Un peu plus de deux ans après son annonce, l’Apple Vision Pro a fait son grand retour en octobre 2025. La seconde génération ne porte pas vraiment de nom, Apple parle d’un « Apple Vision Pro M5 » dans ses fiches techniques, mais le présente officiellement comme un « Apple Vision Pro ». Il faut dire que les nouveautés se comptent sur les doigts d’une main : presque rien ne change. Le design est le même, l’écran extérieur est toujours là, le poids ne change pas, la batterie externe est toujours obligatoire, etc. Le nouveau Vision Pro est une amélioration technique du premier modèle, pas une nouvelle génération.
Que vaut l’Apple Vision Pro M5 au quotidien ? Numerama essayé le produit en avant-première dans les cinq jours précédant sa sortie. La grosse nouveauté est le bandeau tissé à sangle double, appelé Dual Knit Band en anglais (c’est mieux), qui remplace les deux options précédemment proposées. Il vient apporter un contrepoids à l’arrière du crâne et ajoute une sangle au-dessus de la tête, avec un ingénieux système pour le serrer.
Points forts
- Le bandeau double est meilleur
- La puce M5 règle les lacunes de la puce M2
- visionOS est toujours exceptionnel
Points faibles
- Toujours trop lourd et imposant
- Prix toujours trop élevé pour le grand public
- Pas d’améliorations optiques
Apple Vision Pro M5 : une expérience toujours géniale, mais un usage toujours occasionnel
Dans cet article, nous n’allons pas revenir sur le concept du Vision Pro que nous avons déjà grandement détaillé dans notre test complet sorti en 2024.
Selon nous, le Vision Pro deuxième du nom est une réitération du premier modèle. L’idée est toujours exceptionnelle, avec un système d’exploitation à l’état de l’art qui permet d’afficher des fenêtres virtuelles au milieu de sa vision et des écrans d’une qualité incomparable à tout ce qui se fait ailleurs (ce n’est pas de la VR au sens propre), mais la réalisation laisse à désirer.
Le Vision Pro M5 est trop imposant, trop compliqué, met trop de temps à démarrer et coûte trop cher pour un usage quotidien, ce qui est très frustrant pour les personnes comme nous qui adoreraient l’utiliser plus. On a envie de l’utiliser, mais on se laisse toujours rattraper par la flemme de le sortir de sa boîte pour le configurer.
Le Vision Pro M5, comme le Vision Pro M2, est un casque que l’on peut porter de temps en temps pour voir un film, de temps en temps pour tester un nouveau contenu immersif ou de temps en temps pour s’isoler dans une bulle et se concentrer. Mais il n’est aucunement un produit pensé pour remplacer son ordinateur principal. Pas sous cette forme en tout cas.
À terme, on imagine Apple scinder visionOS en deux. Le système d’exploitation pourrait atterrir dans des lunettes connectées pensées pour le quotidien, tout en continuant d’évoluer sur des casques haut de gamme pour des usages plus niches. Nous serions clients des deux, mais les usages ne sont aujourd’hui pas assez nombreux pour justifier de porter un Vision Pro tous les jours. On continue chez Numerama d’utiliser le produit, mais plus à un rythme quotidien. Et côté concurrence, la marque Xreal creuse la niche « écran dans des lunettes », permet d’avoir une projection immense devant soi, dans un form factor plus petit… et à un sixième du prix du Vision Pro.


Le partenariat annoncé avec la NBA aux États-Unis, s’il voit le jour, pourrait créer un usage intéressant. On aimerait aussi pouvoir l’utiliser plus pour dialoguer avec ses proches, mais l’expérience n’est optimale que si tout le monde en possède un.
12 heures d’avion avec un Vision Pro M5 : le bandeau fait mieux, mais ça reste très lourd
S’il y a bien un usage convaincant avec le Vision Pro, c’est l’avion. Dans cet endroit déconnecté (en tout cas pour l’instant), où les écrans proposés par les compagnies aériennes sont de très mauvaise qualité, le casque d’Apple s’impose comme une évidence. Il permet de regarder des films ou de travailler sur une plage, sur Jupiter, dans un cinéma ou tout simplement avec un écran géant qui flotte au milieu du vrai monde.

Ça tombe bien : j’avais justement un vol Paris-San Francisco prévu deux jours avant la sortie du casque. Pour le bien de mon test, j’ai donc décidé de jouer à fond l’immersion en portant le produit le plus longtemps sur ma tête. J’ai tenu au total six heures sur douze heures de vol, soit la moitié du périple. J’ai d’abord fait une session de 2 heures, puis une autre de 4 heures, après une pause déjeuner (et repos des yeux) bien méritée.
Que vaut le bandeau tissé à sangle double d’Apple, que la marque commercialise au tarif de 115 euros aux propriétaires du premier casque ? La qualité de finition est digne de la réputation d’Apple, avec un mécanisme très bien pensé qui permet de serrer le sangle arrière ou la sangle du haut de la tête juste en tirant sur la couronne (il y a un seul système pour les deux, en espérant que le mécanisme ne casse pas avec le temps). Apple excelle dans l’art des accessoires : ce bandeau n’a rien à voir avec ce que le monde de la VR (Meta, HTC, PlayStation) propose.

