Les Tesla Model 3 ou Model Y plaisent beaucoup à leurs propriétaires, notamment grâce à leurs différences avec le reste des véhicules du marché. Que manque-t-il aux autres constructeurs pour venir rivaliser avec la marque américaine ?

Les propriétaires de Tesla le savent bien, leurs voitures sont assez uniques par rapport à la concurrence. Il existe de nombreuses particularités — bonnes ou mauvaises —, qui rendent la possession d’une Tesla bien différente d’une voiture classique.

Nous allons ici revenir en détail sur ce qu’il manque aux autres marques pour rivaliser avec Tesla, tant sur le plan des technologies embarquées que sur l’agrément de conduite ou sur les délais avant de pouvoir prendre possession de sa nouvelle voiture.

Entre la clé sur téléphone, la réponse sous la pédale, le système d’infodivertissement ou encore l’intégration du réseau de recharge dans la navigation, examinons ce qui fait qu’une voiture de la firme d’Elon Musk se démarque du reste des véhicules actuellement disponibles.

La simplicité comme maître-mot

Si l’intérieur minimaliste d’une Tesla est un indice, le reste de l’expérience de conduite est là pour le confirmer. Rouler en Tesla est d’une simplicité déconcertante, que l’on se prend à apprécier.

Nous avions déjà détaillé certaines raisons qui font que les propriétaires de Tesla restent fidèles à la marque, et la simplicité d’utilisation en fait très probablement partie. Dans la quasi totalité des autres véhicules, l’expérience est incomparable, en commençant par le démarrage.

Cet acte que l’on peut considérer comme anodin donne en réalité le ton de l’expérience de conduite avec une Tesla : on entre dans la voiture, on met le pied sur le frein, et choisit si on veut aller en avant ou en arrière, et c’est tout. Si la clé avec entrée passive existe depuis des décennies sur le marché, force est de constater que ce que propose Tesla est encore à ce jour peu répandu.

Le poste de conduite d'une Tesla Model 3 // Source : Numerama/Bob Jouy
Le poste de conduite d’une Tesla Model 3 // Source : Numerama/Bob Jouy

Il n’y a ni bouton Start/Stop, ni message à l’écran à valider avant de pouvoir prendre la route. C’est une expérience tellement différente du reste des véhicules du marché que lorsqu’un propriétaire de Tesla est amené à conduire une autre marque pendant quelque temps, il n’est pas rare qu’il oublie d’éteindre la voiture par exemple (chose qui m’arrive plus souvent que ce que je n’oserais avouer).

En effet, tout comme le démarrage — qui n’en est en réalité pas un, puisqu’ouvrir une portière suffit à réveiller la voiture —, l’arrêt d’une Tesla est lui aussi automatique. Il faut et il suffit de quitter l’habitacle pour que la voiture s’endorme.

Enfin, en conduite, il n’y a ni palettes au volant, ni levier de vitesse pour contrôler le freinage régénératif par exemple, en appliquant une philosophie chère à Elon Musk : tout doit être automatisé, et aucun choix ne doit être laissé à l’utilisateur.

Malheureusement, toute cette automatisation est loin d’être parfaite, comme nous l’avons déjà rappelé à de nombreuses reprises. Cependant, entre la clé sur son smartphone (via l’application Tesla), l’absence de bouton ou de procédure pour démarrer, et la possibilité de quitter le véhicule sans avoir quoi que ce soit à faire pour qu’il s’éteigne rend l’expérience très satisfaisante.

Les Superchargeurs Tesla sont un exemple à suivre

Vous n’êtes probablement pas sans savoir qu’en 2023, de nombreux Superchargeurs Tesla sont ouverts à tous les véhicules. Que vous ayez une Tesla ou non, vous pouvez donc vous charger au même endroit, mais l’expérience est totalement différente pour les propriétaires de Tesla.

En substance, les conducteurs de Tesla n’ont qu’à se brancher en arrivant à une borne de Supercharge, et la charge va démarrer automatiquement sans autre formalité. La borne est connectée à internet, et authentifie le véhicule lorsqu’il est branché, pour démarrer la charge et facturer automatiquement le propriétaire du compte associé.

Kia en recharge au superchargeur // Source : Raphaelle Baut pour Numerama
Kia en recharge au superchargeur // Source : Raphaelle Baut pour Numerama

Pour les autres marques, il est nécessaire de passer par l’application Tesla une fois que le véhicule est branché. Il faut sélectionner la borne de recharge, valider ses informations de paiement, et enfin la charge démarre. Malheureusement, si vous êtes dans une zone sans réseau mobile, ou à l’étranger sans forfait adapté, il est donc impossible de débuter une charge avec un véhicule d’une autre marque.

Les autres opérateurs de recharge proposent divers moyens de paiement (carte RFID, carte bancaire, QR code à scanner, etc.), toutefois ce n’est pour le moment pas le cas de Tesla. Avec la nouvelle génération de Superchargeurs (V4), ça devrait évoluer dans le bon sens, mais pour le moment il faut bien avouer que l’expérience aux Superchargeurs est largement meilleure avec une Tesla.

Enfin, et c’est assez important pour être souligné, les Superchargeurs Tesla sont en ce moment les chargeurs rapides les moins chers du marché. En pratique, il faut parfois compter plus du double du prix pour se charger chez Ionity ou Totalenergies que chez Tesla.

