aimé
- Design unique et coloré
- Le processeur M1 est toujours aussi bluffant
- L'écran 4,5K standard
On a moins aimé
- Le stockage trop cher
- L'aimantation ne sert pas à grand chose
- Pourquoi commercialise-t-on encore la Magic Mouse ?
+ rapide, + pratique, + exclusif
Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.
Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.
Abonnez-vous à Numerama sur Google News pour ne manquer aucune info !
Certains liens de cet article sont affiliés. On vous explique tout ici.