Alors que Numerama fête ses 10 ans au sein d’Humanoid, nous avons décidé de sélectionner les 10 séries qui ont bouleversé le petit écran depuis 2015. L’occasion de revenir sur des incontournables du catalogue de Netflix, mais pas que.

En 2015, le streaming se résumait à un petit bruit de « Tudum ». Netflix dominait alors la production sérielle, en attendant que Disney+, Prime Video ou Apple TV+ ne viennent le concurrencer. De son côté, Numerama opérait un pas de géant dans son histoire : rejoindre le groupe Humanoid le 12 octobre 2025.

Pour fêter cet anniversaire un peu spécial, nous avons sélectionné les 10 séries qui ont marqué, selon nous, la dernière décennie. Beaucoup de créations Netflix se sont évidemment glissées dans ce guide, mais pas que.

Making a Murderer sur Netflix (2015)

Si les histoires de true crime ont désormais envahi nos vies, au point de faire quasiment partie de nos habitudes culturelles, c’est notamment grâce à un tournant sans précédent : le phénomène Making a Murderer. Sortie en décembre 2015, sur Netflix, la première saison de ce documentaire a définitivement lancé la fascination pour les histoires criminelles réelles, à travers le monde.

Pendant dix ans, les réalisateurs de la série ont pu suivre Steven Avery, condamné à tort durant 18 ans pour une agression sexuelle qu’il n’avait pas commise, avant d’être finalement incarcéré pour meurtre, deux ans après sa sortie de prison. Un tour de force, qui a poussé la société américaine à prendre position, en faveur ou non du détenu, et qui a permis à Netflix de se découvrir une spécialité bien lucrative, avec le true crime.

Dix pour Cent sur France 2 (2015)

Qui a dit que les séries françaises étaient nulles ? En 2015, la création de Fanny Herrero prouvait ainsi au monde entier que la vie d’agents artistiques, ça pouvait être passionnant. Durant quatre saisons, les péripéties d’Andréa, Mathias, Gabriel, Arlette, Camille, Hervé ou encore Noémie auront ainsi permis à France 2 de battre des records d’audience. Il faut dire que Dix pour Cent n’a jamais hésité à dérouler le tapis rouge à un parterre de stars, françaises comme internationales.

Audrey Fleurot, Virginie Efira, Monica Bellucci ou encore Sigourney Weaver ont ainsi partagé l’écran avec des comédiennes devenues à leur tour des stars, comme Camille Cottin et Laure Calamy. Cerise sur le gâteau : en plus d’être l’une des meilleures séries lesbiennes, Dix pour Cent se paie le luxe de voyager à travers le monde. Turquie, Québec, Royaume-Uni, Chine, Inde, Italie, Pologne, Philippines, Corée du Sud… Dix pour Cent n’a pas fini de rayonner partout où elle passe.

Better Call Saul sur Netflix (2015)

Réussir à imposer une série comme un monument de la télévision, c’est déjà un exploit. Mais parvenir à transformer l’essai avec une seconde production, là, cela relève du génie. C’est pourtant le cas de Vince Gilligan, qui nous a offert non seulement Breaking Bad, mais aussi Better Call Saul, son spin-off.

En dévoilant le passé de l’avocat véreux Saul Goodman, cette série dérivée a poussé tous les curseurs esthétiques, offrant un écrin de choix au génial comédien Bob Odenkirk. Un incontournable de la décennie, qui a prouvé que l’on pouvait faire mieux que l’original, même lorsque celui-ci repose déjà au Panthéon des séries. Du génie, on vous dit.

Stranger Things sur Netflix (2016)

Comment parler des séries de la dernière décennie sans évoquer l’une des plus populaires et l’une des plus influentes du catalogue Netflix ? En 2016, deux frères jumeaux, biberonnés à la pop culture des années 1990, lancent ainsi une saga fantastique devenue culte : Stranger Things, bien sûr. Il faudrait vraiment avoir vécu dans une grotte depuis tout ce temps pour n’avoir jamais entendu parler d’Hawkins, d’Eleven, de son saignement de nez légendaire, des Demogorgon ou du Monde à l’Envers.

Véritable lettre d’amour aux geeks, par des geeks eux-mêmes, cette production Netflix a redonné ses lettres de noblesse au jeu de rôle, et particulièrement à Donjons & Dragons, tout en s’inscrivant dans une vague de nostalgie vintage. Une épopée qui a définitivement imprégné notre rétine d’images iconiques, et qui tirera justement sa révérence dès le 27 novembre 2025, avec une ultime saison 5, toujours sur Netflix. La boucle est bouclée.