Les grands rivaux de Tesla doivent donc être en capacité de proposer un expérience de charge rapide qui se rapproche de celle de Tesla sur son réseau pour tenter de convaincre une clientèle qui valorise l’expérience utilisateur.

Traverser l’Europe est un jeu d’enfant

Au cœur d’une voiture électrique doit se trouver un planificateur d’itinéraires digne de ce nom. Chez Tesla, c’est bel et bien le cas, avec ce que l’on peut considérer comme l’exemple à suivre encore en 2023.

Exemple de planification de trajet sur l’écran principal d’une Tesla Model Y Performance, par Bob JOUY

En cas de besoin de recharge, les arrêts aux Superchargeurs sont intégrés à l’itinéraire, avec une visualisation en temps réel de l’occupation du site, les éventuelles bornes en panne, les commodités à proximité, ou encore la durée estimée de la recharge.

Malheureusement pour les marques concurrentes, on ne retrouve nulle part une expérience unifiée de cette planification d’itinéraires. Tesla a l’avantage de posséder son propre réseau de recharge, et en profite comme il se doit.

Il est nécessaire que d’autres constructeurs imitent Tesla sur le plan des grands trajets, car pour le moment, cela reste l’exemple à suivre. Ce n’est pas parfait pour autant, toutefois son fonctionnement simpliste et sa fiabilité en font un gros avantage.

Un rapport prix/prestations qui est de haut niveau

Le temps des Tesla qui étaient réservées à une clientèle de niche pouvant mettre plus de 100 000 euros dans leur voiture est révolu. Aujourd’hui, les Tesla Model 3 comme Model Y s’échangent contre moins de 40 000 euros, et pour ce prix, ce sont d’excellentes voitures électriques qui n’ont pas beaucoup de rivales.

Pour faire simple, si l’on considère que les quatre piliers d’une voiture électrique sont l’autonomie, la consommation, la puissance de charge et le volume utile, il n’y a rien de mieux qu’une Tesla Model 3 ou Model Y dans leurs segments respectifs.

Certains véhicules électriques vont pouvoir rivaliser dans une ou deux catégories, mais aucune ne parvient à faire mieux sur les quatre. Aujourd’hui, la référence de la voiture électrique entre 35 000 et 45 000 euros est bel et bien une Tesla.

Il s’agirait donc pour les autres marques de parvenir à égaler Tesla, tout en proposant un tarif comparable. Et malheureusement pour elles, ça semble difficile.

Une capacité de production conséquente

Il fut une époque où l’on se moquait de Tesla pour son rythme de production riquiqui, et ses délais à rallonge. Tout ceci est bel et bien derrière nous. En effet, avec de quoi produire et livrer près de 2 000 000 de véhicules par an actuellement, Tesla fait figure d’exemple dans le monde des voitures électriques.

Tesla Gigafactory 3 // Source : Tesla
Tesla Gigafactory 3 // Source : Tesla

Il y a peu de concurrents qui peuvent se permettre d’offrir des délais comparables à ceux de Tesla, qui sont aujourd’hui de quelques semaines tout au plus. La plupart des autres constructeurs, que ce soit MG, Mercedes, BMW, Hyundai, Kia, Renault ou bien Peugeot demandent tous de longs mois avant de pouvoir prendre possession de son véhicule.

On remarque d’ailleurs sur les forums un certain agacement de nombreuses personnes ayant commandé une voiture électrique ailleurs, et qui préfèrent l’annuler au profit d’une Tesla. Depuis le début de l’année, où les tarifs ont considérablement été revus à la baisse, cette tendance semble même s’accélérer.

Un modèle où le logiciel est roi

Pour ceux qui aiment la technologie, une Tesla est bien souvent un excellent choix, tant l’interface et l’expérience utilisateur sont de haut niveau. De nombreux fabricants tentent bien d’imiter ce modèle, où les mises à jour logicielles à distances sont fréquentes et offrent de nouvelles fonctionnalités constamment, cependant personne ne parvient pour le moment à égaler Tesla à ce petit jeu (à part les nouveaux venus comme Rivian aux USA).

C’est aussi pourquoi les autres véhicules se reposent souvent sur une compatibilité Apple CarPlay/Android Auto, permettant de pallier le faible niveau du système d’infodivertissement. En face de ça, Tesla se permet d’intégrer Spotify, Apple Music et Tidal, tout en ayant en plus un navigateur Web et une application mobile bien plus complète que la concurrence.

Vous l’aurez compris, rivaliser avec Tesla en 2023 est très compliqué pour les constructeurs historiques, qui ont un virage conséquent à prendre pour ne pas se faire distancer irrémédiablement.

Les clients de Tesla sont fidèles, malgré les prises de positions controversées et les sorties de piste de son PDG Elon Musk. De plus, jusqu’à présent le constructeur américain ne fait pas appel à de la publicité, ce qui limite considérablement son impact auprès du grand public, contrairement aux Mercedes, Peugeot, Renault et consorts.

Espérons tout de même que la concurrence de Tesla se mette à la page, à la fois en proposant d’excellentes voitures pour un prix comparable, avec un réseau de recharge digne de ce nom et une capacité de production bien plus importante, mais aussi en développant considérablement la partie logicielle, qui ne peut plus être bâclée en 2023. Sans cette combinaison, il est impossible de rattraper Tesla compte tenu de la dynamique actuelle.

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