Il était l’un des hackers les plus prolifiques et insaisissables de la scène cyber. Derrière le pseudonyme « Intelbrocker », se cachait donc Kai West, un Britannique de 25 ans, accusé d’une série d’attaques spectaculaires : fuites de données chez Europol, General Electric, Nokia, Pandabuy… La liste est longue, et les victimes, souvent des géants de la tech ou des institutions sensibles, se comptent par dizaines.
Le mode opératoire ? Exploitation de failles, compromission de comptes, élévation de privilèges, puis revente des données sur BreachForums, carrefour historique du marché de la donnée volée. IntelBroker n’en était pas un simple utilisateur : il a également administré le forum, orchestré les ventes, et se targuait d’avoir causé plus de 25 millions de dollars de préjudice à ses victimes. Son silence depuis février avait alimenté toutes les rumeurs autour de lui. Le voile est désormais levé.

Kai West encourt 50 ans de prison s’il est extradé vers les États-Unis


Dans un rapport de 15 pages, consultable en ligne depuis le 25 juin 2025, les autorités américaines retracent le fil d’une enquête de plusieurs années. On y retrouve des preuves accablantes : des comptes bitcoin associés à Kai West, des pièces d’identité, des traces de connexions entre ses comptes personnels et ses activités criminelles.
Le document détaille aussi le rôle central de West dans le groupe de hackers ouvertement raciste « CyberN[***] », ses liens directs avec la gestion de BreachForums, et la chronologie précise de plusieurs attaques majeures, dont l’exfiltration de données médicales, de bases clients ou de communications internes d’entreprise.
Kai West est actuellement détenu en France, tout comme quatre autres de ses compères arrêtés en juin 2025, mais les États-Unis ont officiellement demandé son extradition. La procédure est en cours : la justice française doit désormais statuer sur la demande américaine, ce qui peut prendre plusieurs semaines ou mois, selon les recours.
L’acte d’accusation retient quatre chefs : conspiration en vue de commettre des intrusions informatiques, fraude électronique, accès non autorisé à des systèmes protégés et conspiration pour fraude électronique. Chacun est passible de 5 à 20 ans de prison. Additionnées, ces peines pourraient envoyer le Britannique derrière les barreaux pour un total de 50 ans.
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