C’est un terme qu’on entend de plus en plus : influenceur. Si la définition de ce nouveau métier peut paraitre évidente, il existe cependant de nombreuses nuances et particularités à prendre en compte.

Sur les réseaux sociaux, ils sont partout : les influenceurs. Mot vague utilisé à tout-va pour décrire beaucoup de pratiques différentes, le terme influenceur est souvent associé à une idée préconçue, celle d’une ancienne star de télé-réalité vivant à Dubaï. Il existe des influenceurs qui correspondent à cette définition, mais ce ne sont qu’une minorité.

Qu’est-ce qu’un influenceur ?

Un influenceur est une personne créant du contenu sur Internet, qui bénéficie d’une certaine notoriété, et a donc un pouvoir d’influence sur ses abonnés. La notion de notoriété peut être large : il peut s’agir d’une star mondiale, ou bien d’une personnalité connue d’un secteur niche. Il n’y a pas un certain nombre d’abonnés à atteindre avant d’être considéré officiellement comme tel, mais il est généralement admis qu’il faut plusieurs centaines de milliers de followers avant de pouvoir vivre, à plein temps, de l’influence.

Quel est le but d’un influenceur ?

Les influenceurs utilisent régulièrement leur communauté sur les réseaux sociaux pour gagner de l’argent, grâce à des partenariats réalisés avec des marques, soit grâce aux salaires reversés par les plateformes pour leur activité.

Il n’y a pas qu’un seul réseau social qui est concerné : on peut être influenceur sur Instagram, mais aussi sur TikTok, sur YouTube, sur LinkedIn, et même sur Pinterest. Tous les réseaux sociaux ont leurs propres influenceurs.

Influenceur // Source : Canva
Influenceur, un métier de plus en plus populaire // Source : Canva

C’est quoi le métier d’influenceur ? Quelle définition ?

Officiellement, les influenceurs sont décrits par la loi sur l’influence en ligne comme « des personnes qui, contre rémunération ou avantages en nature mobilisent leur notoriété auprès de leur audience pour communiquer en ligne des contenus visant à faire la promotion, directement ou indirectement, de biens, de services ou d’une cause quelconque ».

En dehors de cet aspect financier, il n’y a pas de caractérisations strictes. Il est donc difficile de donner une définition précise des influenceurs. Il n’y a pas un nombre minimum d’abonnés à atteindre, ni une plateforme à privilégier en particulier, ni un type de contenus précis à produire. Il est également important de préciser que la loi, pour des besoins spécifiques, se concentre sur les influenceurs recevant des rémunérations de la part de marques pour en faire la promotion.

Cependant, beaucoup d’influenceurs ne rentrent pas dans cette logique financière : certains créateurs de contenus se contentent des revenus versés par les plateformes, ou des dons de leurs fans, pour survivre. Ils ne font pas forcément de placement de produits, mais ils sont, tout de même, considérés comme des influenceurs.

Les influenceurs d’Instagram

Instagram est le premier réseau social qui vient en tête lorsqu’on pense aux influenceurs. On imagine généralement d’anciens candidats de télé-réalité vivant à Dubaï, et proposant à leurs abonnés d’acheter des produits douteux. S’il ne s’agit pas des plus nombreux, ces influenceurs représentent une partie très visible des créateurs de contenus car ils comptent souvent plusieurs millions de fans.

Instagram reste, pour beaucoup, la plateforme de prédilection des influenceurs. On en trouve de toutes sortes et de tous les styles : des cuisiniers, des sportifs, des artistes, des spécialistes beauté, des influenceurs bon plan, des professionnels de l’élégance, ou encore des animaux devenus célèbres. C’est d’ailleurs sur cette plateforme que beaucoup de personnes désireuses de devenir influenceurs se lancent sur Instagram.

Les youtubeurs et les steamers

Les youtubeurs sont des influenceurs comme les autres, même si on pense rarement à eux en ces termes. Les youtubeurs sont surtout vus comme des créateurs de contenus — ce qu’ils sont. Il est cependant essentiel de prendre en compte leur immense popularité, qui fait d’eux de vrais influenceurs, capables d’infléchir des millions de personnes. Aux États-Unis, MrBeast, le vidéaste le plus suivi au monde, a une influence indéniable. En France, Squeezie, le youtubeur le plus suivi du pays, en est certainement le meilleur exemple : que ce soit des albums de musique, des BD, ou des compétitions sportives, tout ce qu’il fait est abondamment suivi par ses fans — au point où Amazon va lui consacrer un documentaire.

Il en va de même pour les steamers. Certains d’entre eux, à l’image de Zerator, sont suivis par d’énormes communautés de fans, et ils organisent des évènements de grande ampleur, comme le Z Event. À bien des niveaux, les steamers et les youtubeurs sont des stars et des influenceurs comme les autres.

Squeezie faisait partie des signataires de la tribune, jusqu'à ce qu'il retire sa participation // Source : YouTube / Squeezie
Squeezie, 1er youtubeur de France, est un influenceur // Source : YouTube / Squeezie

Les micros influenceurs et nanos influenceurs

Les micros influenceurs, ou nanos influenceurs, reflètent une partie émergente de l’influence : celle dite des « petits influenceurs ». Moins suivi que les autres, les micros ou nanos influenceurs sont tout de même devenus très importants pour des communautés très précises.

