Avec sa gamme Boox, la marque chinoise Onyx propose depuis plusieurs années des appareils hybrides qui ont progressivement gagné en maturité. La Note Air est le fer de lance du catalogue depuis 2022 et est revenue dans sa cinquième itération en octobre dernier, avec l’ambition d’aller un peu plus loin que ses prédécesseurs.
À mi-chemin entre la tablette et la liseuse, elle réussit à réunir deux mondes : celui du bloc-notes numérique façon ReMarkable et celui des liseuses plus classiques comme les Kindle ou les Kobo. Mais le vrai twist repose surtout sur son véritable OS de tablette (Android 15) et sur sa connexion Internet complète, ce qui ouvre la voie à un usage nettement plus poussé.
Sur le papier, la proposition est intéressante, d’autant qu’Onyx reste aujourd’hui l’un des rares, si ce n’est le seul, à occuper sérieusement ce segment du marché. Mais la Note Air5 C est-elle vraiment un appareil qui trouve sa place au quotidien ? C’est ce que nous avons voulu vérifier.
Le design et la prise en main
L’Onyx Boox Note Air5 C adopte un design à la fois sobre et très soigné. Son châssis fin, rigide et bien assemblé renvoie immédiatement une impression de produit premium. La finition mate limite efficacement les traces de doigts. L’ensemble reste volontairement minimaliste. On retrouve un port USB-C intégré sur la tranche pour la recharge et les transferts, ainsi qu’un bouton d’alimentation sur le dessus et les réglages du volume sur la tranche droite.
Avec des dimensions de 225 × 192 × 5,8 mm, la Note Air5 C se positionne parmi les tablettes e-ink les plus fines de son format. Son gabarit est proche de celui d’un grand carnet, bien plus compact qu’une feuille A4, tout en conservant des bordures suffisantes pour assurer une bonne prise en main.

À l’usage, la légèreté et l’épaisseur de l’appareil font clairement la différence. Affichée à 440 grammes, la Note Air5 C se manipule sans effort, même lors de longues sessions. Tenue à une main ou posée sur un bureau, elle reste stable et confortable, que ce soit pour annoter des documents, écrire au stylet ou simplement lire.
L’écran
La Note Air5 C n’est donc clairement pas une tablette au petit format. Avec son écran de 10,3 pouces (26 cm de diagonale), elle s’inscrit dans la catégorie des tablettes grand format. Cette taille lui permet de proposer une double résolution selon le mode d’affichage :
- 2480 × 1860 pixels en noir et blanc, avec une densité de (300 ppp) ;
- 1240 × 930 pixels en couleur (150 ppp)
Le rendu monochrome est très bon. Le texte est net, les contours sont précis et la lecture reste agréable même après plusieurs heures. Pour tout ce qui touche aux documents professionnels ou aux livres, c’est irréprochable.
La couleur, quant à elle, repose sur la technologie e-ink Kaleido 3. Les 4 096 couleurs permettent de mieux exploiter les magazines, les bandes dessinées ou les documents illustrés, mais le rendu reste volontairement doux. Les couleurs manquent encore un peu de saturation et le contraste est en retrait par rapport au noir et blanc.

L’éclairage réglable permet de trouver la configuration pour améliorer l’expérience en couleur. On peut facilement modifier l’intensité ou bien la température selon l’éclairage ambiant et améliorer le contraste, surtout lorsque l’on consulte des contenus colorés. La diffusion est homogène sur toute la surface de l’écran, sans zones plus claires ni halos visibles, un point important sur une dalle de cette taille.
Bref, un écran qui a tout d’une liseuse traditionnelle sur un format hybride, la promesse est tenue de ce côté-là. Sur de longues sessions, l’affichage se montre particulièrement reposant pour les yeux. Un vrai point fort si vous souhaitez continuer à lire ou travailler tout en faisant une petite détox des écrans traditionnels, souvent bien plus fatigants pour la vue.


Une liseuse sous Android, ça donne quoi ?
Sur le papier, Android sur une liseuse e-ink peut sembler superflu. En pratique, la Note Air5 C montre que l’idée a du sens… à condition de bien comprendre ses limites. Le Play Store est bien présent et l’installation d’applications se fait sans difficulté. Kindle, Kobo, Google Drive, OneDrive, Notion ou encore Pocket trouvent naturellement leur place, ce qui change radicalement la façon dont on utilise la tablette au quotidien. On n’est plus cantonné à un écosystème fermé, et ça fait toute la différence.

