Numerama a fait un NFT, une image du tweet ci-dessous, et on l’a mis en vente pendant une semaine sur la plateforme OpenSea. Et, au final, créer un NFT, ça n’est pas si facile que ça.
Depuis le début du mois de mars, les NFT, ces non-fungible tokens qui ont révolutionné la notion de propriété sur Internet, sont partout. Après avoir dédié plusieurs articles à cette nouvelle technologie, Numerama a décidé de sauter le pas, et de faire son propre NFT.
Le premier NFT d’un média français
Pour ce NFT, nous avons choisi la capture d’écran d’un tweet, représentant les membres de la rédaction dont les portraits ont été revisités dans le style Renaissance grâce à Ai-Art, un site gratuit. Voir nos selfies se transformer en des portraits pas vraiment flatteurs ni vraiment ressemblants nous avait fait beaucoup rire, au point que nous avions décidé en avril 2020 de dédier un article à ce site, et d’en faire un tweet. Et, maintenant, un NFT.
Si ce tweet n’a pas de grande valeur intrinsèquement, il a tout de même une valeur historique : c’est le premier NFT d’un média français. C’est un bout de Numerama, et un bout de l’histoire d’Internet. L’argent récolté lors de la vente sera reversé à une association.
Comment faire pour acheter un NFT ?
Comment faire pour acheter un NFT ? Numerama vous expliquait déjà la démarche dans un autre article, mais après un retour d’expérience, il se trouve que les banques françaises ne sont pas toujours des plus coopératives pour l’achat de cryptomonnaie. En fait, le processus est surtout assez long. Si, comme nous, vous ne possédez pas de cryptomonnaie, il faudra certainement que vous préveniez votre banque, afin d’éviter les malentendus.
Il vous faudra avant toute chose que vous installiez un cryptowallet, une sorte d’application qui vous permettra, comme un portemonnaie classique, de conserver votre argent, le sortir quand vous avez besoin, et même de faire des virements directement vers d’autres cryptowallets. Les plus communs sont les applications Coinbase, ou Metamask – elles sont de plus gratuites.
Certains de ces portemonnaies virtuels vous demanderont des papiers d’identité afin de compléter votre inscription. La vérification de l’authenticité de ces papiers peut prendre du temps : c’est normal. Profitez-en pour appeler votre banque et lui dire que vous allez acheter des cryptomonnaies.
Une fois muni de votre portemonnaie, il vous faudra acheter de l’Ethereum (abrégé ETH). Certains NFT peuvent être achetés avec d’autres cryptomonnaies, mais l’immense majorité d’entre eux passent par de l’Ethereum. Pour en acheter, rien de plus facile : sur les portefeuilles virtuels, les boutons dédiés à l’achat sont indiqués en grand. Il vous suffit de cliquer dessus, de préciser quelle cryptomonnaie vous voulez acheter, pour combien d’argent (nous avons acheté pour 100 $ d’ETH, soit à peu près 0,060 ETH), et c’est tout. Il vous faudra ensuite attendre quelques minutes, le temps que la transaction se fasse, et vous recevrez automatiquement les ETH sur votre cryptowallet.
Une fois que vous aurez réussi à surmonter ces deux étapes, vous n’aurez plus qu’à aller sur la page du NFT que vous voulez acheter, et à cliquer sur « place bid » (enchérir, en français), et à préciser le montant que vous voulez.
Pourquoi avoir fait un NFT ?
Numerama le sait bien : il y a beaucoup de controverses autour des NFT, de leur impact environnemental, ou encore de leur utilité.
Premièrement, en tant que média de référence sur la tech et le numérique, nous avons à cœur de comprendre les innovations technologiques, au plus près de leur fonctionnement. Analyser et décrire le concept de NFT est une chose, mais tester le processus est également important. Nous ne pouvons pas être que spectateurs et spectatrices du monde de la tech, nous devons parfois mettre les mains dans le cambouis pour pouvoir mieux vous informer.
Deuxièmement, les NFT bouleversent des grandes notions associées à l’internet, qu’il s’agisse du concept de propriété en ligne, de l’art virtuel, des relations d’argent… En testant l’achat et la vente d’un NFT, nous souhaitons également comprendre de l’intérieur ces mécanismes, et pouvoir mieux rendre compte du débat public actuel autour de ces non-fungible tokens qui restent si mystérieux pour une grande partie des internautes.
Qui comprend, échange et s’amuse avec des NFT ? Avons-nous suivi le lapin blanc au fond du gouffre, qui ne ferait vibrer que les petits cercles fermés des collectionneurs d’art et des aficionados de la tech ? Le 24 mars, le New York Times a vendu son tout premier NFT. En 24h, il s’est vendu à 560 000 dollars. Il est certain que le sujet compte, et doit être traité, surtout que certaines personnes se sont déjà servi de cette technologie pour s’approprier le travail d’artistes. Il est néanmoins important de noter que c’est surtout l’absence de contrôle de la part des sites de vente de NFT qui a permis ces vols : comme toute technologie, celle des NFT doit être surveillée afin d’en limiter les mauvais côtés.
Quant au coût environnemental d’un NFT, il est plus symbolique que réel. Le reproche fait à cette forme de transaction est de valider indirectement le mécanisme général des cryptomonnaies, qui sont extrêmement coûteuses en énergie — même si l’Ethereum est à ce titre plus modéré le Bitcoin. En eux-mêmes, les NFT, aussi nombreux soient-ils, ne correspondent qu’à une infime proportion des transactions sur la chaîne de bloc. Les opérations sur l’Ethereum ne s’arrêteront pas avec un, deux ou cent NFT de moins. Mais elle pose tout de même une question plus large et légitime sur la blockchain : si la technologie commence à sortir de son cadre d’initiés ou de spéculateurs amateurs, alors son coût énergétique va être exponentiel. Et c’est peut-être cette forêt de problèmes à venir qui est cachée par la hype autour du nouveau joujou du marché de l’art.
Il est enfin important d’aborder la bulle spéculative qui s’est formée autour du marché des NFT. Elle est, il est vrai, impressionnante. Mais le monde de l’art « réel » a déjà connu de telles bulles : c’est même le propre d’un marché très spéculatif. Un fichier jpg mérite-t-il d’avoir plus de valeur qu’une toile monochrome ? Un tableau de maître est certainement plus tangible qu’un fichier enregistré dans la blockchain. Mais est-on vraiment jamais propriétaire d’une œuvre d’art ? Est-ce que les visages un peu déformés des membres de la rédaction de Numerama constituent une œuvre qui va changer la face du monde de l’art ? Peut-être pas. Est-ce que c’est quelque chose d’unique qui a une valeur ? Certainement.
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