En juin 2024, l’A290 avait fait couler beaucoup d’encre au moment de sa présentation. Pourquoi ça ? Tout simplement pour le blason qu’elle arbore sur son capot : Alpine. Une marque mythique qui pour la première fois sortait une voiture 100 % électrique. De quoi chambouler le cœur de bon nombre de puristes.
À l’heure de la transition électrique, le groupe Renault a voulu rendre hommage aux années 1970-1980 en offrant une jumelle survoltée de la R5 E-Tech. Mais contrairement au modèle originel, celle-ci ne portera pas de losange mais bien un A fléché. Un sacrilège ? Quand on s’aperçoit du sourire qui se dessine lorsqu’on est au volant de l’A290, la question ne se pose pas. Voici ce que j’ai aimé et regretté sur la petite Alpine.
Design extérieur de l’Alpine A290 : une petite boule de nerfs
Comme à l’époque, la recette de l’Alpine A290 est assez simple : prendre une R5, ajouter un kit carrosserie plus agressif, gonfler la puissance, améliorer l’ensemble châssis et vous avez votre petite sportive. Certains auraient préféré une esthétique davantage marquée, mais il y a la future Renault 5 Turbo 3E pour ça.

Cela a beau n’être « qu’une R5 bodybuildée », la bombinette tricolore fait bien tourner les têtes sur son passage. D’ailleurs, on ne compte plus les curieux omettant complètement l’appellation Alpine et s’exclamant : « Tiens, la nouvelle R5 Alpine ! ». Avec sa bouille affirmée et ses deux projecteurs additionnels hommage au monde du rallye, l’A290 est séduisante.

J’apprécie particulièrement les passages de roue noirs qui se prolongent dans les bas de caisse proéminents, sans oublier l’embossage des portes arrière évoquant les entrées d’air de la R5 Turbo. La petite sportive de 3,99 m de long (+7 cm par rapport à la R5 E-Tech) surprend justement par sa largeur d’1,82 m, surtout vue de l’arrière. En bref, l’A290 ne manque pas de présence sur route.
Design intérieur de l’Alpine A290 : sans surplus de sportivité
Sans surprise, l’Alpine A290 reprend trait pour trait l’habitacle de sa jumelle civilisée. Ce n’est pas une si mauvaise chose. En revanche, la sportive se distingue par une sellerie en textile enduit spécifique — de série — ou du cuir Nappa bleu et blanc cassé, comme c’est le cas dans ma version haut de gamme GTS. Même s’ils sont repris de la R5, les sièges offrent un excellent maintien, y compris en conduite sportive. Dommage que ces derniers ne soient pas réglables électriquement.

La pièce maitresse de cet intérieur est bien le volant. Celui-ci garantit une excellente prise en mains, pendant que l’on prend goût à se la jouer pilote de F1 avec le bouton OV « Overtake » et la molette pour la récupération d’énergie.

En revanche, l’A290 ne brille pas par son habitabilité. Outre les places arrière peu logeables, le conducteur et son passager manqueront cruellement de rangement à l’avant. La faute à cette console centrale revue pour l’Alpine qui accueille désormais les commandes de boîtes (la R5 a un levier derrière le volant). C’est sympathique, mais cela supprime donc les vide-poches au milieu… Enfin, pour ce qui est du coffre, le volume est annoncé à 326 litres. C’est 116 litres de plus que la Mini John Cooper Works électrique, qui elle mesure 13 cm de moins.


Info-divertissement et aides à la conduite de l’Alpine A290 : toujours merci Google
Une fois n’est pas coutume, on peut remercier Google qui nous offre un système d’info-divertissement performant. Il subsiste tout de même quelques latences dans certains menus ou lorsque l’on change d’affichage sur l’écran conducteur, mais rien de méchant dans l’absolu.

Non, ce que je regretterais, c’est la taille de l’écran tactile (10,1 pouces) dont l’affichage est réduit par des barres de raccourcis et de contrôles à droite, à gauche et en bas. Plutôt frustrant, surtout quand on voit la taille du bloc qui l’encadre. Heureusement, il est par exemple possible d’afficher la navigation devant soi pour plus de lisibilité.

Du côté des aides à la conduite, le combo régulateur de vitesse adaptatif/maintien dans la voie est en option dans un pack à 1 000 €, lequel inclut aussi le parking sans les mains (vous devez quand même jouer des pédales). Ces dernières sont assez efficaces et simples à activer. La qualité de la caméra de recul est OK, tandis que pour le prix, j’aurais bien aimé en avoir une aussi à l’avant.
Au volant de l’Alpine A290 : addictif mais…
Trêve de blabla technologique, place au plus important avec ce genre d’auto, à savoir la conduite. Autant vous dire que j’avais quelques aprioris sur l’A290 et son « irrésistible attraction de la légèreté », vendue dans le spot publicitaire à la TV. Parce que oui, un poids de 1 479 kg pour une petite sportive, ce n’est pas rien.

