Jan Dolski, héros du jeu vidéo The Alters, pensait échapper à sa vie morne à l’autre bout de la galaxie en cassant des cailloux pour la puissante Ally Corp dans l’espoir de mettre un jour la main sur le Rapidium, un minerai aux propriétés physiques insensés qui pourrait bien changer le destin de l’humanité.
Mais, après un terrible incident lors de l’atterrissage, tous ses coéquipiers sont morts. Il est donc seul à rejoindre la vaste base minière installée sur cette maudite planète. Heureusement, il ne va pas tarder à avoir de sérieux coups de main. Bienvenue dans The Alters, une expérience au concept original.
Points forts
- Un concept génial
- Un gameplay multifacette passionnant
- Réalisation impressionnante
Points faibles
- Quelques petits accrocs de l’IA
- Pas de sauvegarde pendant une journée en cours
- Des dilemmes parfois bien cruels
The Alters, entre survie et gestion
Rapidement, The Alters montre ses trois visages : narration, exploration et gestion. En fait, ce jeu ressemble un peu à Rune Factory ou Fantasy Life, mais pour les grands. Le gameplay est en effet basé en priorité sur l’exploration de petites régions de la planète, dans des phases qui évoquent un peu Death Stranding. Le but est avant tout de trouver différentes sources de matières premières (biologiques et minérales) et de mettre en place tout un petit réseau de puits miniers robotisés à relier à la base via un réseau de pylônes. Les ressources ainsi puisées permettent de construire de nouvelles pièces à notre station, mais aussi de l’équipement de plus en plus sophistiqué. Il pourra ensuite nous aider pour l’exploration en facilitant l’escalade, par exemple. Ou en créant, à terme, une espèce de puissante lampe torche capable, un peu comme dans un Alan Wake 2, d’éliminer certaines menaces qui rodent çà et là.
Rapidement, The Alters montre ses trois visages : narration, exploration et gestion
Tout l’enjeu repose sur le fait que la collecte de ressources n’est pas automatique et prend du temps — un temps très précieux ! Car The Alters se découpe en journées où une minute s’écoule en une seconde de jeu. Préparer une bouillie, cultiver une carotte, dénicher du métal… chaque activité est minutée et on se retrouve vite à devoir gérer intelligemment son temps pour être certain d’avoir les bonnes ressources pour survivre et prolonger l’aventure. Heureusement, The Alters nous propose vite d’être à la fois au four et au moulin.

Code Quantum
Disponibilité
The Alters est disponible à compter du 13 juin 2025 sur PS5, Xbox Series S, Xbox Series X et PC. On le trouve aussi dans le Xbox Game Pass.
Grâce à un ordinateur quantique (assez puissant pour faire tourner The Witcher IV !) et ce fameux Rapidium présent en grosse quantité sur la planète, Jan va pouvoir se cloner — mais pas n’importe comment. Un peu comme dans Dark Matter de Blake Crouch (récemment adapté en série sur Apple TV+), ses clones sont en fait des versions alternatives de lui, des Jan qui ont fait des choix de vie très différents à certains moments cruciaux et qui sont donc devenus scientifique, médecin, technicien, ouvrier syndicaliste ou bien encore psy. Ces Alters, ainsi qu’ils s’appellent, ont d’abord un rôle fonctionnel en aidant le Jan original pour exécuter certaines tâches (minage, cuisine, réparation…), avec parfois un bonus en fonction de leur spécialisation (le Technicien peut réparer la base 50 % plus vite, par exemple). Certains d’entre eux apportent même des fonctions inédites, notamment le Scientifique, qui donnera accès à des arbres de compétences pour améliorer beaucoup d’aspects de l’aventure (moyennant, bien sûr, de longues heures de recherches).
Grâce à un menu très intuitif, on peut assigner tout ce beau monde aux différentes corvées et ainsi poursuivre plus loin l’exploration ou s’occuper des tâches les plus fondamentales pour la suite de l’aventure. Mais attention, les Alters sont aussi sensibles que des Sims et il convient de veiller à leur bien-être. Nourriture, place pour dormir, santé physique et psychique : un menu complet résume l’état d’esprit de vos autres vous et gare à ne pas les négliger — les conséquences pourraient être terribles. En plus de discussions où il est important de peser ses mots (avec plusieurs choix possibles dans les réponses), on peut leur apporter un souvenir trouvé sur la planète, construire une nouvelle installation dans la base (une salle de sport, un parc…) ou bien encore engager une bonne vieille partie de beer pong (avec un mini jeu à la clé), voire se poser devant un bon film (des sketchs de la chaîne YouTube Chris & Jack).

« Il était une, deux, trois, quatre fois… »
En plus d’approfondir considérablement la facette gestion du jeu, la présence des Alters apporte aussi une très belle couche narrative. Il y a d’abord ces fascinantes variations existentielles : que serait devenu Jan « si » ? Et, bien sûr, il y a ces nombreux échanges entre chaque Jan à la découverte de leurs parcours et surtout l’entrechoquement des différentes personnalités dérivant pourtant d’un même ADN. Cela donne de nombreux dialogues où rapidement se dessineront des affinités et des animosités. Les scénaristes prennent en prime un malin plaisir à nous cerner peu à peu de dilemmes moraux vertigineux. Ils apportent une profondeur formidable à l’aventure, au point de lui conférer une certaine rejouabilité, tant les embranchements sont radicaux.

Au fil des heures, en distillant très habilement ses éléments de gameplay et l’arrivée de chaque nouveau Jan, The Alters finit par trouver un équilibre remarquable entre toutes ces facettes, variées, complémentaires… et réussies ! On prend tout autant de plaisir à arpenter des canyons balayés par des tempêtes magnétiques qu’à micro-manager nos Alters et veiller à ce que le niveau de ressources soit toujours optimal.
En tirant parfaitement partie du moteur graphique Unreal Engine 5, le jeu nous happe dans cet univers science-fictionnel absolument fascinant avec, d’un côté, la construction et la personnalisation de cette base futuriste très détaillée et, de l’autre, les paysages irréels de cette planète inconnue. Il faut également saluer la qualité de la bande son et du sound design, très électroniques, qui servent parfaitement l’ambiance technologique et froidement angoissante du jeu — sans parler de la prestation de l’acteur Alex Jordan qui incarne tous ces Jan avec une justesse troublante. Précisons, d’ailleurs, que le jeu est en VO à l’audio, mais intégralement traduit en français.
Le verdict

The Alters
Voir la ficheOn a aimé
- Un concept génial
- Un gameplay multifacette passionnant
- Réalisation impressionnante
On a moins aimé
- Quelques petits accrocs de l’IA
- Pas de sauvegarde pendant une journée en cours
- Des dilemmes parfois bien cruels
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