On trouve des micros influenceurs spécialisés dans les jouets, les plantes, les appareils électro-ménagers, ou dans un certain type très précis de contenus. Ils n’ont « que » quelques milliers de fans, mais étant donné qu’ils sont actifs au sein de petites communautés, la plupart du temps très soudées et dynamiques, ces micros influenceurs peuvent avoir un plus grand ascendant sur leurs abonnés — ce qui intéresse bien évidemment les marques.

Quelle loi encadre l’activité des influenceurs ?

Une nouvelle loi, promulguée au mois de juin 2023, lutte contre les pratiques commerciales trompeuses des influenceurs. Parmi les nouvelles mesures : un meilleur encadrement de la profession, l’interdiction de certaines promotions et la restriction des promotions sur certains thématiques (dont les crypto-monnaies, les NFT, et l’alcool), et l’obligation de déclarer lorsque les photos sont retouchées.

La loi a également mis en place un procédé pour que les influenceurs français ayant déménagé à Dubaï continuent de répondre à leur obligation de transparence depuis l’étranger.

La DGCCRF, la direction générale de la répression des fraudes, a également effectué des contrôles en début d’année 2023 pour voir si les influenceurs respectaient les anciennes règles. L’organisme a déjà émis plusieurs injonctions et amendes à l’encontre d’influenceurs qui n’avaient pas respecté les règles — et a affirmé que les contrôles allaient continuer.

Les problèmes des influenceurs

Les influenceurs ont été sous le feu de nombreuses critiques ces dernières années. Le rappeur Booba a notamment mené une virulente guerre en ligne contre les « influ-voleurs », menant parfois à des campagnes de cyber-harcèlement. Le rappeur et de nombreuses autres personnes reprochaient aux influenceurs d’avoir promu des arnaques auprès de leur communauté, dont des produits dangereux ou des procédures médicales interdites. Un collectif de victimes d’influenceur s’est d’ailleurs monté afin de faire entendre les reproches.

Des influenceurs épinglés par la DGCCRF pour pratiques commerciales trompeuses // Source : Montage Numerama
Des influenceurs épinglés par la DGCCRF pour pratiques commerciales trompeuses // Source : Montage Numerama

De nombreuses enquêtes sur les abus des influenceurs

Plusieurs enquêtes ont notamment montré que des influenceurs manquaient à leur obligation transparence en cas de publications payées. En janvier 2022, une enquête de Numerama avait démontré que près de 4 publicités sur 10 n’étaient pas correctement indiquées comme telle, et faisait état d’abus quotidiens. En mai 2023, la DGCCRF avait également trouvé que 60 % des influenceurs ne respectaient pas les règles et dissimulaient les pubs.

Quel est le rôle des agences d’influenceurs ?

De plus en plus d’influenceurs font appel à des agences. Ils s’agit d’entreprises qui s’occupent, à la place des créateurs de contenus, de gérer leurs contacts avec les marques, de négocier les salaires, de représenter les influenceurs dans certains cadres, et plus globalement, de servir d’interface entre les influenceurs et toutes les demandes qu’ils peuvent recevoir de l’extérieur. Depuis la signature de la loi sur l’influence en juin 2023, le rôle des agences a été renforcé et reconnu.

Signer avec une agence comprend parfois des risques. Nevaly, une agence de youtubeurs, a fait faillite, et conserve depuis plusieurs mois l’argent qu’elle devait verser à ses créateurs de contenu pour les campagnes publicitaires passées. Les youtubeurs se retrouvent ainsi sans aucun salaire depuis plusieurs mois, sans pouvoir y faire grand-chose étant donné qu’ils ne sont officiellement pas salariés de l’entreprise.

Combien gagnent les influenceurs sur Snapchat, Instagram, Youtube ou Twitch ?

Il n’y a pas de réponse à cette question, la rémunération d’un influenceur variant d’un créateur à l’autre et d’une plateforme à l’autre. Les plus modestes peinent à gagner leurs vies, quand d’autres sont devenus millionnaires grâce à leur contenu. Il est pour cela très difficile de faire une moyenne au niveau des salaires — surtout qu’il ne s’agit pas toujours de situation pérenne, et que les sommes peuvent aussi varier d’un mois à l’autre.

Qui paye un influenceur ?

Les influenceurs touchent leurs revenus de plusieurs personnes et entités. Dans le cas des influenceurs sur Snapchat, X (anciennement Twitter), YouTube, et Twitch, les plateformes reversent une partie du revenu des publicités avec les créateurs. Le pourcentage varie en fonction des réseaux sociaux, tout comme les seuils nécessaires à atteindre pour pouvoir prétendre à ces sommes d’argent.

Certains reçoivent également des dons, via des plateformes de soutien aux créateurs, telles que Tipeee, Patreon, et anciennement, uTip.

Enfin, d’autres reçoivent de l’argent grâce à des campagnes avec des marques et pour avoir fait la promotion de certains produits. Pour certains, cela représente la majorité de leurs revenus, mais il est encore une fois difficile de faire des généralités tant le métier et les profils des créateurs de contenus sont divers.

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