Pourtant, après les premiers tours de roues, on se demande bien où est passée toute cette masse tant l’agilité est au rendez-vous. L’Alpine ne demande qu’à bondir de virage en virage, tandis que le grip latéral offert par les pneus Michelin Pilot Sport 5S est excellent. Comme sur sa grande rivale la Mini John Cooper Works E, la motricité du train avant est néanmoins réduite à peau de chagrin lorsque l’on met bien au plancher après un départ arrêté.
Sauf qu’à contrario de l’Anglaise, l’A290 bride un peu trop la puissance sur les premiers mètres pour compenser et donne l’impression d’avoir moins de 220 ch (en version GTS). Résultat, il faut quand même compter 6,4 s pour passer de 0 à 100 km/h (7,4 s sur la version 180 ch). Une fois le point de bascule passé (dès 40 km/h), la voiture révèle tout son potentiel et il suffit d’appuyer sur le bouton Overtake pour profiter pleinement de la cavalerie et décrocher automatiquement un grand sourire. Pas de doute, cette petite Alpine est un jouet terriblement addictif. D’un autre côté, l’effet grisant de l’accélération s’efface rapidement, alors qu’on aimerait une trentaine de chevaux en plus.

Plonger dans les virages ne sera pas un problème grâce à une direction précise couplée à un train avant incisif. Les enchainer non plus avec une suspension ferme, mais pas trop inconfortable comparé à la Mini. L’A290 peut aussi se montrer joueuse si on la pousse jusque dans ses retranchements, avec un train arrière pouvant se dérober pour pimenter la conduite.
C’est réussi également côté freinage, qui est doté d’un bon feeling à la pédale. La récupération est très bien calibrée, même si j’aurais aimé découvrir le mode One Pedal, dont la disponibilité s’est faite après mon essai. Au rang des regrets, j’ai trouvé l’insonorisation perfectible. Les bruits d’air sont relativement présents, mais ce sont surtout les bruits de roulement et le sifflement du moteur qui m’ont plus interpellé.
Autonomie et consommation de l’Alpine A290 : petite balade en perspective
L’Alpine A290 reprend la batterie de 52 kWh et revendique une autonomie de 361 km WLTP. Dans la réalité, il faudra plutôt compter sur une autonomie réelle autour des 300 km — comme la Mini JCW E — avec une consommation moyenne relevée de 17,6 kWh/100 km. En haussant le rythme, la balade prendra fin inéluctablement plus tôt.

Concernant la recharge, la citadine sportive peut encaisser jusqu’à 100 kW sur borne rapide. La marque annonce ainsi un 15 à 80 % de batterie en 30 minutes. De mon côté, j’ai réalisé un 36 à 84 % en à peine 25 minutes, ce qui n’est pas si mal étant donné que la plage de recharge n’est pas la plus idéale.
Prix et concurrence de l’Alpine A290 : un peu trop chère ?
La sportivité se mérite chez Alpine puisque cette A290 GTS est vendue à partir de 45 000 €. S’ajoutent à cela sur ma version d’essai, la belle robe bleue à 900 € ainsi que deux packs d’aides à la conduite à 1 300 €, portant le total à 47 200 €. Ça commence à faire une sacrée somme… Heureusement, la Française est éligible au coup de pouce CEE pouvant aller jusqu’à 4 770 €. La version entrée de gamme « GT » de 180 ch est vendue quant à elle 39 000 €.

De l’autre côté, la Mini John Cooper Works E ne peut pas prétendre à l’aide gouvernementale en raison de sa production en Chine, mais s’affiche à partir de 42 550 €. Et pour une fois, les options de personnalisation sont gratuites ! En optant pour le pack d’équipement le plus complet (3 310 €), la facture monterait finalement à 45 860 €. Gros dilemme donc.
Le verdict

Alpine A290
Voir la ficheOn a aimé
- Un jouet très addictif
- Comportement efficace ou fun si on la provoque
- Suspension ferme mais pas trop inconfortable
- Freinage bien calibré
- Masse quasiment effacée
On a moins aimé
- Manque peut-être un poil de puissance
- Espace intérieur peu généreux
- Insonorisation perfectible
- Plus chère qu’une Mini John Cooper Works E
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