Le quadricycle électrique du constructeur suisse arrive en France cet été 2023. Le principal argument de vente de Micro est surprenant : la Microlino ne serait pas seulement une alternative à la voiture thermique, mais un concurrent direct… des voitures électriques. On l’a conduite.

Il faut se rendre à l’évidence : conduire une mini-voiture électrique blanche rend sympathique. Accompagnée de Thomas, vidéaste de Numerama, j’ai arpenté les rues parisiennes à bord de la nouvelle Microlino électrique, absorbant les sourires et compliments des passants et conducteurs arrêtés au feu rouge. C’était à n’y rien comprendre. Même lorsqu’on bloquait une porte de garage pour tourner quelques plans à l’arrêt, plusieurs voitures ont patiemment attendu qu’on bouge le véhicule, nous gratifiant même d’un salut de la main une fois libérés de leur parking. À Paris, des conducteurs parisiens m’ont souri.

C’est peut-être ça, l’effet Microlino. « C’est comme ça que les gens magnifiques doivent se sentir toute l’année, en fait », a analysé Thomas, tout aussi subjugué.

Le petit véhicule de Micro n’est pas officiellement une voiture, mais un objet roulant à 4 roues, électrique, qui peut aller jusqu’à 90 km/h, mais est interdit d’autoroutes françaises. La Microlino rentre dans la catégorie L7e (quadricycle lourd) et peut être conduite à partir de 16 ans, avec un permis spécifique.

Une portière unique qui s’ouvre par l’avant

De loin, on dirait une Fiat 500 remixée avec une capsule de lessive. La Microlino est minuscule (2,5m de long, mais surtout seulement 1,47m de large et 1,5m de haut) et sa carrosserie arrondie lui donne un look d’auto-tamponneuse, juste un peu trop stylée pour qu’on ait envie de l’amocher sur un circuit fermé.

La plus grande surprise, c’est son unique portière, qui s’ouvre sur le devant du véhicule, légèrement vers le haut. On s’extirpe donc par l’avant et non sur le côté, ce qui a de quoi être perturbant — j’ai plusieurs fois, mécaniquement, cherché la poignée de la porte à ma gauche. À l’inverse, j’ai régulièrement tâtonné pour trouver le frein à main à ma droite, alors qu’il est calé sur la gauche du siège (logique, pour faire un maximum de place aux deux passagers sur la banquette unique).

Microlino // Source : Thomas Ancelle pour Numerama
Oui, la Microlino s’ouvre par l’avant. // Source : Thomas Ancelle pour Numerama
Microlino // Source : Thomas Ancelle pour Numerama
L’arrière de la Microlino. // Source : Thomas Ancelle pour Numerama

Une fois assise à la place de la conductrice, il faut ensuite agripper une petite sangle pour rabattre la porte avant et fermer l’habitacle. Un conseil : mettez-vous à la place du passager pour réussir à atteindre la languette, puis fermer la porte.

Comme dans l’Ami Buggy — que nous avons aussi testée avec Thomas il y a peu — il n’y a pas d’autoradio, mais une enceinte à laquelle il faut se connecter en Bluetooth. Par contre, le tableau de bord est un peu plus fourni (vous me direz, ce n’est pas difficile, vu le niveau d’épuration de l’Ami…), avec même un écran horizontal connecté, intégré dans la barre de la portière avant. On y navigue très simplement pour activer la clim, mettre le chauffage ou changer la langue. Très basique, mais efficace.

Deux petits bémols après une heure de conduite : l’amplitude de braquage et le freinage sont tous les deux très durs. On a intérêt à ne pas avoir à piler au dernier moment, sinon, c’est le choc assuré.

Microlino // Source : Thomas Ancelle pour Numerama
Microlino // Source : Thomas Ancelle pour Numerama

20 000 euros pour ça ?

Bien sûr, il y a son prix, qui surprend : 20 000 euros en moyenne pour le véhicule (plus précisément : 17 990 €, 19 990 €, 21 990 € et 22 990 € selon les modèles), c’est énorme, pour une micro-voiture de ce gabarit.

Il est certain que le monde ne peut pas casser les prix comme Citroën avec son Ami — pour y arriver, le constructeur a d’ailleurs misé sur le plastique, le minimalisme et la débrouille. Cependant, Micro est ici à peine moins cher que les « vraies » voitures électriques d’entrée de gamme. Numerama listait récemment quatre voitures à moins de 25 000 euros (une fois le bonus écologique enlevé) qui sont sur le marché actuellement. D’autant plus que pour l’instant, la Microlino n’est pas éligible à un bonus plus élevé que 900 euros.

Microlino // Source : Thomas Ancelle pour Numerama
Ce n’est pas parce qu’on rentre dans le coffre, que c’est une trois places ;) // Source : Thomas Ancelle pour Numerama

Il n’empêche que le discours de Micro séduit : à quoi bon s’évertuer à construire d’immenses voitures 5 places qui continueront d’embouteiller les rues et encourager des usages d’un autre temps ? Le constructeur suisse l’a dit à la presse : il veut concurrencer les voitures électriques, pas les thermiques. Celles-ci vont de toute manière disparaître, à terme. La question est plutôt, sommes-nous obligés de chercher à les remplacer par des pâles copies, qui s’évertueront à essayer d’atteindre une autonomie fantasmée de 1 000 km, même si c’est parfaitement inutile ?

La Microlino veut être plus rapide et plus légère que les autres petites voitures électriques, pour garder une autonomie compétitive (entre 90 et 200 km), elle veut être plus spacieuse à l’intérieur et plus resserrée à l’extérieur, bref, elle veut exploser la concurrence sur le fond et sur la forme. Y arrivera-t-elle ?

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