Avec la PlayStation 5, Sony capitalise sur ses forces. Si on oublie son design imposant, la console donne déjà à un bel aperçu de la la nouvelle génération grâce à ses exclusivités.

Sony s’avance dans la nouvelle génération avec un statut enviable : celui du leader à abattre. Sa PlayStation 4, lancée en 2013 à moins de 400 euros, a été un carton instantané grâce, notamment, à une politique éditoriale savamment orchestrée. Pendant sept ans, la firme nippone a fait la différence grâce à ses exclusivités. Avec la PS5, lancée à partir du 19 novembre en France, elle compte rester sur la même stratégie. Preuve en est avec les premiers jeux de la console, déjà capables d’en mettre plein la vue.

Acheter une PS5, c’est l’assurance de jouer, ces prochaines années, à des productions marquantes que l’on ne devrait pas retrouver ailleurs. C’est un premier argument en faveur d’une console à l’approche traditionnelle, moins encrée dans un écosystème complet comme le sont la Xbox Series S et la Xbox Series X. Pour Sony, c’est d’abord l’assurance de ne pas perdre ses fans.

Vivement la version Slim

Bruit et chauffe

Sauf à coller votre oreille sur la PS5 ou avec un disque dans son lecteur, la console ne se fait pas entendre. Une bénédiction quand on connaît le brouhaha de la PS4 Pro (surtout en fin de vie). Par ailleurs, elle se montre impressionnante dans sa capacité à dissiper la chaleur, avec une chauffe très bien maîtrisée. À voir sur la longueur.

On le dit et on le répète : le design de la PS5 est sans conteste son plus gros défaut. Sony a dû composer avec des contraintes de taille et d’espace pour évacuer au mieux la chaleur. Les ingénieurs ont choisi de maîtriser la chauffe avec un gros ventilateur de douze centimètres de diamètre. Et, plutôt que d’opter pour un look rappelant une cheminée (lire : une mini tour de PC), Sony a préféré conserver une silhouette typée console. En résulte un produit immense, atteignant presque les 40 centimètres de large ou de haut — en fonction du placement. La PS5 est à l’aise — et moche — à l’horizontale et à la verticale grâce à un socle fourni. Ses lignes futuristes, matérialisées par deux plaques blanches au rendu mat (ouf), finiront d’achever vos yeux. On attend déjà avec impatience la déclinaison Slim, qui sera forcément plus jolie.

La PS5 est à l’aise — et moche — à l’horizontale et à la verticale

La PS5 est livrée avec une manette autrement mieux réussie — y compris esthétiquement. La DualSense est le meilleur pad jamais conçu par Sony. Il se rapproche de l’ergonomie Xbox en termes de taille et intègre une foule d’innovations pensées pour améliorer l’immersion (le retour haptique à la place des traditionnelles vibrations). C’est simple, si les développeurs exploitent au mieux ses capacités, alors la DualSense deviendra un vrai argument en faveur de la PS5 face à la Xbox Series X — dotée d’une manette excellente, mais moins ambitieuse.

Pour aller plus loin

Déjà des graphismes clinquants

Il paraît que la PS5 est moins puissante que la Xbox Series X. Pour le moment, la console de Microsoft peut difficilement le prouver. Car, en attendant une vraie vitrine du côté de la firme de Redmond, c’est bien la console japonaise qui tire son épingle du jeu. Dès les premières secondes, Marvel’s Spider-Man: Miles Morales en met plein les yeux avec ses effets de lumière qui inondent l’écran, son affichage avec ray tracing qui donne un aperçu prometteur de la technologie et ses graphismes ultra détaillés (mention spéciale aux costumes). On n’a pas encore vu tourner Demon’s Souls, hélas, mais les bandes-annonces de gameplay corroborent les observations faites sur Marvel’s Spider-Man: Miles Morales — porte-étendard d’une console qui semble en avoir sous le pied.

Une console qui semble en avoir sous le pied

En prime, la PS5 est une console très rapide. Son SSD unique, doté d’une vitesse de lecture de 5,5 Go/s, garantit une fluidité de tous les instants et des temps de chargement réduits (exemple : les voyages vraiment rapides dans Marvel’s Spider-Man: Miles Morales). Il s’agit d’un vrai plus pour faire gagner du temps aux joueurs. Hélas, l’espace de stockage reste limité — 667 Go — et, au lancement, on ne pourra ni étendre cette capacité ni stocker des jeux PS5 sur un disque dur externe. Quand on sait qu’un jeu comme Demon’s Souls occupe 10 % du SSD interne (66 Go)…

Pendant longtemps, Sony a soufflé le chaud et le froid avec la rétrocompatibilité des jeux PS4 sur PS5. On ne comprend pas trop pourquoi, étant donné que la console est très à l’aise avec les anciens jeux — que vous retrouverez dans votre bibliothèque amorcée sur PS4 (vous aurez besoin du disque pour les titres achetés au format physique). La firme nippone a même promis un mode Game Boost pour certains, ce qui permet par exemple à Days Gone et Ghost of Tsushima d’atteindre un framerate à 60 fps. Les vieux titres profitent en prime de l’architecture SSD pour offrir des temps de chargement très réduits (la Velocity Architecture des deux nouvelles Xbox reste un cran au-dessus). Un vrai luxe. En revanche, la PS5 ne lira aucun jeu PSOne, PS2 ou PS3, sauf par l’intermédiaire du service payant PlayStation Now (cloud gaming).

