Tesla a ouvert au public les démos de son fameux logiciel de conduite autonome FSD en Europe. L’expression « il faut le voir pour le croire » n’a jamais été aussi pertinente.

Ce début du mois de décembre a été marquant pour l’automobile en Europe. La raison ? Tesla met un coup de pied dans la fourmilière en donnant la possibilité au public de venir tester la conduite autonome dans plusieurs pays du continent, dont la France. L’objectif est plutôt évident : montrer aux régulateurs que son logiciel FSD (« Full Self Driving ») est bien prêt pour nos routes et est tout à fait sûr. 

Depuis le 1ᵉʳ décembre 2025 et jusqu’au 31 janvier 2026, il est donc possible de prendre rendez-vous en ligne pour en faire l’expérience dans un Tesla Store. C’est ainsi que je me suis rendu à celui de Saint-Ouen, au pied du siège français de la marque. Inconditionnel de la conduite que je suis, si on m’avait dit il y a 10 ans que je serais impatient de… ne pas conduire, je pense que mon cerveau se serait retourné.

Bien accompagné pour l’expérience

Devant le bâtiment Tesla, une Model 3 Premium noire flambant neuve m’attend. Si elle parait tout à fait normale, sa plaque d’immatriculation débutant simplement par un seul « W » trahit son identité de véhicule prototype. Pour l’expérience, je ne suis bien entendu pas seul, mais accompagné d’un superviseur de la marque. Ce dernier prend place au siège conducteur, le pied au-dessus des pédales et les mains derrière le volant, prêt à reprendre le contrôle en cas de gros pépins (qui n’arriveront jamais). Je profiterai du voyage en place passager.

Le bouton magique qui lance la conduite autonome. // Source : Robin San Vicente pour Numerama
Le bouton magique qui lance la conduite autonome. // Source : Robin San Vicente pour Numerama

Le superviseur me propose de longer les quais de Seine un peu plus au nord-ouest et d’emprunter les petites rues résidentielles de Bécon-les-Bruyères, soit. Après avoir appuyé « au hasard » sur un point du quartier sur l’écran, mon cher accompagnateur me laisse le plaisir de lancer la conduite autonome. C’est parti pour une grosse demi-heure.

Une conduite assurée et sécuritaire

La berline électrique se lance délicatement et me voilà impressionné dès les premiers mètres. La voiture ne donne pas l’impression d’une conduite à l’arrache par un robot, mais plutôt de celle d’un chauffeur privé aguerri. Dans 99% des cas, les décisions sont prises avec assurance digne d’une vraie personne, la sûreté rigoureuse d’un logiciel en plus. Je n’ai eu droit (tant mieux) qu’à une seule et unique hésitation durant le trajet lors d’une priorité à droite. La Tesla marque parfaitement son arrêt à un stop, voit une voiture au loin et commence à s’élancer avant de finalement freiner d’un coup car l’autre véhicule arrive plus vite que prévu.

Numerama a testé le FSD de Tesla dans Paris. // Source : Numerama
Numerama a testé le FSD de Tesla dans Paris. // Source : Numerama

En vérité, ce freinage brutal ne serait même pas arrivé si la Model 3 avait continué son chemin, parce qu’elle avait encore largement de la marge. Et finalement, cette intervention est presque rassurante et prouve une chose importante à souligner : le FSD ne prend jamais de risque inconsidéré. D’ailleurs, le logiciel affiche sur l’écran central chaque mouvement à venir (dépassement, changement de voie, manœuvre…).

Cette humanité décisionnelle se retrouve dans d’autres cas comme un véhicule stationné en double file. La Tesla voit qu’il n’avance pas, remarque ses warnings ainsi que l’absence du feu stop, et prend la décision de le doubler malgré la ligne blanche. Infraction au Code de la route ? Oui. Mais, plutôt que de rester indéfiniment derrière et créer un bouchon et d’autres situations dangereuses (les voitures derrière qui dépasseront plusieurs véhicules simultanément), le FSD choisit « l’humain » en déviant de sa trajectoire. Le plus dingue dans tout ça, c’est qu’il n’y a pas eu la moindre attente. La situation a été analysée, la décision prise, avant même que l’on y réfléchisse.

Tellement bluffant que cela parait irréel

On ne va pas se mentir, la conduite autonome ne m’impressionne plus sur autoroute. En ville, c’est une tout autre histoire, tant les scénarios sont plus complexes et parfois imprévisibles.

Comme une personne âgée à qui on a fait découvrir une nouvelle application, j’ai (re)découvert ce qu’était la conduite autonome. J’ai été tellement impressionné pendant mon expérience urbaine que j’ai trouvé ça limite trop beau pour être vrai. La voiture garée en double file tout à l’heure ? Un VTC gracieusement payé pour montrer les capacités du logiciel, tiens ! Et les piétons qui attendent patiemment au passage ? Des acteurs engagés par Tesla, c’est sûr !! En plus, il y en a un qui a fait semblant de nous remercier de l’avoir laissé traverser.

Difficile, mais la Tesla le voit // Source : Numerama
Le FSD Tesla voit absolument tout, et souvent avant vous. // Source : Numerama

Car oui, contrairement à de nombreux automobilistes, le FSD fait preuve d’une courtoisie sans faille et laisse traverser les piétons sans attendre que ceux-ci s’engagent. L’espace d’un instant, plusieurs phrases ont traversé mon esprit : « La voiture est pilotée à distance, c’est pas possible. » ou encore « Où sont cachées les caméras ? ». Ces pensées complotistes irrationnelles dignes de The Truman Show, vous les aurez sûrement si vous faites l’expérience. Je ne peux d’ailleurs que vous encourager à la faire pour vous rendre compte de la folie qu’est le FSD. Ma seule envie : recommencer. Pour ça, il faudra attendre le feu vert des autorités dans le courant de l’année 2026. On croise les doigts pour que l’homologation ne soit pas repoussée une énième fois…

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