L’iPad mini 6 d’Apple a enfin un nouveau visage. Des gros changements esthétiques qui prêcheront les convaincus, grâce à un look résolument moderne qui ne révolutionne pas la petite tablette.

L’iPad mini est un produit surprenant. Si seul dans sa catégorie, il résiste à tout : ses congénères sont de plus en plus grands et abordables, tandis que nombre de téléphones d’aujourd’hui s’appuient sur une taille d’écran très proche. Chez Apple, l’iPhone estampillé Pro Max s’appuie sur une diagonale de 6,7 pouces quand l’iPad mini en affiche 7,9. C’était vrai jusqu’en 2021, année où la firme de Cupertino offre enfin un nouveau visage à sa plus petite des ardoises. Il était temps, après cinq générations.

Car oui, le tant apprécié iPad mini (demandez aux propriétaires ce qu’ils en pensent et vous aurez la définition marketing d’une niche captive) change enfin de visage. C’est une excellente nouvelle pour le produit, dont la quatrième génération s’était étirée de 2015 à 2019 — au point de dénoter dans une gamme dont la construction en a laissé plus d’un dubitatif. Désormais, l’iPad mini vient se placer sous l’iPad Air et l’iPad Pro avec une signature esthétique similaire. Pour des usages finalement assez différents.

L’iPad mini 6 est… craquant

Versions

L’iPad mini 6 est proposé en deux versions : 64 et 256 go, elles-mêmes déclinées en deux moutures (Wi-Fi ou Wi-Fi/LTE). Notons que la tablette est à la page côté connexion, avec du Wi-Fi 6 et de la 5G. Les prix vont de 559 à 899 €.

Difficile de ne pas succomber à l’iPad mini. Il y a le format mini, bien sûr, mais aussi son design élégant. On retrouve les atouts des derniers iPad Pro et iPad Air, matérialisés d’abord par des tranches plates et des bords arrondis. Elles soulignent un écran couvrant presque intégralement la façade avant, débarrassée de ce bouton Home qui force les anciens iPad à assumer un menton très épais.

Ce dernier n’avait pas seulement une incidence sur la surface d’affichage, mais aussi sur le design qui était de plus en plus vieillot au fil des ans. Quand, en 2019, on a eu l’iPad mini 5 entre les mains, on avait déploré ce conservatisme — qui permet certes de vendre un iPad entrée de gamme sous la barre des 400 €. Aujourd’hui, l’iPad mini ressemble à un iPad moderne — une observation confirmée par la présence d’un port USB-C.

Aujourd’hui, l’iPad mini ressemble à un iPad moderne

De fait, il y a vraiment cette impression d’avoir un petit iPad Air entre les mains, sinon un gros iPhone Pro Max. La vérité se trouve certainement entre les deux, sachant qu’on retrouve bien évidemment ces finitions impeccables. Et si l’iPad mini 6 se dote d’un écran un peu plus grand (8,3 contre 7,9 pouces), il n’est pas plus gros que son prédécesseur. Pour Apple, il était primordial de garder la maîtrise des mensurations, sans quoi l’argument mini ne tiendrait plus. Pour se déverrouiller, l’iPad mini 6 fait confiance à Touch ID, alors déporté sur le bouton d’allumage.

Sur ce point, on ne manquera pas de souligner l’approche très orientée utilisateur : au démarrage, la configuration demande d’enregistrer deux empreintes différentes, correspondant chacun à un mode d’utilisation : l’index droit en portrait, le gauche en paysage. C’est bien d’y avoir pensé.

iPad Mini 6 // Source : Louise Audry pour Numerama

iPad Mini 6

Source : Louise Audry pour Numerama

La taille plus réduite de l’iPad mini 6, couplée à la compatibilité avec l’Apple Pencil de deuxième génération, a quand même forcé les designers d’Apple à réfléchir à un autre placement des boutons dédiés au volume. Il se retrouve sur la tranche supérieure, au même niveau que celui d’alimentation. On y voit un côté plus pratique quand l’iPad est utilisé en mode paysage : les boutons se retrouvent alors sur la gauche (comme un iPhone). De là à y voir une uniformisation dans toute la gamme ? Peut-être. Dans tous les cas, cette nouvelle disposition assure un design plus homogène et permet à l’Apple Pencil de venir se fixer à droite sans changer de taille. Malin.

