Les premiers retours sur la version Switch de Red Dead Redemption sont un peu trop élogieux, compte tenu de la nature du projet. Faut-il vraiment applaudir le fait qu’un jeu paru en 2009 tourne impeccablement bien sur une console sortie en 2017 ? Qui plus est, un jeu vendu 50 €.

« Un portage impressionnant », écrit IGN. « L’un des jeux les mieux optimisés de la Switch », indique InfinityBesk. « La Switch est capable de faire tourner des open world de qualité », affirme JeuxActu (qui a oublié les deux Zelda, visiblement). Red Dead Redemption est donc désormais disponible sur Nintendo Switch et les retours sont incroyablement dithyrambiques. Il n’y a pourtant pas de quoi faire les surpris. Pire, le résultat contraire aurait constitué un sacré aveu d’échec pour la Nintendo Switch.

Red Dead Redemption est sorti en 2010 sur PlayStation 3 et Xbox 360, deux consoles qui datent respectivement de 2006 et 2005. Dans quel monde aurait-on pu croire que la Switch, commercialisée depuis 2017, serait incapable d’offrir des performances satisfaisantes ? On parle d’un jeu, certes impressionnant à l’époque, qui fête ses 13 ans cette année. Voir un tel concert d’éloges a de quoi laisser perplexe et ne fait finalement que rappeler les doutes concernant la capacité de la Switch à procurer une puissance suffisante pour des jeux plus ambitieux.

Red Dead Redemption // Source : Rockstar Games
Red Dead Redemption. // Source : Rockstar Games

Incroyable : Red Dead Redemption est 100 % jouable sur Nintendo Switch

Il existe bien évidemment une jurisprudence susceptible d’expliquer cet étonnement général, qu’on pourrait attribuer à l’aura des productions de Rockstar Games (et à la couverture médiatique qu’elle impose). Il y a quelques années, CD Projekt Red s’est lancé dans un vaste pari : porter The Witcher 3: Wild Hunt sur Nintendo Switch. Avec le résultat qu’on connaît : derrière une initiative louable (proposer l’un des meilleurs jeux de ces dernières années à un nouveau public), la réalité a fini par rattraper les développeurs. Sur Switch, le RPG culte n’est pas ce qu’on pourrait appeler une expérience confortable.

Mais, il y a une différence de taille entre The Witcher 3: Wild Hunt et Red Dead Redemption : plusieurs années (5 ans) et une génération entière (The Witcher 3 est sorti sur PS4 et Xbox One), séparent les deux titres. Les problématiques de portage n’étaient donc pas tout à fait les mêmes, avec des contraintes techniques bien plus élevées pour le jeu le plus récent. On peut se satisfaire de voir Red Dead Redemption tourner impeccablement sur Switch (avec tous les avantages du mode nomade), en aucun cas faire les surpris. D’ailleurs, en 2017, la console était à son aise avec Skyrim, qui date de 2011 (soit la même période que Red Dead Redemption).

Cette comparaison vidéo vous donnera une idée du rendu sur Switch (où on voit que la version Xbox reste un cran au-dessus, grâce à la rétrocompatibilité) :

D’autant que les qualités espérées de cette version, qui n’est ni une remasterisation, ni un remake, ne sauraient occulter le principal souci de cette ressortie de Red Dead Redemption : le prix. Rockstar Games ose demander 50 € pour ce jeu qui a dépassé le cap des 10 ans d’existence, sans amélioration substantielle et, pire, avec des choses en moins (le mode multijoueur). Mais, il paraît que cela reste un « bon rapport qualité/prix ».

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