L’offre de VPN est absolument pléthorique. Une question, évidente, émerge quand on commence à s’intéresser à ce genre d’outils : pourquoi payer alors que de nombreux réseaux privés virtuels sont accessibles gratuitement ?

C’est une évidence de le dire, mais cela va mieux en le disant : la principale différence entre un VPN gratuit et un VPN payant est évidemment d’ordre économique. Dans un cas, vous ne payez pas. Dans l’autre, vous déboursez un montant fixe, variable selon les modalités de l’abonnement. Celui-ci est généralement de quelques euros, rarement plus.

Ceci posé, on vous épargnera l’antienne « si c’est gratuit, c’est vous le produit. » Cette phrase, sans cesse répétée pour critiquer le modèle économique de telle ou telle entreprise — comme Google –, est aussi mobilisée parfois contre certains prestataires de VPN. En l’occurrence, ceux qui sont gratuits, car la monétisation se fait autrement.

Mais au-delà de ces aspects, qu’est-ce qui différencie les VPN gratuits et leurs rivaux payants ? Pour vous donner déjà un embryon de réponse, tout va essentiellement dépendre de la raison pour laquelle vous utilisez ce genre de service. Les caractéristiques techniques et les fonctions varient également selon le profil de l’offre choisie.

Un VPN gratuit protège-t-il aussi bien mes données ?

C’est un élément qui est suffisamment bien illustré dans notre comparatif des meilleurs VPN du marché : l’abonnement n’est pas très onéreux. En règle générale, un abonnement de deux ans ne vous coûtera que quelques euros par mois, ce qui est supportable pour la plupart des foyers. Reste à toutefois trouver une raison de payer.

Il faut revenir au but d’un VPN. Un réseau privé virtuel est un outil qui vient se superposer à votre connexion Internet pour améliorer votre confidentialité en ligne ou vous accorder l’accès à des endroits du web indisponibles dans votre pays. C’est grâce à cette faculté, par exemple, que l’on peut accéder à des catalogues de streaming réservés à l’étranger.

Ici, deux visions s’opposent. D’une part, un VPN permet de mieux dissimuler ses traces (et pas de devenir totalement invisible). De l’autre, il permet de se divertir sans restriction.

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Il y a pléthore d’acteurs sur le marché des VPN. // Source : Numerama

Dès lors, les enjeux et le rapport de confiance qui lie l’utilisateur au service ne sont absolument pas identiques. Les internautes soucieux de leurs données personnelles sont particulièrement sensibles aux garanties que l’entreprise peut fournir sur la fiabilité du VPN et, surtout, et à la clarté et la solidité de sa politique de confidentialité — une certitude beaucoup moins évidente à obtenir dans le cas des services gratuits.

Cette réalité a évidemment ses exceptions, et en la matière, il faut faire du cas par cas. Par exemple, ProtonVPN, édité par Proton, entreprise suisse très sérieuse en matière de confidentialité et de souveraineté des données, distribue une version gratuite de son réseau privé virtuel. La plateforme jouit d’une excellente réputation et montre patte blanche, en publiant les codes sources de ses outils.

Il y a un élément à garder en tête : avec un VPN, les données sortantes de la connexion internet transitent l’infrastructure du fournisseur de service. Si un VPN payant a déjà son modèle économique en place, via les abonnements, un VPN gratuit doit trouver le sien. Or, il peut opter pour une monétisation consistant à récolter et revendre ces données. Cela, afin de payer la bande passante, les équipes, les serveurs, et ainsi de suite.

En d’autres termes : si vous cherchez un VPN pour votre confidentialité en ligne, un VPN gratuit n’est pas une option vraiment convenable.

Utiliser un VPN gratuit, est-ce que c’est sûr ?

L’intérêt d’un VPN réside en partie dans le chiffrement des données qui transitent par les serveurs. Fatalement, les services payants proposent la plupart du temps des technologies plus avancées que leurs équivalents gratuits. Autant l’écrire : vos données, encore elles, risquent d’être moins bien protégées avec ce type de service.

