Il a craqué après 7 ans et demi d’attente. À moins que ce ne soit qu’un prétexte pour se venger. Comme beaucoup d’autres, Sam Altman s’était laissé séduire par la présentation spectaculaire du nouveau Roadster en 2017, cette supercar électrique censée pulvériser toutes les thermiques du marché. Mais depuis, plus rien…
Le 30 octobre 2025, sur X (ex-Twitter), le patron d’OpenAI a annoncé vouloir annuler sa commande et récupérer les 50 000 dollars d’acompte versés à Tesla. Une décision qui n’a rien d’anodin : elle sonne comme un tacle bien senti à Elon Musk, avec qui il entretient depuis des mois une guerre d’ego à ciel ouvert.
L’interminable attente du Roadster
Le Tesla Roadster de deuxième génération était censé être la voiture électrique de rêve. Dévoilé en 2017, le modèle était promis pour 2020, puis systématiquement repoussé. À l’origine, le Roadster devait afficher un 0-100 km/h en 1,9 seconde, une vitesse de pointe supérieure à 400 km/h et une autonomie d’environ 1 000 km. Aujourd’hui, en 2025, il reste une licorne dont les performances promises sont devenues floues, à force de lire des commentaires contradictoires d’Elon Musk sur les réseaux sociaux ces dernières années.
Si l’on croit les déclarations récentes de Franz von Holzhausen, directeur du design de Tesla, la marque prévoit encore une « démo d’ici la fin de l’année », avec des livraisons dans un délai de 2 ans : un nouveau calendrier qui accumule les promesses, mais peu de faits concrets.
Ce qui était à l’origine une vitrine technologique est devenu un test majeur de crédibilité des promesses d’Elon Musk. Et quand l’un des patrons les plus en vue de la tech annule sa réservation, on comprend que le symbole pèse plus que le coupé sportif.
50 000 dollars immobilisés depuis trop longtemps
Sur X (évidemment), Sam Altman a prouvé qu’il avait bien versé les 50 000 dollars d’acompte pour réserver son Roadster (5 000 au moment de la réservation, puis 45 000 dollars un peu après). 7 ans et demi d’attente plus tard, le patron d’OpenAI estime qu’il a assez donné, même s’il comprend parfaitement que les délais peuvent être longs pour une telle innovation. Mais, cette fois, cela semble trop long à son goût. Il a donc tenté de demander le remboursement, et c’est là que ça coince. L’adresse mail Tesla permettant normalement d’officialiser la demande de remboursement n’existe plus, une situation qui exaspère quelque peu l’entrepreneur qui a décidé de passer par les réseaux sociaux pour exprimer sa frustration.
Ce geste, anodin en apparence, a rapidement pris une tournure publique et politique. Car le passif entre Altman et Musk est lourd : ce dernier accuse depuis des mois OpenAI d’avoir « trahi sa mission » en devenant une société à but lucratif, et il multiplie les attaques contre son ancien associé — des critiques qui ne volent pas toujours très haut.
Altman, lui, répond rarement. Cependant, cette fois, sa façon de rendre publique la rupture avec Tesla ressemble fort à une réponse déguisée : un moyen de rappeler que les promesses non tenues ne sont pas qu’une spécialité de l’intelligence artificielle. Cela devrait faire sortir de ses gonds Elon Musk.
Quand deux gourous de la tech se chamaillent publiquement, c’est de plus en plus souvent pour une broutille. Toutefois, dans cette querelle d’ego, une évidence s’impose : le Roadster reste une promesse vide. Et ça, pour Tesla et Elon Musk, c’est sans doute la plus grosse piqûre d’orgueil possible. Sortira-t-il un jour, ce Roadster ? La question reste sans réponse. Néanmoins, Sam Altman a-t-il craqué au mauvais moment, ou pour les mauvaises raisons ?
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