Sur fond de cyberattaques et de conflit avec Israël, l’Iran fait face à une coupure quasi totale de son accès à Internet. Les conséquences d’une décision politique et stratégique des autorités iraniennes.

Il suffit de consulter les données d’IODA pour saisir l’ampleur du black-out en Iran : ce projet open-source, conçu pour surveiller en temps réel les pannes d’Internet à grande échelle, montre qu’en l’espace d’une heure, la connectivité du pays a chuté de 97 % le mercredi 18 juin 2025. Au moment où cet article est rédigé, la connexion reste quasi inexistante et les Iraniens demeurent coupés de tout accès à Internet.

Cet arrêt brutal est le fruit d’une décision politique, celle du ministère iranien des Communications. Il a imposé ces restrictions pour « prévenir les abus de l’ennemi » et faire face à une vague de cyberattaques attribuées à Israël.

Chute brutale de la connectivité internet, le 28 juin 2025 // Source : IODA
Chute brutale de la connectivité internet, le 18 juin 2025 // Source : IODA

Une coupure « temporaire » décidée par le gouvernement

Contrairement à certaines spéculations initiales, il ne s’agit donc pas d’une conséquence directe de frappes israéliennes sur les infrastructures, mais bien d’une décision politique des autorités iraniennes.

« Les mesures de restriction sont temporaires et visent à maintenir la stabilité du réseau face aux attaques ennemies », a déclaré la porte-parole du gouvernement, Fatemeh Mohajeran.

La coupure d’Internet intervient alors que des groupes de hackers pro-israéliens, notamment Gonjeshke Darande, ont revendiqué des attaques contre des infrastructures clés, dont la banque publique Sepah et la plateforme iranienne d’échange de cryptomonnaies Nobitex. Ces attaques auraient provoqué des pannes majeures, empêchant les clients de la banque d’accéder à leurs comptes ou d’effectuer des paiements, et menaçant même le fonctionnement des stations-service du pays, dépendantes notamment de la banque Sepah.

Vers un Internet national fermé

L’Iran a déjà eu recours à des coupures d’Internet lors de périodes de crise. Ce fut par exemple le cas en 2019 lors des manifestations nationales, mais la gravité et la durée de la coupure actuelle sont inédites depuis plusieurs années.

D’après The New-York Times, l’Iran cherche à basculer vers un « intranet » national, le N.I.N. (National Information Network), accessible uniquement à l’intérieur du pays et sous contrôle gouvernemental strict. Les VPN et autres outils de contournement de la censure sont également bloqués, rendant toute connexion à des services étrangers pratiquement impossible.

Cette coupure massive a des conséquences humaines immédiates et graves : des millions d’Iraniens se retrouvent privés d’accès à l’information, incapables de communiquer avec leurs proches ou de recevoir des alertes de sécurité en pleine période de tensions et de frappes.

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