Cela dit, ce n’est pas parce que le produit est bien fini qu’il est confortable. Apple a fait un choix étonnant avec sa nouvelle sangle : rajouter du poids. Cela peut sembler fou pour un produit déjà critiqué sur cet aspect, mais la marque a ajouté quelques grammes à l’arrière pour rajouter de l’équilibre. Le bandeau sur le haut de la tête, lui, permet de compenser. Il appuie sur le haut de la tête pour que le poids ne soit pas réparti entre l’arrière et le devant de la tête.
Le résultat est un produit qui tire un peu moins sur le front, mais qui est tout de même très lourd (800 grammes…) On l’oublie moins facilement qu’avec d’autres accessoires tiers, comme la sangle Anapro que nous avions testée avec le Vision Pro M2. Apple a conçu un accessoire magnifique, mais nous ne dirons pas que c’est un accessoire qui règle les problèmes du casque.

Après une heure avec le Vision Pro et sa nouvelle sangle sur la tête, nous avons commencé à avoir mal au front. Quelques réajustements ont permis d’aller mieux, mais la douleur est revenue une heure après. Il n’y a pas de formule miracle : on continue de faire bouger le casque et d’ajuster les réglages du bandeau pour alléger le produit. L’expérience est toutefois nettement supérieure à celles proposées par les deux bandeaux de 2023, mais n’est pas totalement révolutionnaire.
Après quatre heures, nous avons retiré le casque avec des marques très visibles sur le visage, qui confirment que le produit serre toujours très fort pour bien tenir. Il est aussi difficile de ne pas être décoiffé par un bandeau aussi grand sur le haut du crâne : les personnes qui mettent des produits dans les cheveux risquent de détester.

Apple M5 : une meilleure autonomie et moins de ralentissements, mais peu de différences à l’écran
L’autre changement majeur est l’arrivée de la puce M5, même s’il est difficile de faire des tests techniques comme sur un Mac ou un iPad (ça n’aurait pas grand sens, personne n’utilise un Vision Pro pour monter des vidéos nativement). On passe ainsi du M2 (2022) au M5 (2025), ce qui offre un immense gain d’un seul coup. C’est la fin des longs temps de chargement pour les expériences visuelles (comme What If de Marvel) : le Vision Pro semble beaucoup plus instantané. Il y avait quelques lags sur le premier modèle, les développeurs s’en plaignaient beaucoup.
Grâce à la puce M5, gravée en trois nanomètres (N3P), l’autonomie augmente. Nous avons facilement dépassé les trois heures pendant notre test (en mélangeant du Apple TV, du Disney+, du jeu et du Mac), alors qu’il s’agissait de la limite sur le premier modèle.
En revanche, et contrairement à ce qu’affirme Apple, les différences visuelles sont presque indiscernables. Le Vision Pro M5 affiche 10 % de pixels en plus et supporte le 120 Hz, mais nous n’avons pas vu de grande différence (peut-être dans le défilement rapide d’une page ou en mode Mac Virtual Display, mais ça s’arrête là). La réalité est que l’écran et les optiques sont les mêmes : ce qui change est que la zone à définition maximale, celle que vous regardez, est à peine plus grande. Mais les yeux ne le voient pas forcément.

Si les écrans Micro OLED du Vision Pro M5 sont toujours les meilleurs du marché, ils souffrent toujours de défauts causés par les lentilles. Le champ de vision est limité, certains rendus peuvent être un peu flous et des reflets peuvent pénétrer à l’intérieur du casque (c’est très embêtant en mode cinéma, où il y a de la lumière dans l’œil). On aurait aimé de nouvelles lentilles qui règlent les problèmes d’accommodation, mais la continuité avec la précédente génération a au moins le mérite de rendre compatibles les lentilles de vue de la première génération.
Autre chose qui ne change pas : le Wi-Fi reste du Wi-Fi 6. Apple ne passe ni au Wi-Fi 6E sur la bande des 6 GHz, ni au Wi-Fi 7. On aurait adoré que le Vision Pro adopte la puce N1 des iPhone 17 et iPad Pro, mais ce n’est pas le cas. C’est un drôle de choix, alors qu’on peut imaginer que les volumes de fabrication du Vision Pro sont suffisamment petits pour que la puce N1 ne perturbe pas la production des iPhone.

Enfin, on regrette qu’Apple ne pense pas aux propriétaires du premier Vision Pro, qui sont nombreux à avoir investi 4 000 euros dans une première génération perfectible. On aurait aimé un programme de reprise pour acheter le nouveau casque à 1 000 euros, mais il va falloir passer par la débrouille. L’Apple Vision Pro 1 se revend autour des 1500-2000 euros sur Leboncoin selon nos observations. La bonne affaire est peut-être là, d’autant plus que la nouvelle sangle se vend séparément.
Le verdict

Apple Vision Pro (M5)
Voir la ficheOn a aimé
- Le bandeau double est meilleur
- La puce M5 règle les lacunes de la puce M2
- visionOS est toujours exceptionnel
On a moins aimé
- Toujours trop lourd et imposant
- Prix toujours trop élevé pour le grand public
- Pas d’améliorations optiques
Le bandeau tissé à sangle double, de son côté, est une vraie amélioration du bandeau simple de l’année dernière : le poids est beaucoup mieux réparti. Mais, même dans cette configuration, la forme du produit en fait un produit toujours très imposant.
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