En revanche, toutes les applications ne sont pas logées à la même enseigne. Celles pensées pour la lecture ou la prise de notes fonctionnent très bien, tandis que les apps plus visuelles ou trop animées montrent rapidement les limites de l’e-ink couleur. Durant le test, certaines interfaces chargées deviennent moins lisibles, et la navigation demande parfois un petit temps d’adaptation. Ce n’est pas un bug, simplement la réalité d’un écran e-ink face à des apps conçues pour du LCD/OLED.
Même si c’est possible, ce n’est donc pas avec cette tablette que vous profiterez de vidéos YouTube ou même sur une autre plateforme de SVOD. Le rafraîchissement de l’écran, trop lent, ne permet pas d’afficher correctement du contenu animé. Les images se succèdent avec un effet de rémanence important, ce qui rend l’expérience franchement désagréable, même pour un simple aperçu. Cela ne surprendra pas les habitués de ce type d’affichage, mais cela rappelle que malgré sa polyvalence, la Note Air5 C ne peut pas réellement remplacer une tablette pour les usages multimédia.
Autre petit défaut relevé à l’usage : on note encore quelques couacs de traduction d’Android 15 ici et là, avec des menus mêlant parfois anglais et français. Rien de très bloquant dans l’absolu, mais cela nuit légèrement à l’impression de finition logicielle, surtout sur un produit positionné à ce niveau de prix. Heureusement, ces approximations restent cantonnées à certains réglages et n’impactent pas réellement l’utilisation quotidienne.

Mais à quoi sert concrètement ce type de tablette ?
La meilleure façon de comprendre la Note Air5 C, c’est de la voir non pas comme une simple liseuse, mais comme une tablette Android à part entière, avec une philosophie très différente.
La lecture, l’annotation et le dessin
Lors de notre test, on s’en est servi aussi bien pour travailler que pour naviguer sur le web, lire des livres, annoter des documents ou griffonner quelques idées. Sur le principe, elle fait quasiment tout ce qu’une tablette haut de gamme classique est capable de faire… à une différence près : son écran e-ink change radicalement l’expérience. Là où une tablette LCD pousse à faire des pauses, la Note Air5 C se rapproche davantage d’un support papier, tout en conservant la polyvalence d’un appareil connecté.
L’autre point fort du produit, c’est sans surprise l’écriture au stylet. Sur ce point, la Note Air5 C enterre clairement ce que proposent la plupart des liseuses concurrentes comme la Kobo Libra Colour, par exemple. La réactivité est quasi immédiate, sans latence, et la texture légèrement granuleuse de l’écran apporte un vrai retour sous la pointe du stylet.

Elle se montre donc très pertinente pour la rédaction, manuscrite ou à l’aide du clavier magnétique Boox (non inclus). La Note Air5 C permet de rédiger des textes, corriger des documents ou travailler sur du traitement de texte pendant de longues sessions, sans épuiser les yeux.
Ça, c’est pour la partie plus typée tablette. Mais grâce à son interface et à sa connexion Internet en Wi-Fi, elle permet d’aller encore plus loin en matière de productivité.
Une vraie connexion à internet
C’est notamment sur la presse en ligne que la Note Air5 C change réellement la donne face à ce qui existe aujourd’hui. Concrètement, lire l’actualité sur une liseuse n’est pas un usage aussi simple qu’on pourrait l’imaginer. Sur la majorité des modèles, cela passe soit par des solutions intermédiaires comme Instapaper ou par l’envoi d’articles en PDF, un par un, depuis un smartphone ou un ordinateur.
Avec la Note Air5 C, l’approche est bien plus simple. Il suffit d’aller sur le navigateur et le site du média en question ou d’ouvrir l’application officielle de votre média préféré. L’écran e-ink couleur permet de conserver la hiérarchie visuelle (titres, encadrés, graphiques, photos) tout en profitant d’un confort de lecture nettement supérieur à celui d’une tablette classique.