iPad Mini 6 // Source : Louise Audry pour Numerama

iPad Mini 6

Source : Louise Audry pour Numerama

Une puce A15 Bionic dans un petit iPad mini

Apple réserve logiquement sa puce M1 à ses produits davantage axés sur la productivité. Ce n’est pas le cas de l’iPad mini 6, qui hérite quand même de la A15 Bionic — soit la même que la gamme iPhone 13 (lancée le même jour). En bref, l’iPad mini 6 s’appuie sur une puissance qu’il sera difficile de prendre à défaut dans les années à venir. D’autant que le suivi logiciel a tendance à s’étirer de plus en plus dans le temps. $

Flanquer l’iPad mini 6 de la puce introduite dans les derniers iPhone est un symbole fort de la part d’Apple, qui prouve qu’il a envie de choyer sa tablette compacte après l’avoir tant délaissée. Le port USB-C est l’autre bonne nouvelle, ne serait-ce que pour la recharge rapide. Apple promet jusqu’à 10 heures d’autonomie en lecture vidéo. C’est un tantinet optimiste : le premier épisode de la saison 3 de Sex Education — un peu plus de cinquante minutes — a consommé 13 % de la batterie, certes avec la luminosité quasi à fond.

iPad Mini 6 // Source : Louise Audry pour Numerama

iPad Mini 6

Source : Louise Audry pour Numerama

L’iPad mini est animé par un écran Liquid Retina. À défaut d’être ultra lumineux (500 nits au maximum), il propose une définition suffisante pour ne pas avoir à écarquiller les yeux, sinon à zoomer, quand on le regarde. C’est même tout l’inverse : on est surpris du confort qu’il offre quand on lit un article sur une page web. Sa densité de pixels autorise un rendu précis, auquel il ne manque que la fluidité 120 Hz (réservée aux iPad et iPhone Pro). On retrouve autrement la technologie True Tone, qui adapte la température des couleurs à l’éclairage ambiant. Grâce à ces qualités, l’iPad mini 6 peut tout à fait devenir cette liseuse qu’on viendrait glisser facilement dans un sac.

On n’a pas pour habitude de conseiller l’acquisition d’un iPad pour prendre des photos. Au-delà de l’aspect pratique (c’est trop gros pour bien viser), les capteurs embarqués sont rarement les plus récents du marché. Pour l’iPad mini 6, Apple a quand même tenu à faire un petit effort : on passe de 8 à 12 mégapixels (toujours sans mode portrait). Comme vous allez le constater avec l’exemple ci-dessous montrant un chat (très mignon), les quelques pixels supplémentaires permettent de gagner en détails (concentrez votre regard sur le pelage ou les oreillers).

iPad mini (12 mégapixels) iPad (8 mégapixels)

Si la tablette peut faire l’affaire en cas d’urgence, on reste loin des performances d’un smartphone. Jugez plutôt, encore une fois en admirant le somptueux pelage de notre mannequin animal (admirez les poils blancs, mieux définis avec l’iPhone). À l’avant, la caméra passe aussi à 12 mégapixels, avec la fonction Cadre centré — laquelle vous permet de rester à l’image pendant un appel en visioconférence (champ de vision à 122 degrés). Même l’iPad mini 6 n’échappe pas à l’effet coronavirus, qui a eu un impact sur le travail à distance.

iPad mini 6 iPhone 12

À quoi peut bien servir l’iPad mini 6 ?

J’ai coutume de dire qu’un iPad, quel qu’il soit, est un produit dispensable qu’on est content de posséder. Lire : on peut facilement s’en passer, mais le confort d’usage qu’il procure dans certaines situations reste sans équivalent. Lire une page web sans avoir un PC portable qui brule nos cuisses ? Check. Consommer une vidéo YouTube avec un écran plus grand que son smartphone ? Double check. Lire rapidement un mail, qui n’aurait pas besoin de réponse immédiate ? Triple check. Autant de cas simples qui ne feront jamais de l’iPad un objet à posséder absolument, mais qui peut faciliter la vie de temps à autre. Par conséquent, l’iPad n’est pas un produit inutile, mais plus volontiers un autre moyen de profiter de certaines activités. Par exemple, je n’ai pas compté mes heures sur le jeu vidéo Magic Arena, très à l’aise sur l’iPad mini alors que l’écran de l’iPhone est petit et qu’allumer mon ordinateur reste une logistique contraignante pour une partie sur le pouce. C’est là où la magie iPad fonctionne, en venant combler ce petit trou dans les usages, entre deux mondes — smartphone/PC — si proches et si loin à la fois.

