Un an et demi après une mise à jour majeure de l’iPad Pro, avec un écran OLED et un châssis ultra-fin (5,1 millimètres), Apple propose une révision plus timide de sa tablette avec une meilleure puce (la M5) et le support du Wi-Fi 7. L’iPad Pro bénéficie aussi d’une recharge un peu plus rapide. Nous en avons fait notre « ordinateur » pendant trois semaines.

L’iPhone Air n’est pas l’appareil le plus fin que vous trouverez chez Apple. Dans la course à la finesse, l’iPad Pro domine toujours allègrement (5,1 mm vs. 5,6 mm pour le téléphone). La nouvelle génération de la tablette, qu’Apple commercialise depuis le 22 octobre, conserve le même design que le modèle de l’année dernière, qui faisait déjà l’unanimité dans notre test. Le nouvel iPad Pro est sans aucun doute la tablette la plus haut de gamme d’Apple en 2025-2026, voire toutes marques confondues, avec le meilleur design et les meilleures caractéristiques. Elle est aussi très chère : comptez 1 119 euros pour la version 11 pouces et 1 469 euros pour le modèle 13 pouces, au minimum (jusqu’à 3 059 euros si vous voulez du verre nano-texturé, 2 To de stockage et de la 5G).

Quoi de neuf en 2025 ? La puce M5 remplace la puce M4, avec un gros boost graphique pensé pour permettre des usages IA intensifs, le Wi-Fi 7 fait son apparition et la recharge est un peu plus rapide (avec des pics à 57 W selon nos mesures). Ah oui, autre nouveauté aussi disponible sur les anciens modèles : iPadOS 26. Le nouvel iPad Pro s’accompagne d’une mise à jour logicielle majeure qui rapproche encore plus son interface d’un Mac.

À qui se destine un iPad Pro par rapport à un MacBook ou un iPad Air ?

La plus grande qualité de l’iPad Pro M5 est son écran « Tandem OLED », qui superpose deux dalles OLED pour offrir une luminosité largement supérieure à celle d’un iPhone. Le résultat est splendide : aucun appareil chez Apple ne dispose d’un aussi bon écran. Il s’agit du meilleur produit pour regarder une série, jouer ou naviguer sur le web, devant les MacBook, iMac ou iPhone. Seul l’Apple Vision Pro fait mieux, mais il se porte sur la tête et coûte 3 700 euros.

Même en extérieur, les pics de luminosité de l'iPad Pro, particulièrement avec des contenus HDR, sont fous. Le taux de contraste est exceptionnel grâce à l'OLED.
Même en extérieur, les pics de luminosité de l’iPad Pro, particulièrement avec des contenus HDR, sont fous. Le taux de contraste est exceptionnel grâce à l’OLED. // Source : Numerama

Le reste de l’iPad Pro est conforme à ce qu’Apple fait (très bien) depuis plusieurs années. Il s’agit d’une tablette haut de gamme avec Face ID pour le déverrouillage sans contact, d’un produit compatible avec de nombreux accessoires officiels aussi qualitatifs que coûteux (on adore le Magic Keyboard, mais comptez 399 euros de plus pour la version 13 pouces) et d’un écran initialement pensé pour un usage tactile, mais aujourd’hui aussi bien contrôlable au stylet (Apple Pencil) qu’au clavier/souris.

Son autre force par rapport au Mac est l’existence d’une option cellulaire pour l’utiliser en 4G/5G à l’aide d’une eSIM. C’est un produit encore plus nomade que le MacBook, avec un usage hybride et une dimension « téléviseur portable » assez agréable en voyage. On aime aussi beaucoup sa finesse, même si on l’utilise la plupart du temps avec son Magic Keyboard qui l’alourdit et l’épaissit. On a envie de conseiller l’iPad Air au plus grand nombre (il a les mêmes accessoires), et l’iPad Pro aux personnes qui veulent de l’OLED et du 120 Hz. Mais soyez prévenus : l’iPad Pro, malgré son prix élevé, n’est toujours pas aussi polyvalent qu’un MacBook (voir plus bas).

