Dix ans. Numerama, version Humanoid, a 10 ans. Et en 10 ans, il s’en passe des choses, surtout dans un monde aussi mouvementé et riche que celui des jeux vidéo. À l’occasion du bel anniversaire de votre média préféré, on a choisi dix événements gaming qui ont rythmé cette décennie. Ils peuvent prendre la forme d’un jeu vidéo incontournable, d’un phénomène durable ou encore d’un flop retentissant.
10 événements jeux vidéo qui ont animé les 10 ans de Numerama
2016 — La sortie de Pokémon Go
Je déteste les gens qui jouent à Pokémon Go. Ou, plutôt, devrais-je dire, je déteste mes amis qui jouent et/ou ont joué à Pokémon Go. Je me souviens des ravages de cette application à son lancement : « Viens, on passe par là, il y a un truc que je n’ai pas. » Nos balades se terminaient en détours incessants, dictés par leur addiction compréhensible : Pokémon Go permet de capturer des Pokémon dans la vraie vie. Quand on a été biberonné aux jeux vidéo et aux dessins animés de cette saga culte, voir un tel rêve prendre vie est une opportunité qu’on ne peut pas refuser. Les développeurs avaient vu juste.
2017 — Le lancement de la Nintendo Switch
La Nintendo Switch est un véritable cas d’école. Et qui sait ce que serait devenu le célèbre constructeur japonais avec un nouvel échec retentissant (comme la Wii U) ? Le fait est que la Switch a séduit sitôt sa révélation. Le message était clair tout de suite, quand la présentation de la Wii U engendrait beaucoup trop de questions pour si peu de réponses. Avec la Switch, Nintendo propose un concept fort, repris par la Switch 2 : une console portable qui peut devenir une console de salon, et vice-versa. C’est alors devenu l’autoroute du succès, en dépit de limites techniques vite évidentes. Et la Switch pourrait bientôt devenir la console la plus vendue de l’histoire.
2017 — Le plébiscite autour de The Legend of Zelda: Breath of the Wild
La Nintendo Switch est intimement liée à The Legend of Zelda: Breath of the Wild. Pas uniquement parce qu’il s’agit du jeu de lancement (le seul, diront les trolls, et ils auront raison). Cette épopée de Link redéfinit totalement l’idée que l’on se fait de l’exploration d’un monde ouvert, avec une liberté totale et un plaisir absolu à se perdre dans des environnements plus riches qu’il n’y paraît. On en connaît qui ont plié l’aventure en 25 heures, quand d’autres ont dépassé la centaine d’heures sans même penser à aller battre le boss de fin. Le pire ? Nintendo est parvenu à se réinventer suffisamment dans une suite directe, intitulée The Legend of Zelda: Tears of the Kingdom.
Points forts
- Un Zelda géant au format poche (façon de parler)
- Une richesse assez folle dans l’exploration
- Une aventure exigeante
Points faibles
- Techniquement décevant (surtout sur la télé)
- Un poil de déséquilibre dans les combats
- 350 € pour un jeu, ça fait cher la console
2017 — Fortnite, le nouveau RS
Fortnite n’est pas du tout le premier jeu du genre Battle Royale. Bien avant lui, PUBG explosait déjà les compteurs — et même H1Z1: King of the Kill, si l’on veut remonter aux origines. Mais Fortnite a fait évoluer le concept dans une toute nouvelle ère, en devenant carrément une plateforme de divertissement. Concerts, diffusions de film, partenariats à n’en plus finir, jeu Lego intégré, outil de création communautaire… : Fortnite est un jeu-somme, avec ses casseroles certes (sa monétisation), mais aussi ses immenses coups d’éclat médiatiques. Un modèle de jeu-service.
2019 — Le gâchis Stadia
On a cru en Stadia. Quand je dis on, je parle de mon collègue Julien Cadot, et moi-même. On avait même précommandé le pack Fondateur pour flex dans un futur où Google aurait gagné et où on aurait pu dire, « Nous étions là dès le début ». Sauf que Google, comme à son habitude, a tout gâché. La promesse — cliquer sur une vidéo YouTube pour lancer le jeu qu’on était en train de regarder, sans friction — s’est transformée en un business model bancal et une stratégie éditoriale complètement hors-sujet. La technologie était pourtant là, les grands noms du jeu vidéo aussi. Mais Google a confondu vitesse et précipitation, et a préféré débrancher le service au bout de quelques années. RIP.
