Après la mésaventure avec Donald Trump, Tesla pensait avoir retrouvé l’attention d’Elon Musk pour reprendre les rênes de l’entreprise. Hélas, celui-ci pense toujours autant à la politique, ce qui ne plaît pas aux investisseurs.

Elon Musk n’en a toujours pas fini avec la politique : le 5 juillet 2025, il annonce la création de son propre parti, baptisé « America Party ». Cette initiative fait suite à une rupture très médiatisée avec Donald Trump, qu’il avait soutenu depuis la présidentielle de 2024, avant de s’opposer à lui sur des questions budgétaires. Depuis, la guerre fait rage entre les deux hommes. Mais tout ceci n’arrange pas vraiment les affaires des entreprises dirigées par Elon Musk, et notamment celles de Tesla, qui se trouve actuellement en pleine tourmente.

Ne serait-il pas temps pour Elon Musk de céder sa place à la tête de Tesla ? C’est probablement une question qui va revenir sur le devant de la scène, alors que certains investisseurs expriment leur inquiétude face à cette nouvelle lubie politique d’Elon Musk.

Une promesse de courte durée

En quittant son rôle gouvernemental en juin 2025, Elon Musk a déclaré vouloir se recentrer sur ses entreprises, notamment Tesla et SpaceX. Il n’aura fallu que quelques jours à Elon Musk pour revenir sur ses promesses. CNN le présentait ainsi dans son article du 2 juillet : « Le plan d’Elon Musk pour sauver Tesla explose plus vite qu’une fusée SpaceX. »

Elon Musk Donald Trump
Elon Musk et Donald Trump se quittent bons amis … ou pas // Source : Molly Riley

C’est la validation de la loi phare de Donald Trump (Big Beautiful Bill) qui a une nouvelle fois piqué au vif Elon Musk. C’est ce sujet qui a signé la rupture entre Trump et Musk. Et ce n’est pas uniquement parce que parmi les budgets coupés par la loi votée, il y a la fin des aides aux véhicules électriques (IRA de 7 500 $) et les étapes de transition écologique imposées pour l’industrie automobile. Elon Musk a toujours exprimé publiquement que Tesla n’avait pas besoin de ces aides, vraiment ?

Tesla se passerait bien des frasques politiques d’Elon Musk

Il reste toujours difficile de quantifier à quel point les positions prises par Elon Musk en politique ont nui à Tesla. Le renouvellement du Model Y tombant exactement sur la même période de temps, il est difficile de faire la distinction entre les deux causes. Pour autant, les manifestations récurrentes contre Tesla et les ventes en chute libre sur les autres modèles, y compris le Cybertruck aux USA, laissent peu de doute sur le fait que la politique a fait fuir une partie de la clientèle originelle de la marque aux États-Unis comme en Europe. La Chine n’est pas vraiment touchée par ces considérations politiques, là-bas c’est la concurrence féroce avec d’autres constructeurs locaux qui met des bâtons dans les roues de la marque, et qui pourrait bien peser lourd dans la balance.

Livraisons de Tesla Model Y à la Gigafactory de Berlin // Source : Tesla
Livraisons de Tesla Model Y à la Gigafactory de Berlin // Source : Tesla

En dehors du Model Y, les modèles de Tesla ne semblent plus attirer les faveurs de la clientèle. Ce qui est un problème de taille pour l’entreprise qui n’a pas grand-chose en développement pour redresser le tir. Tesla a bien des versions un peu moins chères du Model Y dans les tuyaux, mais déjà en retard sur les annonces faites par Elon Musk aux investisseurs. L’entreprise semble également compter sur son projet de robotaxis (Cybercab) et de robots humanoïdes pour sortir la tête de l’eau, mais là encore, ces deux projets coûtent pour l’instant de l’argent à Tesla. Avec des ventes de véhicules en baisse, qui se répercutent aussi sur la très juteuse vente de crédits carbone à d’autres constructeurs, le chiffre d’affaires de Tesla a de quoi inquiéter les investisseurs. L’action Tesla pourrait commencer la semaine par une baisse de son cours.

Elon Musk en passager du Cybercab au We Robot event // Source : Extrait vidéo Sawyer Merritt
Elon Musk en passager du Cybercab au We Robot event // Source : Extrait vidéo Sawyer Merritt

Reuters partageait ce 7 juillet les propos de Dan Ives, analyste technologique chevronné de Wedbush : « Tesla a besoin de Musk comme PDG et comme principal atout et ne doit pas s’engager à nouveau sur la voie politique… tout en se mettant du mauvais côté de Trump. » Mais le plus intéressant est peut-être de l’entendre déclarer : « Cela ne nous choquerait pas non plus si le conseil d’administration de Tesla s’impliquait à un moment donné. »

Même si une partie des grands investisseurs institutionnels continuent de croire en Tesla et Elon Musk, d’autres appellent à ce que Tesla soit dirigée par un vrai patron qui pourrait s’occuper à temps plein de redresser la situation de l’entreprise. Vont-ils enfin être entendus ?

Ne manquez pas l’essentiel de l’actualité sur les voitures électriques en vous abonnant gratuitement à notre newsletter Watt Else :

Découvrez les bonus

+ rapide, + pratique, + exclusif

Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.

Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.

S'abonner à Numerama+

Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci

Il y a une bonne raison de ne pas s'abonner à

Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.

Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :

  • 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
  • 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
  • 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.

Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.

S'abonner à Numerama+
Toute l'actu tech en un clien d'oeil

Toute l'actu tech en un clin d'œil

Ajoutez Numerama à votre écran d'accueil et restez connectés au futur !


Marre des réseaux sociaux ? Rejoignez la communauté Numerama sur WhatsApp !