C’est un sujet qui fait couler beaucoup d’encre en France. Dans le but affiché de protéger les mineurs face à la pornographie sur Internet, le gouvernement s’est lancé dans une vaste offensive consistant à obliger les sites X à prendre de vraies mesures pour vérifier que les internautes venant leur rendre visite sont bien majeurs — sous peine de subir un blocage pur et simple.
Historiquement, les sites pour adultes ne sont pas connus pour leur rigueur dans ce domaine. Au mieux, ils se contentent d’afficher une page de garde qui masque le site. Pour accéder au contenu, il suffit alors de cliquer sur un simple bouton affirmant que l’on a bien l’âge requis. Une simple déclaration qui, évidemment, ne démontre rien.
Cette affaire de vérification d’âge des internautes dure depuis des années et connaît de nombreux rebondissements juridiques et judiciaires, mais elle a atteint un point d’orgue avec la volte-face de Pornhub, RedTube et YouPorn, qui ont momentanément quitté le pays pour protester, avant de revenir — à la faveur d’un coup de théâtre.


Elle cause par ailleurs des frictions chez les internautes. Si la protection des mineurs est louable, la mise en œuvre ennuie certains internautes adultes qui ne veulent pas en échange devoir confier une empreinte de carte bancaire ou se soumettre à un scan du visage. Certains préfèrent donc opter pour un VPN et faire croire qu’ils viennent d’un autre pays.
Avez-vous le bon âge pour aller sur Google ?
Cette friction apparaît toutefois bien moindre que celle qui se profile à l’horizon pour l’Australie. Comme le pointe le média australien SBS (Special Broadcasting Service), une politique similaire existe dans le pays, à un degré beaucoup plus large. En effet, cette vérification de l’âge va bientôt concerner… les moteurs de recherche.
« D’ici la fin de l’année, tous les utilisateurs australiens devront fournir une garantie de leur âge lorsqu’ils se connectent à un compte de moteur de recherche ». C’est le résultat d’un code de sécurité en ligne défendu par Julie Inman Grant, la commissaire en charge de l’organisme indépendant eSafety dédié à la sécurité en ligne.
Il apparaît que le code fixe une obligation pour les moteurs de recherche de s’y conformer dans un délai de six mois. La consigne vise donc à s’appliquer pour tout internaute se connectant à un compte Google, Microsoft ou un autre service opérant un moteur de recherche en ligne. Mais le code ne dit pas comment faire pour vérifier et garantir l’âge d’une personne.

Actuellement, Google interdit en principe la création de compte pour des personnes ayant moins de 13 ans. En outre, le moteur de recherche a au fil des années déployé des mesures de filtrage pour limiter la visibilité de la pornographie. Par exemple, sans compte, les requêtes X sont par défaut floutées dans Google Images — mais on peut les révéler en un clic.
Les dispositions australiennes ne vont pas jusqu’à interdire la possibilité de se servir d’un moteur de recherche sans compte et, donc, de devoir passer forcément par la case de la vérification de l’âge. Mais elles demandent à ces moteurs de prévoir des « mesures appropriées », y compris avec des seuils de filtrage et des mécanismes de contrôle parental.
Ces restrictions d’âge durcies en Australie doivent désormais démontrer qu’elles sont efficaces, ce qui reste en débat. Mais le cas australien illustre une tendance croissante de chercher à circonscrire le porno non pas aux seuls sites X, mais aussi sur les espaces « mixtes », qui peuvent être à la fois grand public et contenir des contenus pour adultes.
+ rapide, + pratique, + exclusif
Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.
Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.

Toute l'actu tech en un clin d'œil
Ajoutez Numerama à votre écran d'accueil et restez connectés au futur !
Marre des réseaux sociaux ? Rejoignez la communauté Numerama sur WhatsApp !