Un VPN, illustration. // Source : Numerama
Un VPN, illustration. // Source : Numerama

En allant plus loin, on remarque aussi que certaines fonctions comme le kill switch (qui coupe les connexions Internet si l’on n’est pas connecté à un VPN), les outils de protection contre les fuites DNS ou d’autres joyeusetés visant à renforcer d’autant plus la sécurité sont absentes des solutions gratuites.

Il y a moins d’incertitude avec un VPN payant qu’un VPN gratuit, hors cas très particuliers. Mais encore une fois, cela dépend de ce que vous comptez faire avec ! Les risques sont modérés si c’est pour regarder des séries avec un VPN bas de gamme. Vous risquez surtout de vous faire bannir de la plateforme de streaming si vous vous faites repérer.

En revanche, si vous vous en servez pour des activités plus sensibles, c’est un autre profil de risque que vous avez.

On pense aux lanceurs d’alerte, aux journalistes, aux avocats, aux activistes, entre autres. Cela étant dit, gare à ne pas placer une trop grande confiance dans un VPN, même payant. Si un État en a vraiment après vous, ce type d’outil pourrait ne pas suffire. Mais pour l’extrême majorité des particuliers, cela convient pour un usage au jour le jour.

Un VPN gratuit est-il aussi rapide qu’un VPN payant ?

Un VPN consiste à ajouter une couche de protection à votre connexion Internet et, quand on a affaire à un service sérieux, à un chiffrement de nos données.

Par conséquent, naviguer avec un VPN a une incidence lorsque l’on explore le web. Pour la plupart des services payants que nous avons testés chez Numerama, l’impact sur les performances est quasi nul. Les gros noms du secteur ont en effet particulièrement optimisé leurs algorithmes et leurs protocoles pour que ces surcouches ne gênent pas le surf.

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Même avec un VPN, votre vitesse de connexion ne devrait pas être trop affectée. Enfin, cela dépend du prestataire. // Source : Tookapic

Ce n’est pas la même limonade avec les solutions gratuites. Cela est dû en partie à des fonctionnalités et des optimisations absentes de ces services, mais aussi à des serveurs plus modestes, qui arrivent plus vite à saturation en fonction de leur popularité. Un serveur congestionné est un serveur qui a du mal à répondre aux requêtes qui lui sont soumises. Il peut donc y avoir une expérience de navigation dégradée, même si l’on dispose d’une bonne connexion Internet.

Aussi, même si un VPN gratuit peut convenir pour profiter des catalogues étrangers des plateformes de streaming, il faut aussi prendre en compte la rapidité dudit service. A-t-on vraiment envie de regarder sa série préférée en qualité standard (480p) à cause d’une connexion laborieuse, alors qu’on a tout le nécessaire à la maison pour profiter de la haute définition (1080p) ou même de l’ultra haute définition (4K) ?

Le support client des VPN gratuits

Enfin, il y a le sujet du support client. Rares sont les services gratuits qui ont les moyens d’avoir une équipée dédiée à ce pôle, ou même qui peuvent se permettre de sous-traiter la tâche à une entreprise spécialisée. Autrement dit : si vous rencontrez un problème avec un VPN gratuit, vous devrez dans la plupart des cas vous débrouiller.

L’immense majorité des services de VPN payants disposent au moins une adresse e-mail dédiée garantissant des réponses sous quelques jours au maximum. Les plus nantis offrent même un chat en ligne qui accélère encore les délais de traitement.

Un confort qui peut paraître inutile, mais qui, ajouté aux autres avantages détaillés précédemment, confortent l’idée qu’il vaut mieux songer à un VPN payant, si les finances le permettent.

La plupart des éditeurs de réseaux privés virtuels disposent d’une offre d’essai permettant d’éprouver le service. Une bonne occasion de vérifier que la liste des serveurs correspond à nos attentes, que la navigation est suffisamment rapide et que la politique de confidentialité du service s’aligne à nos valeurs.

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