Test du Scott Axis 20 : un VTTAE urbain qui ne fait pas de compromis

Alors que le marché du vélo électrique atteint une certaine maturité avec peu de révolutions annuelles, le Scott Axis 20 Wave (cadre ouvert) est parvenu à piquer notre curiosité. Pourquoi ? Parce qu’il incarne une proposition rafraîchissante : la fusion assumée entre la performance brute d’un VTT et la praticité d’un vélo de ville.

Scott, marque américaine légendaire venue de l’outdoor et du ski, applique ici son savoir-faire reconnu dans le VTT électrique au monde urbain. Le résultat ? Un « VTT urbain » conçu pour ceux qui veulent la performance de la montagne sur le bitume.

Design, concept et caractéristiques : Scott réussit son hybridation VTT/Vélo de ville

Au premier regard, le Scott Axis eRIDE 20 impose son style. C’est un mélange détonnant entre une géométrie accessible et des composants taillés pour l’aventure.

Scott n’a pas fait les choses à moitié pour le cœur de la bête. Oubliez les moteurs urbains classiques ; ici, on retrouve le Bosch Performance Line CX Smart System. C’est un moteur habituellement réservé aux VTT sportifs haut de gamme — on a plus l’habitude de trouver des moteurs Performance Line ou des Performance Line PX plus récemment sur ce type de configuration. Si vous n’avez pas la ref’ de ces refs’, notre guide des moteurs Bosch pourra vous éclairer.

• Couple : 85 Nm (c’est énorme pour la ville).
• Batterie : bosch PowerTube de 600 Wh (intégrée et amovible), sécurisée via l’application Bosch eBike Flow (fonction « eBike Lock » qui rend la batterie inutilisable par un voleur).
• Autonomie testée (proche du théorique) : environ 40 km en mode Turbo et jusqu’à 120-140 km en mode Éco.

La partie mécanique est aussi surdimensionnée pour un usage urbain classique, garantissant robustesse et polyvalence :

• Transmission : un dérailleur Shimano 12 vitesses avec une cassette gigantesque (10-51 dents). C’est une configuration de grimpeur, capable d’avaler n’importe quelle côte, pavé ou trottoir.
• Pneumatiques : des pneus Schwalbe au profil très large et cranté. Ils offrent un look agressif et une adhérence tout-terrain.
• Freinage : des freins à disque hydrauliques Shimano puissants, nécessaires pour arrêter une telle machine lancée à pleine vitesse.

Malgré son ADN sportif, le vélo n’oublie pas sa mission quotidienne grâce à une panoplie d’accessoires intégrés. Et c’est là où l’hybridation entre les deux mondes entre en piste, avec de bonnes idées, bien maîtrisées (parce qu’il faut se souvenir que Scott possède l’équipementier Syncros qui fournit la plupart des pièces de ce vélo).

• Confort : fourche avant suspendue, potence réglable et guidon large mais ergonomique.
• Pratique : un porte-bagages robuste (compatible Racktime), des garde-boue en aluminium (solides et stables), et une béquille réglable (réglez-la, j’ai failli faire tomber le vélo la première fois).
• Éclairage : phare avant puissant et directionnel (n’éblouit pas les passants ou les voitures, grâce à une position vers le bas qui projette un cône devant vous) et feu arrière large, astucieusement intégré sous le porte-bagages pour une visibilité maximale.
• Le petit plus : un point de fixation prévu pour les remorques, idéal pour transporter les enfants ou le chien. Et c’est là où la puissance du Performance CX pourrait jouer, même en catégorie vélo urbain : avec du poids à l’arrière, il peut changer la donne.

En pratique sur la route : un monstre de confort

Une fois en selle, le mélange des genres prend tout son sens. Mais attention, on n’est pas dans le voyage tranquille : ce vélo a du caractère.

