Face à l’imminence de l’extinction de la 2G en France, le gouvernement n’a pas prévu d’intervenir pour la retarder ou l’empêcher. Voilà, en substance, la ligne qu’entend tenir l’exécutif sur ce dossier et qui vient d’être rappelée lors d’une réponse à une question écrite posée le 18 février 2025 par Karim Benbrahim, député de Loire-Atlantique.
Le parlementaire s’inquiétait particulièrement des conséquences de l’arrêt prochain de la 2G dans le pays alors que « près de huit millions d’équipements fonctionneraient encore actuellement sur ces réseaux », avançait-il. L’élu, sans remettre en cause la logique derrière cette disparition de la 2G, se faisait l’écho des acteurs l’utilisant encore, et désirant un sursis supplémentaire.
D’autant que les matériels en cause sont potentiellement sensibles, en tout cas liés à de « nombreux services essentiels pour la sécurité des citoyens », ajoutait-il. Et de mentionner pêle-mêle la téléassistance, la télésurveillance, les alarmes connectées, les équipements médicaux, les téléalarmes pour les ascenseurs et les services d’urgence des véhicules.

Quand surviendra la fin de la 2G et de la 3G en France ?
Selon le calendrier présentement fixé par les opérateurs, Orange a prévu de cesser son réseau 2G fin 2025 et son réseau 3G fin 2028 — un planning qui est toujours en vigueur sur son site web. De leur côté, SFR et Bouygues Telecom prévoient de couper la 2G fin 2026. Pour la 3G, Bouygues vise fin 2029 et SFR fin 2028.
S’il y a encore un peu de marge pour SFR et Bouygues, c’est donc surtout le réseau 2G d’Orange qui revêt un caractère d’urgence. Mais l’exécutif, par la voix du ministère de l’Industrie et de l’Énergie, a fait savoir qu’une action de sa part n’était pas prévue. C’est ce que reflète sa réponse, arrivée le 28 avril et remarquée sur Bluesky par l’avocat Alexandre Archambault.
Les systèmes et les clients reposant sur la 2G devraient agir sans tarder
Ainsi, le point central du gouvernement est le suivant : « si certains équipements peuvent fonctionner exclusivement sur la base des réseaux mobiles 2G et 3G, il appartient aux usagers et aux fournisseurs de services ou de matériel de prendre sans attendre les actions nécessaires pour anticiper ces fermetures et procéder au changement de ces équipements. »
En clair, c’est aux propriétaires des systèmes 2G concernés de se remuer, sur la base du planning fixé par les opérateurs. Même pour chose pour la clientèle potentiellement affectée. C’est d’autant plus de leur responsabilité que ces calendriers n’ont pas édité ces jours-ci : ils ont été dévoilés il y a maintenant plus de trois ans.
Cela fait donc plusieurs années que le sujet est sur la table. En outre, la France n’est pas un cas isolé. « Ces décisions d’extinction des anciennes technologies suivent une tendance mondiale », note le gouvernement. Dès 2017, par exemple, les opérateurs américains ont commencé à tuer leur réseau 2G. Idem au Japon ou au Canada.

En somme, c’est une trajectoire que l’on pouvait également anticiper avant la décision des opérateurs français, et en raison de l’arrivée à partir de 2020 de la 5G, qui a depuis progressé en France. Il est d’ailleurs prévu qu’en 2030, le réseau sera 100 % 5G. Les fréquences 2G libérées sont ensuite recyclées au profit de normes plus modernes.
Le gouvernement précise toutefois au sujet des véhicules équipés depuis 2018 du dispositif européen d’appel d’urgence dit ecall « que ces véhicules ont un dispositif fonctionnel en France au moins jusqu’à la fin 2029 – un seul réseau 3G en service étant suffisant ». Ce qui, en l’espèce, repousse le problème de quelques années.
« Une réflexion est engagée par la Commission européenne sur l’avenir du dispositif embarqué dans ces véhicules » avec diverses pistes étudiées, est-il ajouté. Mais, « à ce jour, aucun plan de changement d’équipements n’a été imposé sur ces véhicules ». Dans tous les cas, conclut le gouvernement, des accompagnements à destinations des usagers sont prévus.
Pas d’action prévue du gouvernement
Plus généralement, Paris rappelle que ces décisions d’extinction « relèvent de la stratégie des opérateurs, en tant que propriétaires des réseaux 2G et 3G ». Cela ne « relève pas des prérogatives du gouvernement français, qui délivre des autorisations d’utilisation de fréquences respectant le principe de neutralité technologique. »
Qui plus est, « le cadre légal et réglementaire ne permettrait pas à la France d’imposer aux opérateurs le maintien de leurs réseaux 2G et 3G », sans leur accord et, surtout, sans une « compensation financière élevée se chiffrant en centaines de millions d’euros par an ». Sauf qu’en ces temps de disette budgétaire, le gouvernement cherche plutôt des économies.
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