Elles représenteraient de 32 à 35 % des caméras de vidéosurveillance dans le monde et sont soupçonnées d’être des outils d’espionnage mondial. Les caméras du groupe chinois Hikvision étaient déjà dans le viseur des États-Unis, de l’Australie et du Royaume-Uni depuis plusieurs années, c’est désormais au tour du Canada de prendre des mesures drastiques contre le géant chinois.
Dans une déclaration, faite le 28 juin 2025, Mélanie Joly, ministre de l’Industrie, a estimé que la présence de Hikvision sur le sol canadien porterait « atteinte à la sécurité nationale ».
Des failles de sécurité et des risques d’espionnage
Dès 2022, les services secrets canadiens ont publié une alerte de sécurité à l’intention du gouvernement du Québec. Leur rapport mettait alors en garde contre la possibilité que les caméras Hikvision servent de plateformes de collecte de renseignements, autant pour la Chine que pour des acteurs malveillants.


En 2022, une filiale de Hikvision, Ezviz, a d’ailleurs été affectée par une faille majeure sur plus de 10 millions de caméras, permettant à des pirates de prendre le contrôle à distance des appareils, de voler des images ou de récupérer des mots de passe.
Les entreprises en cybersécurité rappellent régulièrement que ces équipements, s’ils ne sont pas correctement sécurisés, peuvent être exploités à distance par des hackers pour espionner des entreprises, des administrations, voire des citoyens.
Hikvision dans un engrenage géopolitique
Hikvision a vivement contesté la décision canadienne, la qualifiant d’« injuste » et de « dépourvue de fondement factuel ».
Selon l’entreprise chinoise, le gouvernement canadien a agi sous l’influence de tensions géopolitiques et d’un « préjugé injustifié » contre les entreprises chinoises, plutôt que sur la base d’une évaluation objective de la technologie.
Pour l’heure, à date du 30 juin 2025, le ministère chinois des Affaires étrangères n’a pas réagi publiquement à cette décision. Hikvision est régulièrement pointée du doigt pour sa proximité direct avec le gouvernement de Pékin. Sous la pression internationale, l’entreprise avait déjà dû renoncer ou suspendre certains contrats de surveillance massive de Ouïghours dans le Xinjiang.
Outre l’interdiction d’achat et d’utilisation de produits Hikvision dans l’ensemble des ministères, agences et sociétés d’État, le gouvernement canadien va vérifier l’ensemble de ses infrastructures pour s’assurer qu’aucun appareil de la marque ne reste en service.
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