La puce M5 est plus puissante, le Wi-Fi 7 est plus rapide et l’eau mouille

Puce M5

Par rapport au modèle de l’année dernière, le nouvel iPad Pro se distingue surtout par sa puissance. Apple passe de la puce M4 à la puce M5, et de 8-16 Go à 12-16 Go de RAM (les modèles 1 To et 2 To ont plus de mémoire vive). D’après nos benchmarks, la différence est surtout visible au niveau du GPU, avec des performances graphiques nettement supérieures (on a rarement vu un aussi grand écart en une génération chez Apple). L’écart sur le CPU est relativement faible, ce qui confirme nos mesures déjà observées avec le MacBook Pro M5, sorti en même temps.

À noter d’ailleurs que la puce M5 n’a que 9 cœurs, alors que le MacBook Pro en a 10. Ce n’est donc pas exactement la même puce (il s’agit en réalité de binning, un procédé classique dans les semi-conducteurs. Apple conserve les puces avec un défaut, en l’occurrence un cœur en moins, pour son iPad).

iPad Pro M4iPad Pro M5Évolution
CPU – Single-core3 7154 138+11,4%
CPU – Multi-core14 81816 329+10,2%
GPU (Compute)53 64774 002+38,0%
Geekbench 6
iPad Pro M4iPad Pro M5Évolution
CPU1 152 7021 046 151-9,2%
GPU1 213 1441 422 496+17,3%
Mémoire (MEM)422 437569 824+34,9%
UX397 972441 845+11,0%
Score total3 186 2553 480 316+9,2%
AnTuTu

Pourquoi proposer plus de performances graphiques sur un iPad Pro, alors que la machine n’est pas vraiment utilisée pour des usages intenses (le montage vidéo est possible, mais peu de créateurs préfèrent l’iPad au Mac) ?

La réponse tient en deux lettres : « IA ». Apple, qui a du retard sur le secteur, prépare activement ses produits pour l’ère de l’IA générative. Sa stratégie dès 2026 devrait consister en l’utilisation de modèles locaux de plus en plus puissants, qui opèreront directement sur l’appareil. Un gain en performances est donc nécessaire, au risque d’avoir une latence beaucoup trop élevée face à des ChatGPT ou Google Gemini, sur des serveurs.

M4 (NPU)M5 (NPU)Évolution NPUM4 (GPU)M5 (GPU)Évolution GPU
AI Single4 9405 259+6,5 %10 04112 526+24,7 %
AI Half Precision (fp16)36 29041 015+14 %11 91122 431+88,3 %
AI Quantized (int8)50 87657 691+13 %10 46122 475+102 %
Geekbench AI

D’après nos mesures avec l’outil Geekbench AI, le coprocesseur Neural Engine de l’iPad Pro M5 est meilleur avec les tâches IA, d’environ 10 %. À noter que l’outil mesure trois choses :

  • AI Single Score : la polyvalence générale du moteur d’IA sur différents types de calculs.
  • AI Half Precision (FP16) : la rapidité sur des modèles lourds où une précision moyenne suffit (images, diffusion, réseaux de neurones).
  • AI Quantized (INT8) : mesure la vitesse sur les modèles compressés et optimisés pour tourner localement.

Le GPU, de son côté, offre des performances deux fois supérieures. Nous avons tenté d’utiliser des LLM en local sur l’iPad Pro : ça va en effet beaucoup plus vite qu’auparavant, mais les usages sont aujourd’hui aussi rares que limités. Bref, Apple prépare l’avenir, mais acheter un iPad Pro M4 d’occasion est tout sauf une mauvaise idée : l’écart de performances est faible.

