C’est indéniablement la refonte technique la plus ambitieuse que Numerama vient de vivre depuis ses débuts, en 2002. Depuis le 8 décembre 2021, un tout nouveau site a été mis en place, avec d’importantes évolutions en coulisses, mais aussi sur la devanture. De nouvelles pages thématiques (Explorer, Produit, Vidéo), un habillage repensé, une direction artistique renouvelée, une intégration plus poussée pour Vroom et Cyberguerre… Et, oh, un mode sombre.
Les évolutions peuvent ne pas sembler spectaculaires pour qui a un regard très extérieur, mais les transformations pour le site sont considérables pour ses futurs développements. Ces changements facilitent la mise en place de nouveaux formats, la lecture sur mobile — qui est largement majoritaire –, et la flexibilité du site, pour qu’il aborde la décennie 2020 avec sérénité.
En fait, même le logo a changé : les lettres imbriquées N et U qui symbolisent Numerama ont aujourd’hui une forme beaucoup plus douce, beaucoup plus ronde. Quant à la couleur orange, présente du site depuis des années, elle est toujours là, mais davantage par petites touches, et non plus pas de vastes aplats. Et surtout, c’est une teinte d’orange un peu différente qui a été retenue.
Finalement, on pourrait dire qu’il n’y a bien que le titre qui n’a pas bougé. En 2021, Numerama est resté Numerama et ça sera encore le cas pour les années à venir. Or, avec la sortie du nouveau site, l’occasion est belle pour s’autoriser un petit écart dans la saga des « noms de la tech » pour se livrer n récit quelque peu différent des autres.
En effet, ce hors-série que nous vous proposons est l’occasion de donner un coup de projecteur sur l’origin story du nom de Numerama.
D’où vient le nom de Numerama ?
Avant Numerama, il y avait Ratiatum
Pour comprendre d’où vient Numerama, il faut d’abord se plonger dans son histoire. Le site voit le jour en mars 2002 lorsque Guillaume Champeau, fondateur du site et rédacteur en chef jusqu’en 2016, enregistre le nom de domaine ratiatum.com. Un nom curieux de prime abord, car il n’a pas grand-chose à voir avec Numerama. Et pour cause : le site porte le nom de la cité antique de Ratiatum, située en Loire-Atlantique !
Pourquoi diable un tel choix ? Pourquoi un site sur l’actualité numérique portait-il le nom d’une cité gallo-romaine occupée par les Pictons, un peuple gaulois, alors qu’il ne traitait ni d’archéologie, ni d’histoire antique, ni de tourisme breton ? La réponse est en fait toute simple : c’est parce que Guillaume vivait alors à Rezé, commune qui se trouve sur l’emplacement de Ratiatum.
À l’époque, la ligne éditoriale du site était centrée sur l’actualité des échanges et des réseaux en pair à pair (P2P), comme eMule, Kazaa, Napster ou bien BitTorrent. Le site s’intéressait aux enjeux socio-économiques et juridiques de ces nouvelles formes de coopération, en particulier pour la propriété intellectuelle, qui était de fait remise en cause par des partages non marchands hors de tout cadre légal. Le fameux piratage.
Numerama entre en scène
Mais au printemps 2008, décision est prise de renommer le site.
Trois raisons l’expliquent : d’abord, le site se professionnalise. Il convient donc de se détacher de l’histoire personnelle de son fondateur. Ensuite, la ligne éditoriale s’élargit. On parle encore de peer-to-peer, mais plus seulement : les implications du numérique dans la société prennent désormais une place centrale. Enfin, il s’agit aussi de tenir compte de l’évolution des usages avec, notamment, l’émergence du streaming.
En clair, la mode du P2P était en train de passer et il fallait en tenir compte.
Pour traduire ce triple changement, Ratiatum devient alors Numerama. Il s’agit d’un nom composé à partir de « numérique » et « hórama », terme issu du grec ancien (ὅραμα) qui signifie « vision ». En clair, le site entend proposer une vision du numérique, en réfléchissant sur ce que cette révolution peut induire sur la société, l’économie, les comportements et les droits et libertés des individus.
Dans le même temps, le site subit plusieurs refontes techniques — même si, du temps de Ratiatum, il y a d’innombrables mises à jour, souvent petites, parfois grandes, qui ont transformé l’organisation des pages, et notamment de l’accueil. On peut identifier trois temps : un premier design des débuts de Numerama jusqu’en 2014, un deuxième jusqu’en 2015 et le troisième, qui a perduré jusqu’en 2021.
Bien sûr, les plus lettrés d’entre vous tiqueront sans doute à l’idée d’associer une racine grecque (hórama) à une racine latine (le mot « numérique » vient du latin « numerus », qui veut dire « nombre »). Mais cet assemblage improbable, qui peut sembler être une faiblesse étymologique, est aussi une manière de donner du sens à un projet, de l’expliciter — de la même façon qu’un néologisme, en somme.
Il n’a pas été simple de trouver ce nom. En fait, Numerama a même été « crowdsourcé » avec d’autres internautes, puisque c’est au fil de divers échanges sur Twitter que l’identité définitive a été choisie, à partir des bases qu’avait fixées Guillaume Champeau. Ce qui a aussi joué, c’est la disponibilité du côté des noms de domaine. Car il fallait que l’URL fasse écho au titre du site, forcément.
Depuis ce tournant de 2008, Numerama a poursuivi son chemin. Certains s’en sont allés. D’autres ont rejoint l’aventure. En 2015, Numerama a rallié le groupe Humanoid et ses effectifs se sont considérablement étoffés : aujourd’hui, le média emploie une dizaine journalistes et vidéastes professionnels à plein temps. Et tout comme à l’époque, la ligne éditoriale du site s’est ajustée aux nouveaux enjeux de notre époque, qu’il s’agisse de l’environnement, des transports ou des sciences, questionnant encore et toujours ce que nous amène le futur.
Et non, cela ne s’écrit pas Numérama.
L’histoire du site Numerama, en quelques images
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