La cascade de sanctions qui s’abat sur la Russie depuis sa décision d’envahir l’Ukraine pourrait bientôt s’étendre à l’industrie du jeu vidéo. C’est en tout cas le souhait non dissimulé de Mykhailo Fedorov, le vice-premier ministre et ministre de la Transformation numérique de l’Ukraine. Sur Twitter, il n’a de cesse d’appeler à bannir la Russie où qu’elle se trouve.
Sa dernière demande (le 2 mars 2022), pour tenter de pousser la population russe à demander des comptes au Kremlin sur la guerre en cours ? Que les géants de l’industrie vidéoludique sortent du marché russe, en stoppant aussi bien la vente de consoles et de jeux que la fourniture de services divers, comme le multijoueur, l’achat de contenus dématérialisés et tout ce qui touche au cloud.
Toute l’industrie appelée à se mobiliser
Et le moins que l’on puisse dire, c’est que Mykhailo Fedorov espère bien une action résolue de toute l’industrie, à commencer par les mastodontes. Ils sont susceptibles d’avoir le plus d’impact auprès de la jeunesse russe, en lui coupant l’accès à un loisir très populaire, et, plus généralement de toute la population appréciant les jeux vidéo.
Sont appelés à prendre position les fabricants de consoles comme Sony, Nintendo et Microsoft, qui développent aussi des jeux vidéo pour leurs plateformes, ainsi que les grands studios que sont Riot, Ubisoft, Gameloft, Wargaming, Epic, Rockstar, 2K, Bandai Namco, Moonton, Paradox Interactive, Activision Blizzard, Konami, Bethesda, Tencent, Electronic Arts, Valve et Supercell.
On trouve également dans un autre message un appel en direction des plateformes de distribution de jeux vidéo ou de diffusion de parties, avec une mention directe à Garena, Twitch, Gog et Steam. Mais en date du 3 mars, la requête formulée par Mykhailo Fedorov n’a trouvé que peu d’écho dans le secteur, malgré un rappel brutal des conséquences d’une guerre.
Cela pourrait toutefois changer, en cas d’effet boule de neige et si les joueurs et les joueuses s’en mêlent aussi.
D’ores et déjà, quelques actions ponctuelles émergent : Electronic Arts a décidé d’exclure la Russie de son jeu de football, FIFA, ainsi que de sa simulation de hockey sur glace, NHL. Le studio polonais CD Projekt Red, à qui l’on doit The Witcher 3 et Cyberpunk 2077, a lui sauté le pas. La mesure est dupliquée sur sa plateforme de vente de jeux vidéo, Gog.com.
« Le conseil d’administration de CD Projekt [annonce] qu’il a pris la décision, le 3 mars 2022, de suspendre la vente des produits du groupe CD Projekt ainsi que des jeux distribués sur la plateforme Gog.com sur les territoires de la Russie et de la Biélorussie », est-il annoncé dans une note. La Biélorussie est sanctionnée au titre de sa complicité dans l’invasion ukrainienne.
Dans les premières heures de la guerre, la réaction initiale de plusieurs studios a été d’exprimer leur sympathie pour la population ukrainienne, ainsi que leur opposition à l’aventurisme militaire russe. Des entreprises ont également promis des dons pour soutenir les victimes du conflit — y compris des groupes de grande taille, comme CD Projekt Red et Bungie.
Ailleurs dans l’industrie culturelle, des mesures de coercition sont prises. En matière de septième art, de gros blockbusters (The Batman, Morbius, les films Disney) ont au minimum été reportés à une date incertaine. Netflix, pour sa part, n’entend plus se soumettre à certaines dispositions de la loi russe, ce qui pourrait l’exposer tôt ou tard à une exclusion du pays.
Dans le domaine de la tech aussi, des conséquences sont à prévoir. Apple a ainsi fait savoir qu’il suspendait toutes ses activités en Russie et éjectait par ailleurs Russia Today et Sputnik de l’App Store — quelques jours auparavant, M. Fedorov avait justement prié la firme de Cupertino d’agir. Depuis, le vice-ministre a multiplié les appels semblables à toute la tech mondiale.
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