Dans une lettre envoyée aux autorités financières, Twitter demande à ses investisseurs de valider l’offre de rachat d’Elon Musk. Le milliardaire, lui, est de plus en plus réticent.

L’économie est parfois fascinante. Vivement opposé à son rachat par Elon Musk mi-avril, Twitter serait désormais celui qui insiste pour que l’opération aille au bout, alors que le patron de Tesla et de SpaceX répète de partout qu’il ne veut plus de Twitter, qu’il suspecte de manipuler ses chiffres. Pourquoi un tel revirement ? Économiquement, Twitter ne risque pas de trouver aussi bien que 54,20 dollars par action promis par Elon Musk, surtout si le deal échoue. Le réseau social ne peut pas passer à côté de cette proposition.

Twitter demande à ses investisseurs de voter pour

Par le biais des autorités financières américaines, Twitter diffuse à ses investisseurs une lettre pour les inciter à voter en faveur de la proposition d’Elon Musk (impossible de connaître la date d’émission, mais elle a probablement été envoyée entre le 16 et le 18 mai). Signée par Parag Agrawal (le CEO) et Bret Taylor (le président du conseil d’administration), cette lettre dit que les investisseurs pourront prochainement voter pour ou contre l’offre de rachat. Après avoir examiné la proposition, Twitter dit :

  • qu’il a « déterminé que l’accord de fusion est souhaitable et que la fusion et les autres transactions envisagées par l’accord de fusion sont équitables, souhaitables et dans le meilleur intérêt de Twitter et de ses actionnaires »
  • qu’il a décidé « d’adopter et d’approuver l’accord de fusion, la fusion et les autres transactions envisagées par l’accord de fusion. »
La lettre de Twitter // Source : UNITED STATES SECURITIES AND EXCHANGE COMMISSION
La lettre de Twitter // Source : UNITED STATES SECURITIES AND EXCHANGE COMMISSION

Le conseil d’administration de Twitter recommande à l’unanimité de voter :

  • « POUR l’adoption de l’accord de fusion. »
  • « POUR » la rémunération qui sera ou pourra devenir payable par Twitter à ses cadres dirigeants nommés dans le cadre de la fusion. »
  • « POUR » l’ajournement de l’assemblée spéciale, de temps à autre, à une ou plusieurs dates ultérieures, si nécessaire ou approprié, pour solliciter des procurations supplémentaires s’il n’y a pas suffisamment de votes pour adopter l’accord de fusion au moment de l’assemblée spéciale. »

Concrètement, Twitter décide donc de ne pas rentrer dans la guerre d’égo d’Elon Musk et souhaite avancer même si le milliardaire dit ne plus vouloir de Twitter. Une drôle de manière de procéder, qui risque de créer de nouveaux différends. En obtenant l’accord des investisseurs, Twitter veut contraindre Elon Musk à aller au bout en forçant sa cession.

Pour rappel, Elon Musk propose 54,20 dollars par action, ce qui équivaut à approximativement 43 milliards de dollars. L’action Twitter s’échange actuellement autour des 36 dollars, ce qui prouve à quel point son offre est surévaluée (précisons qu’elle a bien chuté ces derniers jours, à cause des hésitations de Musk).

Elon Musk peut-il se retirer ?

Si les motivations de Twitter sont principalement économiques, celles d’Elon Musk le sont probablement tout autant. Le milliardaire a réalisé que ce rachat avait un impact négatif sur l’action Tesla et, depuis, tente de tirer Twitter vers le bas. Il indique de partout que Twitter ment en affirmant avoir 5 % de faux comptes et parie sur 20-50 %, sans aucune source pour le prouver. Son objectif est probablement de renégocier ou d’obtenir, légalement, une possibilité de se retirer (ce qui lui coûterait 1 milliard de dollars, de l’argent de poche pour lui). Elon Musk ne peut pas juste dire non, il s’est engagé.

Si Twitter obtient la validation de l’offre d’Elon Musk par ses investisseurs, alors il sera encore plus compliqué pour Elon Musk de renégocier un nouvel accord. Le feuilleton est probablement loin d’être terminé.

Nouveauté : Découvrez

La meilleure expérience de Numerama, sans publicité,
+ riche, + zen, + exclusive.

Découvrez Numerama+

Vous voulez tout savoir sur la mobilité de demain, des voitures électriques aux VAE ? Abonnez-vous dès maintenant à notre newsletter Watt Else !