Soyons clairs : le moteur Bosch Performance CX envoie du lourd. Avec ses 85 Nm de couple en configuration par défaut, les démarrages sont canons. Et par canon, j’entends plutôt le tube en acier qui lance des boulets. Si vous venez d’un vélo musculaire ou d’un VAE urbain « doux », la puissance peut surprendre. C’est un vélo vif, qui demande un certain doigté au freinage et à l’accélération. Mais une fois maîtrisé, c’est un pur bonheur : on ne subit jamais le trafic, on le domine.

En ville, quoi qu’on en dise, l’environnement est souvent hostile (pavés, nids-de-poule, rails de tram, feuilles mortes glissantes). Ce n’est pas de la montagne, mais c’est limite plus dangereux, car on ne s’attend pas à avoir des problèmes. Ils surgissent sans crier gare. Là où un vélo de ville classique, non suspendu, vous secouerait, le Axis 20 gomme tout. Les gros pneus et la suspension absorbent les imperfections. Les trottoirs, les nids de poule et les pavés deviennent des formalités. On se sent en sécurité, stable, « planté » au sol.

Et la grande force de ce modèle, c’est sa polyvalence. C’est un outil de « vélotaf » redoutable la semaine, mais contrairement à un vélo hollandais, il ne reste pas au garage le samedi. J’ai pu l’emmener dans la boue et les sentiers du bois de Vincennes : il passe vraiment partout. C’est un vrai vélo « deux-en-un » qui évite d’avoir à acheter un second vélo pour le sport ou les balades en forêt — et je connais personnellement de grands amateurs de VTT qui se sont équipés chez Scott sur ces gammes côté VAE polyvalent.

Si le vélo frôle la perfection, Scott a fait, à mon sens, un choix discutable sur l’afficheur. Le modèle Intuvia 100 équipé ici déçoit un peu. Déjà, il manque de luminosité et le rétroéclairage nécessite une action manuelle : on ne peut pas « jeter un coup d’œil » et passer à autre chose, il faut forcément activer un bouton. C’est aussi un module amovible qu’il faut penser à retirer à chaque arrêt pour éviter le vol : vous vous retrouvez avec un truc en plus dans votre poche (et moi, je perds tout ce qu’il y a dans mes poches).

Attention avis clivant : le Purion 200 aurait été plus adapté à ce niveau de gamme… et Scott le propose sur les modèles plus entrée de gamme ! En d’autres termes, ils ont préféré un moins bon écran plus grand qu’un meilleur écran moins bon. Dealbreaker ? Non, évidemment, mais cela aurait été malhonnête de ne pas le signaler — d’autant que vous pouvez tout à fait utiliser le vélo sans l’écran.

Affiché aux alentours de 3 699 €, le Scott Axis 20 est un investissement, mais il remplace potentiellement deux vélos (ville et VTT loisir) voire une voiture pour les trajets quotidiens (et oui, si vous êtes citadins, c’est clairement rentable, cf ici et ici). C’est une machine plaisir, robuste, sécurisante et incroyablement polyvalente. Scott transforme l’essai en proposant l’un des outils de mobilité les plus complets que nous ayons testés ces dernières années.

Le verdict

9/10

Scott Axis 20 Wave

Voir la fiche

3 699 € sur Scott

On a aimé

• L’équipement haut de gamme
• Le mélange des genres hyper réussi
• L’éclairage sécurisant

On a moins aimé

• L’Intuvia 100 mal exploité

Scott nous livre ici une proposition audacieuse : un véritable VTT urbain. C’est un concept « cool » et rafraîchissant, mais qui ne s’adresse pas à tout le monde. Ce n’est pas un vélo pour les débutants : sa puissance et sa nervosité demandent un temps d’adaptation et une certaine maîtrise, tout comme les nombreux réglages disponibles via l’application Bosch.

Mais une fois dompté, c’est un vélo qui procure un plaisir intense du début à la fin. Capable de transformer les contraintes urbaines en terrain de jeu, il prouve qu’un vélo conçu avec des standards de montagne peut exceller en ville. Scott réussit son pari et on espère voir ces machines polyvalentes sur le bitume autant qu’on les voit sur les chemins et les sentiers.

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