Dans les faits, cette simplicité change réellement l’usage. En pratique, le constat est toutefois un peu plus nuancé : certains sites ne s’affichent pas toujours correctement, voire pas entièrement. Lors de notre test, Google Actualités peinait par exemple à charger certaines images. Dans l’ensemble, la navigation reste néanmoins fonctionnelle et suffisamment confortable pour une consultation régulière. Pour les abonnés à la presse en ligne ou les lecteurs de formats longs, c’est l’un des cas d’usage les plus convaincants de la Note Air5 C, et sans doute celui qui la distingue le plus clairement des liseuses traditionnelles.
Autre usage s’impose aussi assez naturellement : les outils d’IA, et notamment ChatGPT, Gemini ou tout autre LLM. Travailler avec ces outils est vraiment agréable depuis la tablette. Un cas très concret : on peut par exemple établir un planning de sport avec ChatGPT, puis le coller directement dans un template de notes type emploi du temps, le tout directement depuis la tablette.
L’autonomie est son talon d’Achille
La Onyx Boox Note Air5 C hérite inévitablement d’un premier défaut lié à sa polyvalence : son autonomie est nettement inférieure à celle d’une liseuse traditionnelle. Si l’écran e-ink reste économe, les fonctionnalités avancées proches d’une tablette — le Wi-Fi constant, Android 15, les applications tierces, la prise de notes intensive — finissent par peser sur la batterie.
Lors de nos tests, la batterie tient un peu moins de 10 heures avec un usage intensif. En désactivant certaines fonctions énergivores, on peut toutefois prolonger l’autonomie jusqu’à environ 24 heures pour un usage principalement orienté lecture. On reste globalement assez loin des plusieurs semaines d’usage qu’offrent les liseuses classiques, et cela impose une gestion plus attentive de la recharge.
Les accessoires
La Note Air5 C s’inscrit dans un véritable écosystème d’accessoires. Parmi les éléments les plus utiles, on retrouve bien sûr le stylet inclus qui est globalement très agréable en main.
Boox propose aussi un clavier magnétique (vendu séparément). Une fois fixé, il transforme la tablette en mini-ordinateur portable. Le format, l’angle d’inclinaison et la frappe rappellent clairement le Magic Keyboard des iPad d’Apple. Ce clavier n’est toutefois pas donné — il faut compter autour de 100 euros — un vrai point négatif pour une tablette déjà positionnée à un tarif peu accessible. En revanche, pour celles et ceux qui font régulièrement du traitement de texte, c’est un accessoire cohérent.

La tablette est également compatible avec une housse de protection, indispensable pour un usage nomade. Elle protège efficacement l’écran tout en permettant une mise en veille automatique à l’ouverture et à la fermeture. Classique, mais un indispensable pour éviter que l’usure avec le temps.
Côté écriture, Onyx fournit plusieurs mines de rechange pour le stylet, un détail toujours appréciable et trop souvent négligé par la concurrence. À l’usage, la pointe s’use progressivement, et pouvoir la remplacer sans racheter un stylet complet est un vrai plus. On apprécie aussi la présence d’un porte-stylet aimanté, même si le stylet peut aussi s’aimanter sur la tranche de la tablette.
Prix et disponibilité
Affichée à 529 euros, la Note Air5 C demande un investissement conséquent, et c’est sans doute l’un de ses principaux points faibles aujourd’hui. À ce tarif, elle vient flirter avec des tablettes bien établies comme l’iPad Air M2 — voire M3 selon les promotions — qui, moyennant l’ajout d’un Apple Pencil, permettent déjà de couvrir une grande partie des usages évoqués.
Évidemment, la comparaison a ses limites. L’iPad n’offre ni écran e-ink ni le confort visuel associé pour la lecture, mais il s’appuie en revanche sur un écosystème ultra éprouvé avec une batterie similaire et même un appareil photo, absent ici.
Le positionnement de la Note Air5 C est donc très particulier. Elle ne cherche pas à remplacer une tablette classique, mais à s’adresser à un public prêt à investir pour réunir deux usages en un seul appareil : la liseuse et la tablette. Et dans ce registre précis, la promesse est cependant tenue.
Le verdict

Onyx Boox Note Air5 C
Voir la ficheOn a aimé
- La prise en main est agréable
- Utile pour la presse en ligne
- Une prise de notes fluide et précise
On a moins aimé
- Une autonomie forcément limitée par ses fonctions avancées
- Certains problèmes d’affichage sur quelques sites
- Son prix
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