Certaines voitures Tesla ne sont plus en odeur de sainteté dans les auto-écoles norvégiennes. En cause ? L’absence de comodos, qui peut pénaliser les candidats au permis de conduire dans certaines situations.

Trois des quatre voitures actuellement vendues par Tesla en Europe se distinguent par un point qui fait débat : l’absence de comodos. Pour activer les clignotants, il faut alors passer par des boutons accessibles sur le volant. En pratique, il y a de quoi être déboussolé au début et cette spécificité est en train de jouer un tour au constructeur américain. Comme l’indique Electrek dans un article publié le 3 janvier, les véhicules de la marque se font bannir des auto-écoles en Norvège, où la mobilité électrique est très populaire.

Jåhn Hansen Øyen, en charge de l’auto-école Harstad Traffic School, était à la recherche d’une nouvelle voiture 100 % électrique. Motivé par les retours de ses confrères sur le Model Y, il a opté pour la Model 3, récemment rafraîchie. Il s’est vite rendu compte d’un gros problème : « En testant la Model 3, j’ai perdu à la fois ma concentration et la direction dans les ronds-points. Ce n’est pas directement dangereux, mais il y a le risque de rouler sur les bords et les autres voitures s’il y a deux voies. » Pour celles et ceux qui doivent passer un examen, ce n’est pas l’idéal.

Le volant Yoke de la Tesla Model S Plaid // Source : Thomas Ancelle pour Numerama
Le volant Yoke de la Tesla Model S Plaid, sans comodo// Source : Thomas Ancelle pour Numerama

L’absence de comodos est préjudiciable pour Tesla

En Norvège, comme en France, il est nécessaire d’indiquer le moment où on quitte un rond-point, c’est-à-dire en activant le clignotant droit. Dans les faits, beaucoup d’automobilistes oublient mais, quand on passe le permis, c’est une règle à respecter si on ne veut pas se faire recaler. Avec des comodos, il n’y a aucun souci. Mais avec le choix de design de Tesla, c’est une autre paire de manches : durant nos divers essais avec la Model S ou la dernière Model 3, on a observé que l’absence de comodos impose une gymnastique moins évidente. « Notamment les changements de direction sur un rond-point serré. Quand le volant prend beaucoup d’angle, il est plus difficile de pas s’y perdre sur la position des boutons », écrivions-nous. C’est aussi une question d’habitude.

Jåhn Hansen Øyen n’est pas le seul à dénoncer l’absence de comodos. D’autres auto-écoles norvégiennes sont en phase avec ce qu’il pense et n’utiliseront pas de véhicules Tesla sans comodo (ce qui n’est pas le cas pour le Model Y, du moins pour le moment). C’est dommage quand on sait que le constructeur américain est très populaire dans le pays nordique, avec une vraie domination sur le marché depuis plusieurs années. Dans un tweet publié le 22 décembre 2022, il se vantait même : « Le Model Y vient de battre le record de ventes en Norvège, tenu par la Beetle depuis 1969. » On pourrait presque parler d’un paradoxe : d’un côté, les Norvégiens veulent rouler en Tesla, de l’autre, ils ne peuvent pas apprendre à rouler avec à cause de certains choix du constructeur.

Il faut quand même rappeler que Tesla est une entreprise américaine, qui pense donc d’abord ses voitures pour les routes américaines. Or, aux États-Unis, on ne peut pas dire que les ronds-points sont nombreux. Il y en avait environ 8 800 en 2021. En France, il y en aurait près de 43 000. Si on rapporte ces chiffres à la superficie des pays, la différence est encore plus immense. D’ailleurs, les conducteurs américains sont tellement peu habitués aux ronds-points que cela peut donner des situations cocasses :

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