Depuis le début du conflit entre la Russie et l’Ukraine, la liste des entreprises tech et du numérique prenant des mesures contre Moscou s’allonge.

Que restera-t-il de la présence de la tech, notamment américaine, en Russie après la guerre lancée contre l’Ukraine ? Alors que le conflit parait s’enliser au dixième jour du conflit, les grands groupes américains et internationaux sont de plus en plus nombreux à cesser, au moins provisoirement, leurs activités dans le pays des tsars — et parfois en Biélorussie aussi, compte tenu de sa complicité.

Les entreprises tech prennent de plus en plus leurs distances avec la Russie

  • Microsoft a annoncé « suspendre ses nouvelles ventes en Russie », qu’il s’agisse de produits ou de services. « Nous arrêtons de nombreux aspects de nos activités en Russie en conformité avec les décisions de sanctions gouvernementales ». Le communiqué ne précise pas si la branche jeu vidéo (Xbox) est incluse, comme toutes les autres filiales ;
  • Airbnb a indiqué suspendre toutes ses opérations en Russie et en Biélorussie par la voix de son fondateur, Brian Chesky. Précédemment, des places d’hébergement gratuites ont été proposées pour les réfugiés ;
  • Intel a fait savoir qu’il suspend toutes ses livraisons à ses clients en Russie et en Biélorussie. L’entreprise est spécialisée dans les microprocesseurs. Toutes ses opérations ont depuis été suspendues ;
  • AMD, un concurrent d’Intel, a pris la même décision pour tous ses produits (cartes graphiques, microprocesseurs, mémoire flash…)
  • La Semiconductor Industry Association a assuré qu’elle se conformera aux « nouvelles règles de contrôle des exportations » à l’égard de la Russie. La SIA regroupe, outre Intel et AMD, des sociétés comme Broadcom, IBM, Nvidia, Global Foundries, Qualcomm, Western Digital, ARM, MediaTek, Samsung, Toshiba, TSMC, Texas Instruments ou encore Nikon ;
Nos processeurs ne sont pas prêtes pour le métaverse selon Intel // Source : Intel
La Russie devra faire sans certains composants clés de l’informatique. En tout cas, ceux fabriqués par les géants américains. // Source : Intel
  • Samsung, d’ailleurs, a aussi pris la décision de suspendre les expéditions de tous ses produits vers la Russie, ce qui est considérable au regard de l’étendue des activités du groupe dans l’électronique grand public ;
  • PayPal a adressé un courrier à Mykhailo Fedorov, le ministre ukrainien en charge du numérique, pour lui dire que PayPal ferme ses services en Russie à cause de la guerre en Ukraine ;
  • Oracle, un géant des logiciels et services et un poids lourd du cloud (il est aussi accessoirement derrière le langage Java), a, dès le 2 mars, indiqué qu’il avait déjà « suspendu toutes ses opérations » en Russie ;
  • SAP, société allemande spécialisée en informatique, a cessé ses activités en Russie dans le cadre des sanctions et, en outre, a interrompu toutes les ventes de services et de produits SAP en Russie ;
  • Apple a lui aussi agi tôt, dès le 1er mars, pour stopper toutes ses activités en Russie ;
  • Netflix a décidé d’interrompre tous ses projets et acquisitions venant de Russie. La société de SVOD s’est exposée en outre à des mesures de rétorsion du fait de son opposition à une loi russe ;
  • Le studio de jeux vidéo Electronic Arts a pris la décision d’arrêter la vente de ses jeux et de nos contenus, y compris les offres groupées de monnaie virtuelle, en Russie et en Biélorussie « tant que ce conflit se poursuit ». EA avait déjà pris la décision d’éjecter la Russie de FIFA et NHL ;
FIFA 22 // Source : Electronic Arts
Le studio EA arrête de commercialiser ses jeux en Russie. Ici, FIFA 22. // Source : Electronic Arts
