La Switch Lite était devenue un secret de polichinelle. Alors que Nintendo aurait pu en faire l’un des temps forts de l’E3 2019, il a attendu le calme de l’été pour officialiser sa « nouvelle » console. Si on prend un peu de recul par rapport à l’annonce, on peut affirmer que la Switch Lite est à la Switch ce que la 2DS était à la 3DS. C’est-à-dire une déclinaison plus accessible, financièrement, sous couvert que l’on accepte de sacrifier quelques fonctionnalités pourtant cruciales (la 3D dans le cas de la 2DS).
D’aucuns diront que la Switch Lite n’a plus rien d’une Switch. Ils n’auront pas tout à fait tort. Quand Nintendo a annoncé la console, le message était le suivant : offrir la possibilité de jouer n’importe où, n’importe quand et, surtout, de la manière qu’on le souhaite. Le nom ‘Switch’ vient d’ailleurs de cette liberté : on peut profiter de ses jeux sur un téléviseur ou sur l’écran de la console et en changer à la volée. Avec ses limites assumées par Nintendo (mode portable uniquement), la Switch Lite fait davantage penser à une DS capable de faire tourner le catalogue de la Switch (avec quelques restrictions).
Baisser le prix plancher
Nintendo aurait eu tort de se priver d’un tel produit, à une époque où les acteurs du marché vidéoludique ont pris goût à proposer différentes versions d’une même console (les couples Xbox One S/Xbox One X et PS4/PS4 Pro). Mais là où Sony et Microsoft font le choix du plus, Nintendo propose moins pour… moins cher. Commercialement parlant, c’est très malin : la Switch Lite permet de baisser le prix plancher. De 300 euros, on passe aux alentours des 200. C’est loin d’être anodin.
En prime, la firme nippone crée une gamme et laisse le choix. Vous ne voulez jamais brancher votre Switch à un téléviseur (vous avez raison, les graphismes sont généralement plus moches) ? Prenez la Lite, vous économiserez le prix du dock et ne perdrez pas grand-chose au change.
Pour y voir plus clair, n’hésitez pas à lire notre comparatif complet sur les différences entre les deux versions de la Switch.
La remplaçante toute désignée de la 3DS
Écoulée à un peu plus de 75 millions d’exemplaires, la 3DS est plus que jamais en fin de vie (baisse de 60 % des ventes observée durant la dernière année fiscale). Nintendo a fait ce qu’il a pu, ces dernières années, pour entretenir la flamme. Mais force est de reconnaître que la Switch permet d’aller plus loin. En offrant la possibilité de jouer en nomade à des jeux que l’on a l’habitude de voir dans nos salons, la console hybride a quelque peu marché sur les plates bandes de la 3DS. C’est même à se demander si la Switch Lite ne viendra pas assurer la continuité, en devenant la vraie nouvelle console portable de Nintendo.
En plus des volumes en nette chute, la 3DS n’a plus aucune exclusivité importante à offrir (zéro borne de démonstration sur le stand Nintendo à l’E3). Pour preuve, la prochaine génération Pokémon — Épée et Bouclier — sortira sur Switch. Le 10 juillet 2019, dans les colonnes de The Verge, Doug Bowser, président de Nintendo of America, a néanmoins indiqué que la 3DS continuera d’être supportée tant qu’il y avait une demande — si infime soit-elle ?
En tout cas, la Switch Lite possède de sérieux arguments pour venir se loger dans les sacs — plutôt que les poches — des joueurs. Plus compacte et légère que la Switch, la déclinaison Lite se paie le luxe d’être à peine plus grosse qu’une New 3DS XL (208 contre 172 mm en largeur), tout en étant moins lourde (275 contre 328,9 grammes). En d’autres termes, le produit a des qualités de portabilité avérées. Sans compter qu’elle offre, selon les dires de Nintendo, une autonomie en hausse (une heure de plus de balade dans The Legend of Zelda: Breath of the Wild, ça compte).
La Switch taillée pour les plus jeunes
Autre élément qui parle en faveur de la Switch Lite : elle paraît taillée pour un public jeune — comme la 2DS en son temps grâce à la suppression du double écran repliable. Le design, déjà, fait plus jouet que console. La décision de proposer plusieurs coloris appuie ce constat : le jaune et le turquoise sont des teintes que l’on voit rarement sur ce type de produit (sauf chez Nintendo, finalement). Face à l’austérité du gris et du noir de la Switch, la Lite apporte un peu de peps à la gamme.
Par ailleurs, ce que la Switch perd en fonctionnalités — pas de mode sur table –, elle le gagne en solidité. Finie la béquille qui peut facilement être arrachée par un enfant maladroit et exit les Joy-Con détachables qui peuvent aisément être égarés, sinon abîmés. Pas de dock compatible ? Vos enfants ne squatteront pas la télévision pendant votre émission préférée. De surcroît, qui dit moins de fonctionnalités, dit console plus simple à utiliser. Et avec un tarif positionné aux alentours des 200 euros, la facture sera plus simple à avaler pour des parents qui aimeraient faire plaisir à Noël.
À noter que personne ne pourra accuser Nintendo de tirer sur la corde ou de céder à l’opportunisme. Dans son histoire, la multinationale japonaise a déjà décliné des consoles — plus spécifiquement ses machines portables. En bref, la Switch serait donc une console portable comme les autres.
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