Le dispositif est « un succès » d’après le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, interviewé dans la matinale de TF1 du 19 janvier. La voiture électrique à moins de 100 €/mois ne s’adresse pourtant qu’aux ménages avec un revenu fiscal de référence inférieur à 15 400 € et réalisant plus de 8 000 km par an pour aller au travail, des critères qui auraient pu sembler très restrictifs.
Alors que les premiers chiffres annonçaient le 8 janvier plus de 80 000 personnes intéressées par l’offre de leasing social, il y aurait en fait plus de 91 000, selon les dernières communications officielles. Sauf que seules 25 000 voitures électriques devaient être éligibles pour 2024, ce qui devrait créer quelques tensions. Face aux nombres de déçus potentiels, le ministre a voulu se montrer rassurant : « Nous sommes en train de regarder comment aller au-delà des 25 000 véhicules ». Mais comment ?
Ce n’est pas le financement de l’État qui coince
Le ministre Christophe Béchu a précisé que le gouvernement « regarde avec les constructeurs pour pouvoir faire 30 000, 35 000 ou 40 000 véhicules, pour répondre à la demande des français qui sont éligibles ». Ce n’est apparemment pas une question de budget de l’État, à écouter le ministre. Les fonds alloués à l’électrification du parc automobile servent à couvrir toutes les aides disponibles pour le contribuable, y compris le leasing social.
Cependant, cela pousse à se demander si le retard pris sur la publication du décret concernant le montant du bonus (annoncé à la baisse en décembre) et la prime à la conversion n’aurait pas un lien avec la situation actuelle. Soi-disant le gouvernement travaille sur les derniers arbitrages concernant l’éligibilité au bonus de certains scooters. Il ne serait pas si surprenant d’apprendre que le gouvernement joue la montre pour voir si une baisse plus conséquente du bonus (pour les ménages plus aisés), ne pourrait pas servir à alimenter les aides portées à 13 000 € dans le cadre du leasing social. On le saura bien assez tôt.
La décision dépendrait essentiellement des constructeurs
Stellantis (Peugeot, Citroën, Opel, Fiat, Jeep, etc.) a annoncé avoir mis sur la table 20 000 voitures électriques éligibles au leasing social. Celles-ci seraient déjà toutes commandées grâce aux portes ouvertes réalisées par le groupe en janvier pour toutes les marques. Les premiers modèles en leasing social auraient même été livrés dès le 18 janvier, selon Christophe Béchu.
Si Stellantis a proposé 20 000 voitures, on peut en déduire que Renault a été plus mesuré en ne prévoyant que 5 000 voitures « mon leasing électrique » pour 2024. C’est certainement auprès de Renault que le gouvernement va essayer d’augmenter le nombre de dossiers éligibles.
Un message apparemment déjà compris par le constructeur français, car Renault a indiqué dès vendredi 19 janvier que deux modèles supplémentaires venaient compléter Twingo et Mégane e-tech en leasing social. Il s’agit de la Zoé proposée à 100 €/mois et du Kangoo électrique à 150 €/mois.
Ces deux modèles ne sont pas les seuls à proposer une offre leasing social en décalage des premières annonces. La Nissan Leaf à 65 €/mois et le Huyndai Kona électrique à 95 €/mois viennent créer la surprise en entrant dans le jeu avec des offres particulièrement intéressantes.
Mais alors y en aura-t-il pour tout le monde ? Difficile de comprendre comment les dossiers d’aides vont être triés/acceptés. Si Stellantis a déjà quasiment fait le plein en une vingtaine de jours, qu’advient-il pour les modèles fraîchement ajoutés par Renault, Nissan et Hyundai ? Il y a encore quelques zones d’ombre dans ce dispositif.
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