  • Facebook ne prévoyait pas dans l’immédiat de quitter la Russie, mais le réseau social a été interdit. L’entreprise a par ailleurs annoncé de nombreuses actions, dont l’interdiction globale aux publicitaires russes de passer des annonces sur son réseau, ou encore une réduction de la visibilité de certains médias d’État russe et des avertissements en cas de partage ;
  • Spotify a fini par se retirer de Russie. Après avoir fermé son bureau en Russie pour une durée indéterminée, et retiré les contenus liés au Kremlin (« Notre équipe a retiré tous les contenus de RT et Sputnik de Spotify dans l’UE et sur d’autres marchés »), la plateforme s’est résolue à suspendre ses activités dans le pays.
  • Deezer a, de sources concordantes sur les réseaux sociaux, acté l’arrêt de son service musical en Russie, compte tenu des sanctions économiques qui l’empêchent « de poursuivre l’exploitation » du service dans le pays ;
  • Le studio polonais CD Projekt Red, à qui l’on doit The Witcher 3 et Cyberpunk 2077, a décidé d’arrêter toutes ses ventes de jeux vidéo en Russie et en Biélorussie ;
  • Asus a aussi décidé de suspendre ses expéditions en Russie ;
  • Twitter a également été restreint en Russie, sur ordre du régulateur local. Plus tôt, le réseau social avait indiqué, par la voix de Yoel Roth, responsable de l’intégrité de la plateforme, que des labels sur des tweets partageant « des liens vers des sites de médias affiliés à la Russie » seraient appliqués, tandis que la visibilité de ces « médias » serait restreinte fortement ;
  • Reddit, espace communautaire proposant de très nombreux forums thématiques, a décidé début mars d’interdire globalement tous les liens pointant vers des médias d’État russes (RT, Sputnik et leurs filiales en langues étrangères) ;
Reddit compte plus de 400 millions d'utilisateurs mensuels dans le monde. // Source : Brett Jordan / Unsplash
Reddit ne veut plus voir de propagande d’État russe. // Source : Brett Jordan
  • TikTok a lui aussi arrêté de montrer les « médias » d’État russes en Europe. Des labels vont en outre être apposés sur certains d’entre eux ;
  • Snapchat a cessé toute publicité en Russie, en Biélorussie et en Ukraine, et précisé ne pas accepter de revenus provenant d’entités publiques russes ;
  • Google a annoncé avoir bloqué les chaînes YouTube liées à RT et Sputnik en Europe, et stoppé indéfiniment la possibilité de monétisation des médias financés par l’État russe sur ses plateformes. D’autres mesures ont aussi été détaillées, dès le lendemain du conflit. Sur Android, l’accès aux applications payantes est stoppé ;
  • Amazon, pour sa part, a annoncé suspendre ses livraisons de produits en Russie et en Biélorussie et l’accès à Prime Video pour les clients russes. Le jeu New World n’est plus disponible pour les nouveaux joueurs, tout comme son service de cloud Amazon Web Services (AWS) ;
  • Sony a communiqué le 9 mars pour annoncer prévenir que toutes les expéditions et livraisons de matériel et de logiciel liées à sa branche Sony Interactive Entertainment sont suspendues en Russie. La sortie de Gran Turismo 7 est annulée dans le pays et toutes les opérations du PlayStation Store cessent.

Ces nombreuses décisions, dont la liste n’est pas exhaustive, s’ajoutent à bien d’autres mesures semblables prises ailleurs. Ainsi, des studios hollywoodiens ont annulé des sorties au cinéma en Russie. Ailleurs, ce sont les coopérations culturelles ou scientifiques qui s’effritent, à l’image de la décision du CNRS ou des reports dans le spatial, à l’image de l’arrêt du Soyouz en Guyane.

D’autres actions du même ordre pourraient rapidement, notamment dans le secteur du jeu vidéo, Mykhailo Fedorov ayant à ce proposé interpellé tous les géants de cette industrie. Le ministre en a aussi appelé aux grands groupes comme Visa, Mastercard, Rakuten, Viber de prendre fait et cause pour l’Ukraine face à l’invasion militaire russe.

(mise à jour avec les annonces d’Asus et Spotify)

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