2020 — Le phénomène Among Us (covid, épisode 1)
Drôle d’année que 2020. Une pandémie a forcé le monde à se confiner, c’est-à-dire à rester chez soi, avec peu de perspectives d’en sortir. Une tragédie pour beaucoup, une aubaine, voire un immense tremplin pour d’autres. Among Us, passé totalement inaperçu à sa sortie en 2018, est soudainement devenu « le jeu du confinement », grâce à des règles simples et universelles — et grâce à la vitrine Twitch. Among Us repose ainsi sur la sociabilisation, rappelant des jeux de société populaires comme le Loup-Garou. Le but est clair : trouver le saboteur de son équipage. À une époque où on ne voyait plus grand monde, c’était un bon moyen de garder des liens humains.
2020 — La pénurie de PS5 (covid, épisode 2)
Autre impact de la crise du covid : la pénurie de composants électroniques, qui ont pénalisé nombre de multinationales. Manque de bol pour Sony, qui lance, en novembre 2020, la tant attendue PlayStation 5. La sortie s’est transformée en ruée vers l’or, pour ne pas dire en calvaire. Pendant de longs mois, pour mettre la main dessus, il fallait être chanceux et/ou s’inscrire sur d’interminables files d’attente. Ou encore payer très cher auprès d’un scalper. Notez que Microsoft a subi le même sort avec la Xbox Series S et la Xbox Series X, avec une popularité moindre.
2020 — Le flop Cyberpunk 2077
C’est peu dire que Cyberpunk 2077 fut attendu comme le Messie. CD Projekt Red, porté par le succès immense et mérité de The Witcher 3: Wild Hunt, a créé une hype immense autour de ce projet se situant dans un nouvel univers. La douche n’en fut que plus glacée à la sortie. Le studio polonais a fait le choix de proposer son RPG hyper ambitieux sur des consoles vieillissantes — la PS4 et la Xbox One –, et ce fut une grave erreur. Elles n’avaient plus les épaules assez solides pour assumer les ambitions techniques de Cyberpunk 2077, ce que CD Projekt Red avait pris soin de cacher. À l’arrivée, le tollé fut suffisamment retentissant pour que Sony retire le jeu de la vente sur le PlayStation Store. Depuis, il y a eu rédemption.
Points forts
- La ville de Night City
- Les éléments de jeu de rôle
- Un côté très immersif
Points faibles
- Encore beaucoup de bugs
- Une IA trop approximative
- Un gameplay parfois trop classique
2022 — La consécration Elden Ring
Elden Ring est la consécration d’une formule longtemps réservée à celles et ceux qui étaient prêts à pousser très loin le curseur de la résilience (les Dark Souls, qui contaminent tellement de jeux désormais). D’ailleurs, on ne pensait pas qu’elle pourrait s’épanouir de manière aussi évidente dans un immense monde ouvert. FromSoftware est parvenu à universaliser son gameplay exigeant, puisque cette structure permet de fuir un obstacle si on ne parvient pas à le surpasser. Et, comme The Legend of Zelda: Breath of the Wild avant lui, ses environnements sont hyper riches. D’eux sont nées d’incroyables histoires, comme celle de Let Me Solo Her.
Points forts
- Dark Souls, encore réinventé
- Un incroyable potentiel d’exploration
- Gameplay toujours exigeant et épanouissant
Points faibles
- Intrigue (volontairement) en retrait
- Coop limité
- Vous avez pensé à notre vie sociale ?
2022 — Le rachat d’Activision Blizzard
Le rachat d’Activision Blizzard par Microsoft peut être comparé à un véritable séisme financier. Pour près de 77 milliards de dollars (oui, oui, milliards, pas millions), l’une des plus grandes multinationales au monde met donc la main sur l’un des plus grands éditeurs de jeux vidéo au monde. Concrètement, Microsoft a ajouté à son catalogue des licences phares et juteuses comme Candy Crush, Call of Duty, Warcraft ou encore Diablo. Cette opération, qui a nécessité de longs mois d’enquêtes avant d’être validée, a surtout confirmé le changement de statut de la marque Xbox, plus que jamais devenue multiplateforme.
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