Malgré l’annonce de sa dissolution, le DOGE continue d’opérer par l’entremise de ses anciens membres, désormais installés dans plusieurs agences fédérales américaines où ils perpétuent les réformes d’efficacité et de déréglementation.

La tronçonneuse d’Elon Musk a-t-elle rendu l’âme ? Le 20 février 2025, le patron de Tesla, X et SpaceX avait brandi la machine vrombissante lors de la convention CPAC, la grand-messe des conservateurs américains près de Washington, un mois tout juste après la création du DOGE, le Département de l’Efficacité gouvernementale, par décret présidentiel.

Imaginé par le milliardaire pour faire des économies dans le budget fédéral des États-Unis, le DOGE n’a pas duré longtemps : l’agence de presse Reuters annonçait sa dissolution le 24 novembre 2025, et ce, alors qu’il lui restait 8 mois de mandat. Wired nuance cependant cette dissolution : non, le DOGE n’est pas mort, sa structure a simplement changé, pointe le média.

Dissolution ? Pas si vite

Si les réformes brutales de la structure ont cessé – dans le cadre de plans de licenciements et des fameuses coupes budgétaires, 200 000 employés fédéraux avaient dû quitter leur poste depuis le début de l’année – les membres de DOGE s’installent durablement dans les différentes institutions gouvernementales, entre postes de développeurs, de concepteurs, voire de dirigeants d’agences. 

Une source du ministère américain de l’Agriculture confie à Wired que les salariés du Département se sont « infiltrés dans les agences comme des tiques ». L’esprit du DOGE est toujours vivant insiste Scott Kupor, directeur de l’Office of Personnel Management, l’agence fédérale chargée des ressources humaines, dans une publication sur son compte X.

Une recomposition silencieuse

« Comme d’habitude, il s’agit de fausses informations de @Reuters. Le président Trump a reçu mandat du peuple américain pour moderniser le gouvernement fédéral et réduire le gaspillage, la fraude et les abus. La semaine dernière encore, DOGE a résilié 78 contrats superflus et a permis aux contribuables d’économiser 335 millions de dollars. » assurait par ailleurs le compte X du DOGE le 24 novembre 2025.

Ainsi, d’anciens salariés du Département de l’efficacité gouvernementale sont désormais directeur exécutif de « l’IA de déréglementation » au Bureau de la Gestion et du Budget (OMB), chef de cabinet adjoint des Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) ou directeur du design pour les États-Unis au sein d’un nouveau bureau – le National Design Studio, en charge de repenser les sites étatiques pour présenter les initiatives de la Maison-Blanche, mais à la sauce startup. En définitive, même si personne ne sait vraiment ce que le DOGE est encore censé être, ses affiliés avancent au pas, imperturbables.

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