The Crown sur Netflix (2016)

Les drames en costumes auraient pu finir par prendre la poussière sur les étagères des cours d’histoire, devenant à leur tour de simples reliques du passé. Mais c’était sans compter sur un récit à la portée universelle, qui passionnait déjà les foules depuis ses premières heures : la famille royale britannique. En 2016, The Crown se lançait ainsi dans un ambitieux périple, en racontant le parcours d’Elizabeth II, depuis sa jeunesse jusqu’à sa mort, survenue de façon imprévisible seulement quelques mois avant la diffusion des derniers épisodes de la série, en 2022.

Les excellentes Claire Foy, Olivia Colman et Imelda Staunton se sont ainsi succédé sur le trône pour incarner cette dirigeante aux multiples facettes, qui a fasciné le monde entier pendant près d’un siècle. Si la série s’est malheureusement perdue lors de ses ultimes saisons, elle reste un symbole majeur des drames historiques. Dans sa lignée, nous devons également citer de véritables coups de poings du genre comme Chernobyl (2019) ou Shogun (2024), chacune dans des styles bien différents.

The Handmaid’s Tale sur OCS, puis sur Prime Video (2017)

C’est indéniable : l’art impacte toujours avec force le monde qui l’entoure. La preuve avec The Handmaid’s Tale, adaptation du roman culte de Margaret Atwood, devenue un véritable manifeste féministe contre les États-Unis de Donald Trump. Sortie seulement quelques mois après la première élection du président et en plein cœur de la révolution #MeToo, cette dystopie a quitté l’écran pour envahir nos rues d’un puissant rouge écarlate.

Mais il serait injuste d’évoquer l’aura de The Handmaid’s Tale, sans parler de sa sœur jumelle, son miroir hollywoodien : Big Little Lies. Si ce drame au prestigieux casting a été régulièrement comparé à Desperate Housewives, pour ses intrigues remplies de suspense et ses personnages féminins badass, elle a surtout permis à des millions de femmes à travers le monde de se sentir vues, entendues, écoutées. The Handmaid’s Tale nous a ainsi invitées à la rébellion, tandis que Big Little Lies a réparé nos âmes brisées au passage. C’est ce qu’on appelle un duo de choc.

Yellowstone sur Paramount+ puis sur Netflix (2018)

Des ranchs à perte de vue, des cowboys qui ne reculent devant rien pour protéger leurs terres et des propriétaires véreux qui menacent de tout détruire sur leur passage : sur le papier, Yellowstone aurait pu tomber dans l’oubli. Sauf qu’elle est devenue l’une des séries américaines les plus suivies de ces dernières années, ouvrant la porte à un véritable empire : celui de Taylor Sheridan.

Le showrunner a ainsi développé un immense univers, complété par des spin-offs tout aussi populaires, comme 1883 ou 1923. Au passage, Yellowstone a même permis au genre du western, jusque-là peu exploré sur le petit écran, de bénéficier d’un regain d’intérêt de la part du public. Bien joué, Taylor Sheridan.

The Haunting of Hill House sur Netflix (2018)

Le genre de l’horreur a toujours été l’occasion de faire passer des émotions, de raconter des blessures plus profondes et de nous toucher en plein coeur. Ça, les cinéphiles le savaient déjà bien. Mais sur le petit écran, les séries du genre ne bénéficiaient malheureusement jamais de la lumière qu’elles méritaient, étant généralement considérées comme des productions de second rang. Il a donc fallu attendre le succès de The Haunting of Hill House, en 2018, pour que l’évidence puisse être mise au grand jour : oui, l’horreur peut nous faire pleurer à chaudes larmes.

La création de Mike Flanagan, qui l’a imposé comme un showrunner à suivre absolument, nous a ainsi glacés de peur, tout en abordant nos traumas avec délicatesse. Deuil, addictions, suicide, santé mentale, liens familiaux… The Haunting of Hill House n’hésite pas à bousculer nos habitudes de spectateurs, pour mieux nous envelopper d’un cocon étonnemment réconfortant. L’une des plus belles séries du catalogue Netflix, tous genres confondus, sans aucune hésitation.