Marvel's Spider-Man: Miles Morales // Source : PlayStation

Marvel's Spider-Man: Miles Morales

Source : PlayStation

Quelques manques étranges

Sony a bien fait de dépoussiérer son interface de fond en comble. Par rapport à la PS4, on y a gagne à tout point de vue. Le constructeur s’est ouvertement inspiré de ce que l’on trouve sur les box TV modernes — Apple TV, Android TV, Google TV. C’est épuré et, surtout, très clair. Sur la page d’accueil, vous n’avez que deux onglets : un pour les jeux, un autre pour les applications de streaming. Ce choix de la simplicité évite de se perdre et seuls les paramètres généraux souffrent de la comparaison. Ils sont organisés dans des onglets et sous-onglets un peu trop nombreux pour s’y retrouver en quelques secondes.

La PS5 fait l’impasse sur certaines technologies

Du côté des applications disponibles, la PS5 fait les choses bien — ou presque. En termes de quantité, il y a tout ce qu’il faut : de Netflix à Amazon Prime Video, en passant par MyCanal ou encore Apple TV. Toutefois, elles ne sont pas toutes logées à la même enseigne. Par exemple, MyCanal fait peine à voir sur la PS5 et on ne retrouve pas la qualité de l’app disponible sur Apple TV (la 4K n’est même pas disponible). On dirait presque qu’elle a été rajoutée à la dernière minute pour faire le nombre. À contrario, on n’a rencontré aucun souci avec Netflix et Amazon Prime Video, qui offrent toutes deux de la 4K et du HDR avec les contenus idoines. Pour aider à la navigation, Sony commercialise une télécommande officielle dotée de raccourcis (Spotify, Disney+, YouTube et Netflix).

Bizarrement, la PS5 fait l’impasse sur certaines technologies en train de devenir des standards de l’ère UHD. Au rang des grands absents : le Dolby Vision, format HDR pourtant présent sur les téléviseurs Sony et certaines applications (Netflix, Disney+, Apple TV), et le Dolby Atmos, format sonore 3D que l’on voit partout (même sur des téléphones). Ces manques sont étranges dans le sens où la PS5 est équipée d’un lecteur Blu-ray UHD. En résumé, elle ne sublimera pas le meilleur format physique du moment. Dommage. Et si vous êtes l’heureux propriétaire d’un téléviseur 8K, la console se limite à un flux 4K au lancement (alors que la boîte est marquée du logo 8K).

Sony PS5 Walkthrough PlayStation

Source : Sony

La puissance des exclusivités Sony

Contrairement à la Xbox Series S et la Xbox Series X, la PlayStation 5 peut, dès son lancement, compter sur des jeux exclusifs de poids. Il y en a même pour tous les goûts : du très grand public (Sackboy: A Big Adventure), du grand public (Marvel’s Spider-Man: Miles Morales) et du gamer (Demon’s Souls) — sans oublier la petite surprise Astro’s Playroom, fournie avec la console. La variété est déjà là et on sait ce qui arrive dans les mois à venir : Horizon : Forbidden West (Guerrilla Games), Ratchet & Clank : Rift Apart (Insomniac Games), Gran Turismo 7 (Polyphony Digital) ou encore God of War: Ragnarok (Sony Santa Monica). Le catalogue est bien rempli d’emblée, et on peut faire confiance à Sony pour continuer de l’alimenter.

Dès le lancement de la PS5, les abonnés PlayStation Plus peuvent accéder à une collection de jeux PS4 incontournables. Une aubaine pour celles et ceux qui prendraient le train en marche, sachant qu’il y a des excellentes expériences dans le lot : le premier The Last of Us (remasterisé), God of War, Uncharted 4: A Thief’s End, Bloodborne ou encore The Last Guardian. Bonne nouvelle : vous pourrez transférer vos sauvegardes PS4 si vous en avez (elles sont stockées en ligne pour les abonnés).

En somme, il y a déjà de quoi faire sur PlayStation 5 et on n’émet aucun doute pour l’avenir de la console sur la partie software pure.

Nos photos de la PS5

Source : Louise Audry pour Numerama

Source : Louise Audry pour Numerama

Difficile de mettre la main sur une PS5 // Source : Louise Audry pour Numerama

Difficile de mettre la main sur une PS5

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Une PS5 // Source : Louise Audry pour Numerama

Une PS5

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Source : Louise Audry pour Numerama

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La DualSense de la PS5 // Source : Louise Audry pour Numerama

La DualSense de la PS5

Source : Louise Audry pour Numerama

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Une bonne prise en main // Source : Louise Audry pour Numerama

Une bonne prise en main

Source : Louise Audry pour Numerama

La croix de la DualSense // Source : Louise Audry pour Numerama

La croix de la DualSense

Source : Louise Audry pour Numerama

Source : Louise Audry pour Numerama

Source : Louise Audry pour Numerama

À l’heure où ce test est publié, la PS5 est assez largement en rupture de stock. Sony a annoncé qu’il n’y aurait pas d’unités en magasins physiques le jour de la sortie. Des PS5 supplémentaires sont ajoutées régulièrement au stocks des marchands en ligne : retournez-y avant la date de sortie, fixée au 19 novembre.

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