Grâce à l'application Locally AI, il est possible d'essayer le modèle de fondation intégré à Apple Intelligence. Les résultats sont très rapides sur l'iPad Pro M5, mais le modèle hallucine beaucoup.
Grâce à l’application Locally AI, il est possible d’essayer le modèle de fondation intégré à Apple Intelligence. Les résultats sont très rapides sur l’iPad Pro M5, mais le modèle hallucine beaucoup. // Source : Numerama

Puce N1 et modem C1X

Autres nouveautés : Apple dote son iPad Pro de deux puces développées en interne : l’Apple N1 (Wi-Fi, Bluetooth et Thread) et l’Apple C1X (le modem 4G/5G de l’iPhone Air, pour les versions cellulaires).

Outre une meilleure gestion de l’énergie, qui explique peut-être notre impression de meilleure batterie, le principal intérêt pour l’utilisateur est le passage du Wi-Fi 6E au Wi-Fi 7 (trois bandes), qui offre un meilleur débit descendant, mais un débit montant légèrement moins bon, selon nos mesures (10 différentes, nous avons fait une moyenne). Le reste est difficilement perceptible : l’iPad Pro est toujours très bon.

iPad Pro M4 (Wi-Fi 6)iPad Pro M5 (Wi-Fi 7)Évolution
Débit descendant1 414 Mbps1 640 Mbps+16,0 %
Débit montant944 Mbps895 Mbps-5,2 %
Moyenne de 10 tests réalisés sur la bande des 6 GHz

50 % en 30 minutes : la recharge de l’iPad Pro enfin rapide

Parmi les bonnes surprises de cet iPad Pro M5, il y a la recharge rapide. D’après nos mesures avec une station Anker Prime, la tablette dispose de pics à 57 W et charge constamment au-dessus des 40 W, à part sur les 30 derniers pourcents, autour des 20 W. C’est beaucoup mieux qu’auparavant, où le pic était plutôt autour de 35 W.

Le résultat est une tablette qui se charge plus vite, malgré son imposante batterie. Voici nos mesures avec la version 13 pouces :

  • 9 % en 5 minutes 
  • 17 % en 10 minutes
  • 25 % en 15 minutes.
  • 50 % en 30 minutes 
  • 75 % en 55 minutes
  • 90 % en 1 heure et 18 minutes
  • 100 % en 2 heures et 1 minute
La courbe de recharge de l'iPad Pro M5 en version 13 pouces.
La courbe de recharge de l’iPad Pro M5 en version 13 pouces. // Source : Numerama

On note aussi une meilleure autonomie que dans nos souvenirs, mais n’est-ce pas biaisé à cause du vieillissement de l’ancien modèle que nous utilisions beaucoup ? L’iPad Pro M5, dans sa version 13 pouces, tient facilement deux jours. Il est possible que le combo N1/C1X y soit pour beaucoup.

iPadOS 26 est aussi jouissif que décevant : l’iPad se prend pour un Mac, mais n’est pas un Mac

L’année dernière, notre test de l’iPad Pro M4 avait pour titre « une merveille de technologie… et de frustration ». Nous reprochions à Apple de proposer son meilleur hardware portable avec un software peu adapté à la puissance de l’appareil. iPadOS, depuis des années, est un système d’exploitation mobile incapable de rivaliser avec macOS.

Un an après, Apple semble avoir écouté les critiques. iPadOS 26, disponible depuis septembre, met fin aux applications en plein écran par défaut et introduit un système de fenêtres semblable à macOS et à Windows, conçu pour la souris et le clavier avant l’écran tactile. Le système d’exploitation améliore aussi le multifenêtrage pour permettre d’afficher plusieurs applications simultanément sans se compliquer la vie et ajoute une barre de menu au-dessus de chaque application. iPadOS 26 change aussi le look de la souris, avec un vrai pointeur, et propose les boutons tricolores du Mac pour fermer une application ou la mettre en plein écran. Il est, sur le papier, ce que nous attendions pour l’iPad depuis 15 ans.