L’iPad mini reste un iPad un peu plus insondable. Il y a sa grille tarifaire, très peu attractive quand on le compare à ses grands frères (un iPad Air ne coûte que 110 € de plus). Il y a aussi son format, qui est loin d’être le meilleur quand on a des impératifs de productivité. On n’imagine pas un monteur s’en contenter pour alimenter sa chaîne YouTube, tandis que le traitement de texte demeure un problème. Ainsi, le clavier virtuel est trop étroit pour qu’on se sente à l’aise, et Apple prive l’iPad mini 6 d’un Smart Connector susceptible de lui offrir un Smart Keyboard. Une preuve que même la firme de Cupertino n’y croit pas vraiment, à moins de lui relier un clavier classique en Bluetooth.

iPad Mini 6 // Source : Louise Audry pour Numerama

iPad Mini 6

Source : Louise Audry pour Numerama

Ce format si particulier n’en fait pas non plus un bon iPad pour un usage exclusivement à domicile : un iPad avec un écran plus grand (les 10,9 pouces du modèle Air), voire très grand (les 12,9 pouces du plus gros des Pro), offrira une meilleure expérience. En ce sens, l’iPad mini 6 est l’iPad qu’on adore prendre avec soi pour suppléer un smartphone qui ne mettrait pas suffisamment ses contenus favoris en valeur (un ami l’utilise comme cela). C’est, en quelque sorte, la pièce manquante de l’objet pliable d’Apple qui n’existe pas encore (s’il existe un jour). Une fois associés, un iPhone et lui deviennent alors l’équivalent d’un Galaxy Z Fold 3 — l’agrément de pliure en moins.

Et pourtant, on adore l’iPad mini 6. On adore cette proposition, cette offre un peu unique. On adore sa simplicité, le confort qu’il offre, l’ergonomie renforcée par tant d’années à peaufiner iPadOS (ex-iOS). Il ne faudrait pas oublier non plus les professions qui n’ont pas besoin d’une grande ardoise pour travailler. Là où un tatoueur voudra dessiner sur un grand iPad Pro, le pilote de ligne ou le conducteur de train préférera un produit plus facile à transporter pour consulter des fiches numérisées. L’iPad mini 6, c’est ce carnet de gribouillages idéal, un entre deux à la cible particulière. Mais qui existe et a poussé Apple, en 2021, à mettre à jour sa formule.

Prix et date de sortie de l’iPad mini 6

L’iPad mini 6 est disponible à partir du 24 septembre. Quatre couleurs sont proposées : gris sidéral, rose, mauve et lumière stellaire.

Voici la grille tarifaire :

iPad mini 6 – 64 Go iPad mini 6 – 256 Go
WiFi 559 € 729 €
WiFi + LTE 729 € 899 €

Le verdict

L’iPad mini 6 continue d’être ce produit étrange au positionnement un peu trouble. Il n’est ni le meilleur iPad pour la maison, ni celui à conseiller pour des tâches de productivité. Il est en revanche le meilleur pour qui voudrait un produit compact, plus confortable à utiliser qu’un smartphone ou un PC portable. Pour naviguer sur le web, regarder une vidéo YouTube, lire un livre numérique, faire un peu de jeu vidéo ou consulter un mail, l’iPad mini 6 est plus que satisfaisant.

Surtout, Apple modernise enfin sa plus petite tablette, après cinq génération au design similaire. Avec son look d’iPad Air rapetissé, l’iPad mini 6 s’appuie sur des qualités éprouvées qui en font un produit élégant, bien fini et qu’on n’aura jamais honte de sortir de son sac. Les aficionados n’en seront que plus comblés, quand les autres continueront de questionner son utilité.


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