WandaVision sur Disney+ (2021)

Alors que le multiverse venait d’atteindre un point de non-retour dans le Marvel Cinematic Universe, avec la sortie d’Avengers : Infinity War, puis d’Endgame, l’avenir de Marvel semblait incertain : comment la firme américaine allait-elle pouvoir frapper encore plus fort ? Et bien en investissant le domaine des séries, tout simplement.

En 2021, WandaVision surprenait ainsi tous les fans des comics, en débutant comme une sitcom en noir et blanc, située dans les années 1950. Loin des petites habitudes humoristiques et bourrées d’action de Marvel, la série a pourtant dévoilé un aspect plus méconnu : l’émotion. Centrée sur les deuils et les traumas de la Sorcière Rouge, WandaVision nous a montré que Marvel pouvait toujours prendre des risques, en nous offrant l’une de ses plus belles créations, tous médias confondus. À compléter évidemment par sa double maléfique : l’excellente Agatha All Along, sortie en 2024.

Arcane sur Netflix (2021)

Souvenez-vous : en 2021, les fans de jeux vidéo devaient se contenter de miettes sur le petit écran. Les adaptations sont alors, au mieux, oubliables, au pire, médiocres. Quand soudain, un phare a surgi de l’obscurité, pour montrer la voie à ses successeurs : Arcane.

Dans la lignée de cette adaptation très libre de League of Legends, animée par le studio français Fortiche, se trouve aussi une autre série incontournable : The Last of Us, évidemment. Dès ses débuts sur HBO Max, en 2023, cette transposition du jeu de Naughty Dog à l’écran a été saluée pour ses partis-pris narratifs audacieux, mais aussi son casting impeccable, à commencer par Pedro Pascal et Bella Ramsey dans les rôles principaux. La preuve que les jeux vidéo ont bel et bien leur place à l’écran, pour peu qu’on leur donne tout le budget et la visibilité nécessaires.

Les 10 mentions honorables de cette sélection

Il a évidemment été extrêmement difficile de faire un choix parmi les milliers de séries qui ont débarqué sur nos écrans, depuis 2015. Pour prolonger le plaisir, voici donc les 10 productions qui ont failli entrer dans cette sélection, et qui ont aussi posé leur marque indélébile dans l’histoire de la télévision :

  1. Sense8 sur Netflix (2015), qui a mis fin à l’El Dorado que représentait Netflix pour nous confronter à la dure réalité : leurs séries, aussi, peuvent être annulées sans sommation ;
  2. This is Us sur Disney+ et Prime Video (2016), qui a permis de prouver que les drames familiaux à l’ancienne n’étaient pas morts et qu’ils pouvaient continuer de passionner des millions de fans, chaque semaine ;
  3. The OA sur Netflix (2016), qui a relancé l’amour du public pour les séries héritées de Lost. Citons également le labyrinthe proposé par Dark (2017), toujours sur Netflix, ainsi que la tornade de mystères provoquée par Severance sur Apple TV+, depuis 2022 ;
  4. Succession sur OCS puis HBO Max (2018), qui a démontré à quel point les riches pouvaient être insupportables et qui a permis au monde entier de relativiser sur ses propres relations familiales ;
  5. Dans leur regard sur Netflix (2019), qui a lancé la mode des mini-séries inspirées de faits réels sur Netflix, permettant à des pépites unanimement saluées comme Unbelievable ou Adolescence de voir le jour ;
  6. Ted Lasso sur Apple TV (2020), qui a imposé Apple TV comme une plateforme de streaming à suivre et qui a érigé la bienveillance au rang d’art ;
  7. Squid Game sur Netflix (2021), qui a déclenché un véritable phénomène partout dans le monde, presque équivalent à celui de Game of Thrones, tout en imposant les dramas coréens comme une évidence ;
  8. Andor sur Disney+ (2022), qui a définitivement prouvé que l’univers Star Wars avait sa place à la télévision, tout en déroulant un propos politique absolument essentiel ;
  9. Heartstopper sur Netflix (2022), qui a démontré qu’il était encore possible de renouveler le genre des séries adolescentes, tout en douceur, et qui a posé de nombreuses pierres à l’édifice de la représentation des minorités à l’écran ;
  10. Bref, saison 2 sur Disney+ (2025), le retour surprise qui a transformé une pastille humoristique des années 2010 en une série réparatrice, autour du deuil et des relations amoureuses toxiques.
Comparatif svod // Source : Montage Numerama
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