La nouvelle interface d'iPadOS 26 est bien plus conforme à ce que nous appelons un ordinateur.
La nouvelle interface d’iPadOS 26 est bien plus conforme à ce que nous appelons un ordinateur. // Source : Numerama

Sur le papier, puisque la pratique est en dessous des attentes. L’iPad va dans le bon sens, mais reste plus difficile à manier que le Mac. L’absence d’une fonction comme « Mission Control », pour gérer plusieurs bureaux et espaces de pensée, pénalise la tablette. Il n’est pas rare qu’une nouvelle application ne s’ouvre pas au bon endroit, ce qui peut faire perdre tout l’espace précédemment créé (ou que l’on perde une application sous une autre). La gestion des écrans externes reste aussi inférieure au Mac : on passe difficilement d’un écran à un autre, avec certaines applications difficiles à utiliser sur un écran non tactile et des accessoires moins personnalisables que sur Mac.

Si l’iPad Pro est extrêmement agréable à la maison, aussi bien en clavier/trackpad qu’en mode tactile, il est bien moins efficace pour certains usages professionnels. Il est toujours aussi difficile de créer des images sur iPadOS (vivement Pixelmator Pro sur iPad), certains sites ne chargent pas complètement (le back-office de Numerama, par exemple, a de gros bugs sur iPad), la gestion des fichiers n’est pas aussi bonne que sur macOS et les rares applications professionnelles disponibles, comme Final Cut Pro et Photoshop, sont moins complètes que sur Mac. N’importe quel professionnel avec des exigences ferait mieux d’opter pour un MacBook, avec un iPad en appareil de complément.

Sur un écran externe, iPadOS 26 a la fâcheuse tendance à bloquer des fenêtres dans le coin de l'écran, à mal supporter la disposition des écrans et où à ne pas afficher les applications au bon endroit.
Sur un écran externe, iPadOS 26 a la fâcheuse tendance à bloquer des fenêtres dans le coin de l’écran, à mal supporter la disposition des écrans et où à ne pas afficher les applications au bon endroit. // Source : Numerama

Malgré tous les efforts d’Apple, la meilleure tablette du monde n’est toujours pas un vrai ordinateur. Seuls quelques métiers pourront pleinement l’utiliser sans frustration par rapport à un MacBook Air. Tout ceci est d’autant plus dommage qu’on aime son aspect polymorphe : on utilise majoritairement l’iPad Pro en clavier/trackpad, mais il est plaisant de pouvoir toucher son écran ou annoter un document avec le Pencil. Et cet écran Tandem OLED est toujours aussi divin. Bref, vivement iPadOS 27, iPadOS 28 et tous les autres !

Le verdict

iPad Pro M5 // Source : Apple
8/10

Apple iPad Pro M5 (13″)

Voir la fiche
Impossible de ne pas être séduit par cet iPad Pro : son écran Tandem OLED est tout simplement le meilleur de tout l’écosystème Apple, il n’y a pas mieux pour regarder une série ou trainer sur les réseaux sociaux. L’appareil est un bonheur à utiliser au quotidien, que ce soit en tactile, avec le Pencil ou avec le Magic Keyboard et son trackpad. Son aspect hybride le rend très attachant : l’iPad Pro est autant un téléviseur qu’un petit ordinateur, avec une finesse et une légèreté uniques, sans oublier une option 5G dont on rêve sur Mac.

Mais, malgré toutes ces qualités, un MacBook Air reste un appareil bien plus facile à recommander que l’iPad Pro. iPadOS progresse, la puce M5 est meilleure, mais l’écart ne se ressent guère au quotidien, et certaines limites logicielles demeurent trop présentes pour en faire un vrai remplaçant d’ordinateur. À ce prix, très élevé, on achète surtout un écran fabuleux et une promesse d’avenir. On ne peut qu’espérer que les prochaines mises à jour continueront le rapprochement avec macOS, alors que les rumeurs annoncent un MacBook Pro OLED et tactile dès 2026, qui pourrait faire beaucoup de mal à l’iPad Pro.

Où acheter l’iPad Pro M5 au meilleur prix ?

L’iPad Pro, dans sa version 11 pouces, est commercialisé à partir de 1 119 euros :

La version 13 pouces, que nous avons testée coûte 1 469 euros au minimum :

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