La justice commence à pousser les fournisseurs de VPN à agir pour empêcher l’accès des internautes à des sites bloqués en France. Avec comme objectif de contrer la possibilité de regarder du sport (comme des matchs de foot) sur des sites proposant du streaming pirate.

C’est l’extension du domaine de la lutte, mais appliquée cette fois aux VPN. Très conscients que les internautes utilisent aussi largement les réseaux privés virtuels (NordVPN, Surfshark, Cyberghost, etc.) pour accéder à des sites web spécialisés dans le streaming pirate de compétitions sportives, comme des matchs de football, les titulaires de droits ont ciblé les VPN.

C’est ce que L’Informé signale dans son édition du 15 mai 2025, en se faisant l’écho de la décision rendue par le tribunal judiciaire de Paris sur la demande formulée par Canal+ et la Ligue de football professionnel (LFP). Leur souhait ? Pousser les principaux fournisseurs de VPN à empêcher leurs clients de visiter des dizaines de sites pirates.

Le VPN, astuce pratique pour le piratage

Il est établi depuis longtemps que l’un des grands intérêts des VPN, pour les internautes, est de pouvoir accéder à des sites bloqués en France, parce qu’ils permettent de télécharger illégalement des contenus culturels (films, séries, jeux vidéo…) en évitant de se faire repérer par la Hadopi (devenue l’Arcom) et sa politique de riposte graduée.

Ces VPN sont aussi utilisés par les internautes pour contourner les règles des géants du streaming, tels Netflix ou Disney+, pour voir les parties du catalogue qui ne sont pas disponibles dans l’Hexagone (par exemple, les œuvres réservées au catalogue américain, ou pas encore sorties en raison de la chronologie des médias).

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Allons. On sait. // Source : Numerama

Évidemment, les fournisseurs de VPN savent bien qu’il s’agit là d’une des principales motivations qui conduisent les internautes à payer un forfait, mais c’est un usage qu’ils ne peuvent guère mettre en avant, pour éviter de se montrer complices du piratage ou du contournement du géoblocage et, donc, de certaines règles.

Reste que le sujet n’est jamais loin dans la communication des principaux VPN du marché. Ici, en mettant en avant une politique anti-censure, là, en vantant la qualité du streaming vidéo sur telle ou telle plateforme de SVOD et la possibilité d’échapper aux contraintes géographiques… sans oublier des besoins plus basiques, comme la protection de la vie privée.

Les FAI, les moteurs de recherche, les résolveurs…

Toujours est-il que l’offensive judiciaire de Canal+ et de la LFP cible non seulement NordVPN, Surfshark, Cyberghost, mais aussi ExpressVPN et Proton. Ces fournisseurs constituent les principaux acteurs du marché du VPN en France, avec PureVPN, VyprVPN et Mozilla VPN. En tout, il leur est demandé de bloquer à 200 sites de streaming pirate.

La neutralisation de ces sites via les VPN — à eux de déterminer le moyen le plus à même d’empêcher les visites — visent à préserver les droits qui régissent la diffusion de plusieurs grandes compétitions sportives liées au football (la Ligue 1, la Ligue 2, la Ligue des champions, la Premier League, le Trophée des Champions). Le rugby est aussi concerné (Top 14).

Ce jugement affectant les VPN est une première en France. Il illustre l’effort croissant des autorités et des ayants droits de muscler les moyens de lutte contre les sites pirates (en témoigne l’article L333-10 du Code du sport, de 2022) pour mobiliser au-delà des moteurs de recherche et des FAI, et rallier de gré ou de force les VPN ou encore les résolveurs DNS.

Il reste à voir quelle sera l’attitude des fournisseurs de VPN dans les jours et les semaines à venir. En début d’année, la perspective d’un départ de France avait été esquissée — un geste qu’avait concrétisé OpenDNS à l’été 2024, un résolveur DNS amené à participer à la lutte anti-piratage. Au risque de se couper de la clientèle française.

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